[Test – Blu-Ray] Coffret trilogie Ninja : L’implacable Ninja – Menahem Golan

Caractéristiques

  • Réalisateur(s) : Menahem Golan
  • Avec : Franco Nero, Susan George, Sho Kosugi, Christopher George, Alex Courtney, Derek Webster
  • Editeur : ESC Distribution
  • Date de sortie Blu-Ray : 28 mars 2017
  • Durée : 99 minutes
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Image : 4/5

Le master n’est pas parfait, quelques marques du temps ont fait le voyage, mais la qualité de ce BR est tout de même très bon. Le travail de restauration est à saluer : les couleurs reprennent vie (et ce n’est pas grâce à la photo d’origine), la netteté est au rendez-vous constamment. Les quelques plans de nuit montrent des petites lacunes sur les noirs, mais rien d’affolant.

Son : 4/5

L’implacable Ninja propose deux versions : française et originale sous-titrée dans la langue de Molière. Toutes les deux sont disponibles en DTS-HD Master Audio 2.0. Si vous voulez profiter d’un bon mixage, préférez la VOST, bien équilibrée dans l’ensemble. Mais on ne saura que trop vous conseiller la VF, avec son doublage sublime de bout en bout. Globalement, vous n’aurez jamais vu ce film dans de telles conditions…

Bonus : 3/5

On ne s’attendait pas à une avalanche de bonus. En terme de nombre et de durée, on n’avait pas tort, mais on apprécie les efforts consentis par ESC Editions. Tout d’abord, une petite présentation de la Trilogie Ninja, longue de 55 secondes, dont le contenu est très bien décrit par le titre. Ensuite, on se focus sur le film ici traité avec L’implacable ninja, les origines de la vague 80′, un module d’une dizaine de minutes et animé par Nico Prat, journaliste chez Rockyrama. Court, mais blindé en informations. Enfin, on a droit à un court-métrage intitulé Ninja Eliminator. D’une durée d’un peu plus de 3 minutes, ce délire est une sorte de bande annonce pour un film qui, malheureusement, n’existe que dans l’esprit des foufous qui peuplent cette petite folie.

Synopsis

Après avoir terminé sa formation de ninja au Japon, Cole (Franco Nero), un soldat vétéran de l’Angola rend visite à son ancien frère d’armes Frank Landers (Alex Courtney) et fait connaissance avec l’épouse de celui-ci, Mary Ann Landers (Susan George). Les Landers possèdent une ferme aux Philippines, et sont fréquemment harcelés par un homme d’affaires du nom de Charles Venarius (Christopher George), qui souhaite acquérir leur propriété. À leur insu, les terres des Landers cachent d’importantes nappes de pétrole. Cole, grâce à ses talents de ninja, n’a guère de difficulté à repousser les attaques répétées des sbires de Venarius. Mais ce dernier finit par faire appel à Hasegawa (Sho Kosugi), un autre ninja, rival de Cole.

Attention, ce Blu-ray fait partie du coffret La Trilogie Ninja, avec Ultime violence et Ninja 3. Il n’existe pas en dehors.

Le film

image l'implacable ninja

Alors là attention, on est dans le lourd, le très lourd, du genre à être culte de chez culte. An de grâce 1981, époque bénie durant laquelle les films d’action faisaient vraiment envie, la testostérone n’étant pas encore perçue comme le Mal absolu par une horde de fragiles tous plus chétifs les uns que les autres. Il faut dire qu’en ces temps, on osait, on mettait le pieds où l’on voulait, “et souvent dans la gueule” pour paraphraser Chuck Norris, notre maître à tous. Une période dorée, aussi faite de second degré (on n’a pas tourné macho parce que Michael Dudikoff flanquait des tatanes à tout va, calmez-vous les délicats) qui a vu naître bien des courants, et même carrément des sous-genres. Comme celui qui nous intéresse ici : le film de ninja, et aujourd’hui nous abordons son film fondateur, intitulé L’implacable Ninja (Enter The Ninja au pays de Donald Trump, oui ça fait mal de le lire).

Tout, dans L’implacable Ninja, semble avoir été réuni afin de produire un mètre étalon pour le cinéma d’action fichtrement nanardisant. Tout, de la production difficile (le film fut totalement repris après des premiers rushs apparemment minables) au casting carrément improbable (Franco Nero en maître ninja, vraiment ?), fait de cette œuvre un véritable plaisir pour tout amateur de films zinzins. Mais reprenons dans l’ordre, à la réalisation on retrouve un nom qui parlera immédiatement aux cinéphiles accomplis : Menahem Golan. L’immortel (enfin pas vraiment, il est décédé en 2014) réalisateur de ce chef-d’œuvre intemporel qu’est Delta Force venait de racheter la Cannon, société de production qu’il va transformer en une sorte de paradis pour les films d’action et autres nudies. Producteur hyperactif, le monsieur avait aussi l’envie de se frotter à la réalisation, mais le talent lui faisait clairement défaut. Après s’être fait jeté d’Un justicier dans la ville 2, le voilà qui reprend la mise en scène à un Emmet Alston (Demonwarp, Tigershark) entrain de manger son chapeau.

C’est ainsi que L’implacable Ninja peut se targuer d’une réalisation parmi les plus farfelues que l’on ait pu voir. Pas qu’elle soit mauvaise, on a constaté bien pire (on ne citera pas de noms, mais beaucoup sont chez Disney à signer des films de super héros ou des remakes “en live”), mais le réalisateur n’est pas conscient de ses limites. Et c’est exactement ça, la magie Cannon Group : oser des choses invraisemblables sans budget, et sans ces CGI dégueulasses qui bousillent une bonne partie de la production bis actuelle. Dès le début, on est abasourdi par tant de hardiesse. Il en faut, excusez l’expression, pour filmer un Franco Nero (à moustache !) plus rigide qu’un Steven Seagal en fin de carrière, et en faire un ninja prétendument hyper doué. Quand il est doublé (par Mike Stone, qui incarnait le héros quand Emmet Alston était encore aux commandes), ça peut paraître plus ou moins crédible. Mais dans les plans plus serrés, on voit notre Django préféré lever la jambe comme vous le feriez après un excellent KFC. Dur, mais irrésistiblement drôle, et plutôt bien rythmé par ailleurs.

Après cette introduction qui “donne le la”, L’implacable Ninja ne cesse de garder cette énergie grisante, cette tonalité jusqu’au-boutiste, et distille même quelques notes d’humour, maîtrisé cette fois. Le scénario n’a pas grand chose de mémorable, écrivons simplement qu’il est un prétexte à ce que le personnage principal démontre sa supériorité. Ainsi, la tenue ninja, absolument savoureuse, est absente pendant un long moment, au profit d’une histoire de terrain immobilier et de racket. C’est sans doute là notre seule petit regret, car Franco Nero (La proie de l’autostop, récemment aperçu dans John Wick 2) dans son costume blanc, on aimerait le voir plus souvent. Heureusement, on le retrouve pour une dernière partie qui remue bien, et notamment un combat final où intervient le sémillant Sho Kosugi, qu’on retrouvera contre toute attente dans Ultime Violence et Ninja 3. Le film se termine et il est impossible de ne pas avoir la caboche remplie d’étoiles, comme autant de souvenirs impérissables. Ah, Franco Nero qui tente de jouer du nunchaku, une image que vous ne pourrez plus jamais oublier…

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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