[Test – DVD] Les Tuniques Rouges – Ken Annakin

image les turbans rougesCaractéristiques

  • Réalisateur : Ken Annakin
  • Avec : Yul Brynner, Trevor Howard, Harry Andrews, Charlotte Rampling
  • Éditeur : Elephant Films
  • Date de sortie Blu-Ray : 6 septembre 2016
  • Durée : 115 minutes

Image : 3/5

Elephant Films nous propose Les Turbans Rouges dans une copie au format d’origine, dans un Cinémascope 2.35:1 flamboyant. Si l’on regrette une définition instable, qui résulte sur quelques passages plus flous que d’autres, l’ensemble reste acceptable, d’autant que le travail sur la colorimétrie est digne du titre de restauration.

Son : 5/5

Les Turbans Rouges est proposé en version française, ainsi qu’en version originale sous-titrée dans la langue de Molière, dans les deux cas Dolby Digital Mono 2.0. On recommande chaudement la deuxième, sur laquelle le travail de restauration est un sans faute : pas une trace du moindre souffle, et le mixage équilibre le tout avec harmonie. Bien entendu, la VF a tendance à être plus étouffée, en donnant plus d’impact aux voix qu’aux bruitages. Mais, même là, on est très satisfait du rendu global, bien propre.

Bonus : 2/5

L’indémodable Jean-Pierre Dionnet nous présente Les Turbans Rouges dans un module long d’une dizaine de minutes. Comme à son habitude, il redouble de passion et nous présente au mieux le casting et l’auteur, toujours avec cette science de l’anecdote savamment distillée. Une bien belle introduction mais un peu courte, du moins si elle est vécue indépendamment du film. On retrouve aussi l’éternelle galerie de photos et les fidèles bandes annonces, du film mais aussi une rétrospective de la collection Master Class.

Synopsis

En 1920 aux Indes britanniques, l’officier Stratford (Harry Andrews) fait emprisonner la tribu des Banthas sans aucune raison valable. Lorsque son chef, Sultan (Yul Brynner), réussi à s’évader, il se réfugie avec le reste de ses hommes dans les montagnes. Une amère confrontation avec les Anglais va alors s’enclencher.

Le film

Direction les Indes pour ce film d’aventure anglais qui, nous allons le voir, ne manque pas d’arguments en sa faveur. Les Turbans Rouges n’est que très rarement cité quand il s’agit de faire le bilan du genre toute époque confondue, et pourtant il réunit bien des qualités qui en font un divertissement de bonne tenue. Rien d’étonnant quand on sait que le réalisateur, Ken Annakin, sortait tout juste d’un grand succès avec son excellent “La Bataille Des Ardennes“. Un habitué des films mouvementé, donc.

Vous allez voir que Les Turbans Rouges profite grandement de l’expertise de son auteur Ken Annakin pour les séquences d’action, lui qui figure derrière celles d’un des plus grands films de l’histoire du cinéma : Le Jour Le Plus Long. Récit mouvementé et délicieusement exotique, le scénario est très vite vécu comme un prétexte à l’évasion, plutôt qu’une occasion de parler des rapports entre colons et autochtones. Le sujet est tout de même présent, et traité de façon désenchantée comme une sorte d’aventure crépusculaire, mais il est indéniable qu’on se détache peu à peu de cet aspect là, au profit des très bonnes séquences d’action emballées avec talent.

Histoire d’adversité entre deux hommes que tout sépare, Les Turbans Rouges regorge d’instants à la tension palpable. Seule petite ombre au tableau, la romance n’est pas spécialement bien maîtrisée et a tendance à ralentir un chouïa l’avancée inéluctable d’un scénario pourtant ramassé et intelligent. Attention cependant, rien n’est à reprocher aux comédiens qui s’illustrent dans cette partie romantique, et d’ailleurs tout le casting est brillamment mis en valeur. Yul Brynner y est particulièrement à son avantage, jouant beaucoup sur l’intensité que sa présence physique dégage. On note aussi les débuts d’une certaine Charlotte Rampling, toute jeune mais carrément impressionnante d’assurance.

Les Turbans Rouges n’est certes pas le meilleur des films d’aventure anglais de cette époque, mais il rassemble dans son contenu beaucoup des qualités qu’on y recherche. Un sens du rythme certain, une dualité faite de ressentiment et d’un certain sens de l’honneur, ainsi qu’un rapport très pertinent sur la colonisation. Tout cela nous fait voguer constamment en eaux troubles, et ce jusqu’à un final qui, à lui seul, mérite qu’on découvre cette œuvre bien attachante…

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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