[Critique] Zombie Story : l’intégrale – David Weellington

Caractéristiques

  • Auteur : David Wellington
  • Editeur : Bragelonne
  • Date de sortie en librairies : 16 août 2017
  • Format numérique disponible : Non
  • Nombre de pages : 811
  • Prix : 25€
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 6/10

Une trilogie qui débute sous les meilleurs auspices…

Si vous ne vous êtes pas rendus compte que le zombie est devenu une figure classique de la culture de genre, alors on ne peut plus rien pour vous. Parfois utilisé jusqu’à la nausée, notamment par un septième art qui a bien du mal à comprendre l’intérêt narratif du film de zombie (on ne trouve plus d’oeuvres aussi puissantes que le Zombie de Romero ou, dans un autre genre, L’Enfer des zombies de Lucio Fulci), le mort-vivant connait une petite crise. Walking Dead l’a un peu réveillé (c’est moins vrai côté série, à notre humble avis), mais clairement : ce sont les autres mediums qui lui ont permis de survivre au mieux. Le jeu vidéo, bien entendu, mais aussi la littérature. Les éditions Bragelonne (Everville, Les Sœurs du Feu) le rappellent, avec un intégral intéressant : celui de Zombie Story.

Zombie Story nous raconte l’histoire d’une épidémie, mais pas que. À la suite d’une catastrophe mondiale, les pays les plus développés sont envahis par des hordes de zombies cannibales. Seules quelques enclaves subsistent, en Somalie notamment. À la recherche d’un remède au virus, un groupe d’adolescentes surarmées, menées par un vétéran, se rend à New York. Tous se croient préparés au pire. Mais dans l’île de Manhattan en ruine, ils vont bientôt découvrir que la non-mort est loin d’être le destin le plus terrifiant…

Zombie Story contient les trois livres de la série, tous écrits par David Wellington : Zombie Island, Zombie Nation et Zombie Planet. La bonne nouvelle de cette édition, et vous vous en doutez, c’est qu’il n’y a pas de souci à propos de la remise en contexte. L’ouvrage offre tout le confort nécessaire pour bien suivre l’histoire, et c’est mérité : on aurait tort de réduire ces bouquins à de la simple « zombiesploitation ». Le premier tome, Zombie Island, pose des bases solides, du moins pour celles et ceux qui aiment qu’on les emmène loin des sentiers battus. Il y a, dans ce roman, l’envie de faire autrement. Après l’arrivée à bon port d’un bateau (on pense décidément beaucoup à Lucio Fulci), il sera question de morts-vivants plus développés que les sacs à viande qu’on connaît tous, et même de développements surprenants. Ainsi, on aura droit à des momies, et une dose de fantastique qui peut étonner. L’auteur semble l’assumer : le bis est son domaine, on le ressent plutôt bien. La construction, tout en point de vue, apporte un bon relief, un style, à cette histoire bourrée d’actions et de personnages que l’on garde en mémoire le temps de la lecture.

Un dernier tiers moins intéressant, mais globalement une saga à découvrir

Zombie Nation revient sur l’origine de l’épidémie, sujet qui n’était pas abordé auparavant. David Wellington a cependant un peu de mal à jongler entre le pur délire, et les éléments plus sérieux. Outre que l’on croise quelques contradictions, comme ces zombies qui ont l’air d’être plus avancés, psychologiquement parlant, dans le passé, il y a aussi un très léger moins bien structurel. Aussi, les point de vue fonctionnent un peu moins, notamment celui de la goule, beaucoup trop superficiel. Mais il reste un charme, bien assez pour nous pousser à tourner les pages. Plus saignant, et parfois plus extravagant, on pensera notamment aux moutons zombifiés, ce roman ne retrouve pas la vista de son prédécesseur, mais n’en prolonge pas moins la vision. On trouve certaines réponses à des questions laissées en suspens, et même si les protagonistes sont moins mémorables que dans Zombie Island, on a tout de même un minimum d’empathie, derrière une petite couche de clichés tout à fait dans le ton.

Zombie Story se termine avec Zombie Planet, peut-être le moins bon de cette trilogie. On ne pourra pas nier que David Wellignton prend des risques, ce qui assure au moins l’intérêt des lecteurs curieux. En effet, c’est la foire aux morts-vivants hypers puissants, aux téléportations improbables, et même aux transformations que nous vous laisserons découvrir. Cela n’est pas pour nous déplaire, on est de la génération Resident Evil : on apprécie les Nemesis et autres monstres originaux. Seulement, il faut tout de même un minimum de mise en situation pour que cela fonctionne. Et l’auteur a un peu de mal à nous projeter dans son univers, notamment à cause d’une trop forte différence de ton entre le premier bouquin et ce dernier. Dommage, car l’intention est bonne, avec une action débridée. Mais sans travail sur l’empathie, malheureusement, il est difficile de se passionner véritablement.

Au final, Zombie Story nous a séduit, mais pas tout du long. On a une nette préférence pour Zombie Island, un récit plus sombre (mais moins violent) que les autres, et dont les grandes forces sont un peu mises à mal par la suite. Zombie Nation fonctionne encore bien, même si l’on est en droit de remarquer des personnages plus superficiels, et une action qui tend à se prononcer. Tout se déséquilibre avec Zombie Planet, notamment à cause de liches too much à notre humble avis, on n’en dit pas plus. Globalement, les thèmes sont cependant assez séduisants, parfois volontairement comiques voir grotesques, mais ça fonctionne. Pas une lecture désagréable, donc, très loin de là, même si l’on regrette une fin moins inspirée.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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