[Test – Playstation 4] Shiness The Lightning Kingdom : de bonnes intentions

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
  • Développeur : Focus Home Interactive
  • Editeur : EniGami
  • Date de sortie : 18 avril 2017
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 6/10

Que faut-il en attendre ?

La sortie de Shiness : The Lightning Kingdom est un double événement. Le premier impacte directement le joueur, lui qui a peut-être découvert le jeu en mai 2014, lors de son financement sur Kickstarter. Ou, comme c’est le cas pour votre humble serviteur, le soft lui a tapé dans l’œil lors de la Paris Games Week 2015, au cours de laquelle Shiness : The Lightning Kingdom a reçu le prix du Meilleur jeu manga. Le second événement, c’est sans doute la foule de sentiments qui ont dû assaillir le studio EniGami, et particulièrement Samir Rebib, qui imaginait l’univers du titre depuis sa plus tendre enfance. Passé par le manga amateur, puis un long développement en indépendant, pour finir sous la protection de Focus Home Interactive (Styx : Shards of Darkness, Divinity : Original Sin Enhanced Edition), le jeu a donc cette saveur du “fait main”, et voyons si cette belle histoire accouche d’un concept intéressant.

Histoire : 3/5

L’histoire de Shiness : The Lightning Kingdom est du genre à provoquer en nous de bons sentiments. Très clairement, EniGami a voulu rendre hommages aux RPG japonais des années 1990, en cherchant à recréer ce souffle épique, cet appel de l’aventure. Chado, et son camarade Poky, sont des Wakis, et ils partent à la recherche des Terres de vies. Seulement, en cours de route, ils s’écrasent sur Gendys, une Meteora habitée par des monstres et d’autres personnages plus accueillants. Après s’être réunis, à la suite du crash qui les avait séparé, les deux amis vont prendre part à une aventure hors du commun. Sans trop spoiler, voilà la situation que le joueur découvrira dans les toutes premières heures, laquelle évoluera bien vite.

Du classique, donc, et qui fonctionne en partie. Sur le papier, Shiness : The Lightning Kingdom délivre un scénario plutôt bien rythmé, qui survole parfois certains événements, mais tout se tient, et les rebondissements sont assez nombreux pour créer sans cesse de l’intérêt. Seulement, la narration tire ce récit vers le bas, notamment à cause d’un doublage surjoué, qui en fait des tonnes. Aussi, l’intégralité des sentiments passent par des ficelles assez grosses, comme des animations bigger than life pendant les dialogues. Rien de bien inventif au programme de cette narration même si, encore une fois, le récit fait un chouïa passer la pilule.

On aurait aussi apprécié un peu plus de détails sur l’univers et le background de Shiness : The Lightning Kingdom. L’exemple typique de ce vide de données, on le ressent quand on se lance dans la chasse des petits animaux qui peuplent le jeu. Il est tellement dommage de ne pas avoir un carnet de route, un codex dans lequel chacune des espèces aurait été détaillées. Idem pour les ennemis, les personnages importants rencontrés, qui ont tous un tel tel intérêt qu’on aurait apprécié pouvoir mieux les cerner. Au final, Shiness : The Lightning Kingdom raconte une histoire, à la belle saveur classique sciemment cuisinée, mais sans aller au bout des choses.

Gameplay : 3/5

image jeu shiness

Là aussi, Shiness : The Lightning Kingdom regorge d’envies, d’idée. Cela foisonne, et l’on ne peut que s’en réjouir. Les commandes sont rapidement mémorisées, plutôt logiques dans l’assignation des touches, et l’on comprend bien qu’on fait face à un Action-RPG avec système de combat en temps réel, magie et enchaînements divers et variés. Le tout avec une grosse dose d’exploration, de leveling, bref tous les ingrédients qui font le succès populaires de ce genre. Là encore, sur le papier tout est séduisant, mais la mise en pratique l’est moins.

Le système de combat de Shiness : The Lightning Kingdom se veut pêchu : on se retrouve dans une arène, à bastonner des monstres les uns après les autres. Le Shi est un élément important, il permet de lancer des attaques spéciales. Il y a aussi la magie, que l’on recharge en attendant que le bon élément apparaisse au bord de l’arène, une bonne idée afin d’accentuer la concentration du joueur. Seulement, celui-ci se rendra bien vite compte que bastonner frénétiquement est la meilleure solution dans une très grande majorité des cas. Aussi, on remarque que la caméra n’est pas toujours optimale, se coince parfois, ou prend un angle abracadabrantesque.

L’exploration est sans doute plus agréable, d’autant que Shiness : The Lightning Kingdom sait se faire généreux en terme de taille des maps. Le level design, quelconque au possible, n’est pas du genre à mettre en valeur cet élément, mais tout de même : on aime gambader dans ces environnements. Ce qu’on apprécie un peu moins, ce sont ces allers et retours perpétuels, notamment pour s’acquitter de quêtes secondaires parfois peu intéressantes à jouer. Heureusement, cet état de fait est équilibré par l’objectif de ces traversées redondantes : gagner de l’expérience, et du bon équipement.

Lors de ces incartades dans les différents paysages, Shiness : The Lightning Kingdom atteint un petit pic de fun. Chaque personnage jouable apporte son propre pouvoir spécial, apte à débloquer certaines parties des maps. Si l’on reparlera du menhir de Chado dans la partie technique, les autres sont bien réglés. Sans ne rien révolutionner, EniGami utilise des valeurs sûres afin de livrer un système parfois un peu bancal, mais finalement pas si déplaisant qu’on pouvait se l’imaginer.

Technique et ambiance sonore : 2/5

image test shiness

C’est la mort dans l’âme que l’on ne peut ajouter un point de plus. En effet, Shiness : The Lightning Kingdom offre de jolis panoramas bien bucoliques… et une flopée de bugs. Clairement, le jeu a besoin d’être patché, c’est d’ailleurs le cas actuellement, tant certains soucis font de la peine. Personnage qui marche sur l’eau (biblique !), collisions parfois troublantes, finition du menhir de Chado assez symptomatique (le lancer, l’indicateur qui ne s’affiche pas bien…). Heureusement, ces véritables soucis sont contrebalancés par une ambiance charmante, et même un character design plaisant, qui font que l’on peut tout de même y trouver son compte.

Quant à la musique, signée Hazem Hawash, elle réussit à se trouver une bonne place dans cet univers. Le premier morceau, qui accompagne une bonne partie de l’aventure sur Gendys, est peut-être le moins bon, avec ses notes qui peuvent agacer. Mais, globalement, c’est un travail très soigné que nous livre le compositeur, là encore avec un parfum un peu à l’ancienne, naïf et ravissant. Les bruitages sont plus incertains, comme ceux des pas, mais rien de bien regrettable, ou qui puisse faire de l’ombre au travail de l’artiste.

Durée de vie : 4/5

image playstation 4 shiness

Terminer Shiness : The Lightning Kingdom, cela vous prendra une vingtaine d’heures, un total qu’il faudra doubler afin de tout voir du contenu : pouvoirs, quêtes annexes, petits secrets bien planqués. C’est plus qu’honorable donc, même si l’on aurait apprécié un codex, histoire d’avoir le plaisir de le compléter, donc d’être un peu plus poussé à bien tout fouiller.

Note finale : 12/20

Il est indéniable que Shiness : The Lightning Kingdom souffre de sa petite structure de développement, peu en accord avec la dimension épique qui se dégage du soft. Pourtant, il est aussi indubitable que le bébé d’EniGami est emprunt d’une générosité communicative, qui réussit à faire oublier des soucis techniques malheureusement immanquables. La direction artistique, avec ces couleurs vives et éclatantes, ancre le jeu dans un univers bucolique carrément charmant, et termine de nous donner l’envie de voir avant tout, en Shiness : The Lightning Kingdom, ses qualités objectives.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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