[Critique] Chronosquad T3 – Giorgio Albertini, Grégory Panaccione

image critique chronosquad tome 3Un tome qui se maintient à un haut niveau de qualité

Après un premier tome mené tambour battant, et un second destiné à développé l’intrigue et l’univers, voilà que Chronosquad T3 débarque, toujours aux éditions Delcourt (La malédiction de Gustave BabelPop Memories). Et voilà ce qu’on peut appeler un volume d’importance, car il se doit de préparer le final, en faisant la lumière sur certains éléments jusqu’ici finement évoqués. Rappelons que, si nous suivons de près cette série, c’est parce qu’elle a su nous charmer à grands coups de concept très science fiction, le voyage dans le temps, mais aussi des personnages sans stéréotypes. Un véritable plaisir, qui n’hésite pas à tenir une critique assez acerbe du tourisme exacerbé, mais encore fallait-il que le niveau ne chute pas. Et c’est ce que nous allons vérifier.

Chronosquad T3 reprend évidemment l’enquête là où on l’avait laissé. Et autant dire qu’elle a tendance à piétiner : plus le temps passe, et moins notre vaillante équipe a espoir de retrouver les deux adolescents, disparus à l’époque du Bronze ancien. Mais une autre affaire pourrait rapidement faire évoluer la situation. Elle mène Bloch et Penn dans la Rome de Septime Sévère, où une organisation illégale organise des spectacles pour le moins suspects.

La couverture de Chronosquad T3 invoque le professeur Korais, et ce n’est pas un hasard. Sans être plus présent que les personnages principaux, le scientifique (qui ressemble fortement au Sémaphore de Cubitus, soit écrit en passant) est au centre des avancées du récit. Il doit rendre compte des soucis de sécurité de la prison du Dévonien, un concept d’enfermement hautement sécurisé : on y envoie les prisonniers dans une autre époque, où le temps passe plus vite. Aussi, il doit se confronter à son passé, et l’étau se resserre quand il doit faire face à Silverberg. Là encore, le récit est finement construit : beaucoup de non-dits, de faux-fuyants, qui laissent beaucoup de place au mystère.

Une narration complexe mais fluide

On l’avance depuis le début de la série, Giorgio Albertini est une révélation. Chronosquad T3 est bel et bien dans la continuité qualitative des précédents tomes, avec cette narration maîtrisée, qui passe beaucoup par le sens de l’image, la mise en scène. L’intrigue évolue aussi pas mal, pas de surplace que l’on pouvait un peu craindre de par la nature même de l’enquête, qui ici piétine. La Rome de Septime Sévère sert de situation à une des séquences les plus réussies de toute la série, d’autant plus qu’elle contribue à faire la lumière sur les géants auparavant entraperçus. D’ailleurs, ces êtres étranges font l’objet d’un petit focus : certaines questions trouvent un début de réponse. Ce tome amorce le grand final, et l’on ressent bien une recrudescence d’éléments importants pour la compréhension du grand tout.

Enfin, il est évidemment impossible de ne pas aborder le dessin, signé Grégory Panaccione. Chronosquad T3 est évidemment dans la droite lignée de ce que l’artiste nous donne à admirer depuis le commencement. On visite les lieux avec attention, car on sent bien que l’exactitude du rendu est une priorité, porte en elle une partie de l’intérêt de l’œuvre. Au final, même si le mystère reste encore entier sur certains éléments (De Vinci en premier lieu, dont on ne voit pas trop venir l’aboutissant), ce tome a le mérite de faire avancer le schmilblick. Tout cela pour peindre ce qui est, à n’en pas douter, l’une des séries les plus passionnantes du moment.

Chronosquad T3, une bande dessinée scénarisée par Giorgio Albertini, illustrée par Grégory Panaccione. Aux éditions Delcourt, 224 pages, 25.50 euros. Sortie le 3 mai 2017.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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