[Critique – PIFFF 2016] The Greasy Strangler – Jim Hosking

image affiche the greasy stanglerCaractéristiques

  • Réalisateur : Jim Hosking
  • Avec : Michael St. Michaels, Sky Elobar, Elizabeth De Razzo, Gil Gex, Abdoulaye NGom, Holland MacFallister, Sam Dissanayake, Joe David Walters, John Yuan
  • Durée : 93 minutes
  • Année de production : 2016
  • Genre : Comédie, Horreur

Synopsis

Tandis qu’un assassin rôde en ville, Big Ronnie, un vieil acariâtre (et grand fan de disco) et Big Brayden, son grand dadais de fils, voient leur relation tourner au vinaigre lorsque ce dernier fait la connaissance d’une jeune femme gironde.

La critique

Aborder The Greasy Strangler n’est pas la plus aisée des tâches, tant l’on est encore assez troublé, à l’heure d’écrire ces lignes, par le spectacle que propose ce film. Débutons par le commencement : l’œuvre est signée par un certain Jim Hosking, dont le nom ne pourra parler qu’à celles et ceux qui ont pu voir ABC’s Of Death 2, film à sketch au sein duquel il signe le segment “G Is For Grandad“. Déjà remarqué pour sa propension à filmer la nudité gérontologique, le voilà aux commandes d’un long métrage produit par… Elijah Wood, dont on ne cesse d’être surpris par son courage et son amour d’un cinéma excentrique. Et, pour le coup, The Greasy Strangler est un sommet dans le genre.

The Greasy Strangler part dans tous les sens, si bien qu’il est difficile d’en résumer toutes les “subtilités”. Comédie totalement barrée tout autant qu’happening grotesque et film gore, voilà une œuvre à la fois difficile d’accès et, pourtant, quasiment hypnotique de par la folie qui s’en dégage. Jim Hosking, et son co-scénariste Toby Harvard, sont à la manœuvre d’un scénario sans queue ni tête, qui privilégie l’expérience à la structure, ce qui en fait de facto un objet filmique non identifié, au potentiel qui ne pourra que diviser le public. Certains y verront un pic de liberté artistique qui rappelle Troma ou les métrages de John Waters (première époque). D’autres seront hantés à jamais par la vision de certaines séquences, pas spécialement politiquement incorrectes mais surtout du genre à vous faire passer l’envie de dîner.

Big Ronnie, un père du genre très âgé, à poil, au sexe démesuré (prothèse, bien évidemment). Une jeune femme (très) ronde, nue elle aussi, franchement pas du tout ragoûtante, avec qui il vient de copuler. Les deux sautillent sur place en hurlant “hootie tootie disco cutie” (en gros “grosse chaudasse du disco”), de sorte qu’ils se font entendre par le fils bedonnant, en slip, qui aime la gourmande de tout son cœur. Un hot dog plongé dans un seau de graisse répugnant avant d’être enfourné. Bon sang, on a beau fermer les yeux pour essayer d’oublier, les images sont toujours là (accompagnées de la musique entêtante qui revient durant tout le métrage) : The Greasy Strangler est ce genre d’étrangeté qui hante le spectateur des jours durant, mais pas spécialement de manière agréable. Le film ne cherche pas à l’être, mais que veut-il d’ailleurs ? Là est la question, et la réponse n’est pas particulièrement claire.

L’histoire purement “de genre”, qui raconte les errements d’une sorte de tueur monstrueux recouvert de graisse est balancée, jamais développée ni très engageante. Clairement, The Greasy Strangler est un film qui se coltine le cinéma de genre, mais qui n’en est jamais passionné. Ainsi, le réalisateur préfère filmer ses acteurs dans des scénettes parfois drôles (la séquence des “potoes” aura même réussi à faire chialer de rire votre humble serviteur), parfois carrément pathétiques, et finalement ne raconte pas grand chose. Même si le tout dernier acte semble devoir un peu lâcher les chevaux, donner un peu de sens à ce qu’on vient de voir, The Greasy Strangler reste ce film totalement perché, trop hermétique pour être autre chose qu’une excentricité certes tout à fait recommandée pour les amateurs de ce genre de gros délire, mais passablement gonflante pour les autres. Une œuvre qui ne laisse personne indifférent donc, et à notre humble avis cela constitue une qualité.

image the greasy strangler

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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