[Test – DVD] Identify – Steven Gomez

image dvd identifyCaractéristiques

  • Réalisateur : Steven Gomez
  • Avec : Vanessa Kirby, Thure Lindhardt, David Ajala, Tom McKay
  • Éditeur : TF1 Vidéo
  • Date de sortie DVD : 17 mai 2016
  • Durée : 96 minutes

Image : 4/5

La qualité du master est irréprochable : bonne résolution, contrastes bien balancés. Le tout manque peut-être un peu de grain, c’est lisse, très numérique, mais respectueux du matériel d’origine. Rien à signaler, on fait face à du très bon boulot.

Son : 4 /5

Identify est disponible en version française et originale sous-titrée dans la langue de Molière. Chacune en Dolby Digital 5.1 et 2.0. Si la version correspond à ce que l’on peut attendre d’un sans-faute, c’est moins le cas sur la version française qui étouffe la musique et parfois certains bruitages. Préférez la VOSTFR, donc. Signalons des sous-titres pour sourds et malentendants.

Bonus : 2.5/5

Deux bonus de cinq minutes chacun. Un making-of dans lequel le réalisateur parle prioritairement des effets spéciaux et nous livre quelques légères anecdotes. Secrets de tournage, quant à lui, s’intéresse plus au tournage, en nous montrant des images prises sur le vif. Notons la présence d’une copie digitale, et signalons que la version Blu-ray est disponible dans un somptueux steelbook.

Synopsis

Dans un futur proche où l’évolution de la technologie entraîne l’Homme à se battre contre des machines à tuer. Une unité de l’armée est envoyée par hélicoptère dans un centre de formation situé sur une île éloignée. Ce qui commence comme un simple exercice d’entrainement pour le capitaine Bukes et son unité va se muer en une terrifiante bataille pour la survie, alors que les Marines découvrent que l’endroit est géré par un ennemi qui transcende le concept humain du Mal…

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Le film

Les films “de robots” ont le vent en poupe dans le cinéma blockbuster actuel, la licence Transformers, Chappie ou l’excellent Pacific Rim (dont on ne louera jamais assez les qualités) sont là pour en témoigner. Mais si ces films à gros budgets ont tendance à utiliser la figure de l’automate dans le but de mieux parler de l’humain, dans une métaphore au mieux poétique, au pire lourdingue, peu ont le courage d’y avoir uniquement recours comme unique antagoniste. Pour cela, il faut se tourner vers les films de série B, dont le ton décomplexé peut parfois être salvateur pour celles et ceux qui voudraient avant tout prendre leur pied devant un film de science-fiction certes moins fondamental mais au moins aussi bien troussé. Ça tombe bien, c’est exactement le cas de cet Identify.

Le scénario d’Identify semble être destiné à définir l’expression “cousu de fil blanc”. Que l’on soit clair, il n’y a pas grand chose à attendre de ce côté, même si l’univers dans lequel évoluent les personnages est intelligemment construit. Par manque de moyens certainement, ces derniers étant utilisés autre part on y reviendra, le réalisateur et scénariste Steven Gomez distille avec parcimonie les éléments de background, de ce qui provoque la situation du film. Le spectateur n’en saura pas beaucoup plus sur ce monde dans lequel androïdes et humains cohabitent, laissant plus de place à l’imagination qu’à la recherche forcenée d’explications, celles-ci étant souvent déceptives dans le genre de la science-fiction par ailleurs. Comme souvent dans les œuvres à budget modéré, et comme le signale très bien Nicolas W. Refn dans son Bronson : c’est dans le minimalisme que la grandeur d’âme se créée.

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A l’inverse d’une production The Asylum, Identify connaît ses limites et joue avec pour mieux proposer un spectacle à la hauteur des attentes. Bien vite, plus précisément le temps de présenter les personnages à la truelle, les vaisseaux et autre engins technologiques s’effacent pour laisser places à la problématique du film : un entraînement dont les cibles décident tout à coup de rendre coups pour coups. Face à ces monstres technologiques, à l’arsenal surpuissant et aux méthodes de chasse coordonnées, la bleusaille emmenée par une mystérieuse androïde fait bien bien pâle figure et doit revoir sa technique d’approche. Débute alors un survival typé science-fiction bien agréable, pas avare en action, et parfois même saupoudrée d’une véritable patte à la réalisation. On se remémore notamment cette séquence d’assaut des automates belliqueux, qui usent de fumigènes pour plonger le champs de bataille dans le chaos. Efficace.

Alors certes, Identify n’arrive jamais à “renverser la table”, n’use pas du sempiternel twist pour surprendre coûte que coûte, parfois en mettant en danger le récit lui-même (les titres Sucker Punch et Stay nous viennent tout naturellement, allez savoir pourquoi…). Les amateurs de série B pourront y trouver de cette pureté, de cette sincérité dont sont faites les œuvres signées par de véritables passionnés. Steven Gomez oublie peut-être de développer certains personnages, question de montage peut-être, mais c’est pour mieux gâter Identify côté rythme, qui ne faibli jamais, notamment en évitant la périlleuse pirouette amoureuse dont sont souvent victimes ce genre de productions. Ici, peu de blabla finalement, pour laisser plus de place à ce qui intéresse avant tout le spectateur : l’enjeu dramatique. Mais comment ces bidasses vont se tirer de ce mauvais pas ? Cette problématique qui cadence Identify est bien soutenue par des effets spéciaux d’une qualité formidable pour une production aussi humble. Les robots, dont les leaders ont des airs de Johnny 5 patibulaires et bodybuildés, ont une véritable présence, représentent une menace, et jouissent d’un rendu mécanique très convaincant.

Identify est le genre de film que l’on s’envoie en rentrant du boulot, après une journée passée à engranger le stress du quotidien. Pas prise de tête certes, mais un ensemble de bonnes décisions qui font de ce survival technologique un film de série B hautement conseillé. Une belle surprise, et un réalisateur britannique qu’il faudra suivre de près pour la suite de sa carrière.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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