Caractéristiques
- Auteur : Thibaud Villanova
- Editeur : Hachette Pratique
- Collection : Hachette Heroes
- Date de sortie en librairies : 20 septembre 2017
- Format numérique disponible : Non
- Nombre de pages : 162
- Prix : 24,90€
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
Après un Spécial séries cultes dans un format plus petit cet été, Gastronogeek a fait son retour à la rentrée avec Geek & Pastry, un grand grimoire de pâtisserie aux couleurs des cultures de l’imaginaire. Thibaud Villanova, que nous avons interviewé à cette occasion, a conçu 50 nouvelles recettes de gourmandises allant des biscuits aux cheesecakes, en passant par les brioches, glaces et pancakes, réparties comme toujours par types de références : science-fiction, fantasy, manga, fantastique, comics, jeux vidéo…
Apprivoiser la cuisine en douceurs
Alors que les précédents tomes (Le livre des potions, Star Wars Cantina…) mêlaient mets salés (majoritaires) et sucrés, le but de ce volume est vraiment de familiariser les cuisiniers amateurs (qu’ils soient novices ou non en la matière) avec la pratique de la pâtisserie à travers des recettes globalement accessibles. Du coup, une fois n’est pas coutume, on retrouve en introduction de nombreuses recettes de base pour les pâtes et les crèmes, avec davantage d’astuces et de tutoriels techniques tout au long du livre. Une très grande partie des recettes ne réclament pas de matériel particulier, même si certaines peuvent nécessiter d’utiliser une poche à douille ou un panier vapeur. Comme l’expliquait l’auteur, l’idée était de décomplexer les gens qui pensent ne pas être doués aux fourneaux, mais qui ont pour la plupart déjà préparé un gâteau au chocolat.
Geek & Pastry revisite ainsi certains grands classiques (brioche traditionnelle, apple pie, crumble, carrot cake, strudel…), tout en leur apportant une petite touche d’originalité, et en veillant à ce que chaque met soit en cohérence avec l’oeuvre dont elle est inspirée – une constante de la collection depuis le début. Hormis les références récurrentes telles qu’Harry Potter, Doctor Who, Le seigneur des anneaux ou Game of Thrones, les lecteurs auront également le plaisir de trouver des recettes en hommage au Voyage de Chihiro (brioches vapeur et pâte de haricots rouges), Sailor Moon, La rose de Versailles, Les tortues Ninja ou Men in Black. Parmi les recettes clin d’œil les plus sympathiques – qui s’appuient directement sur des plats vus ou référencés dans les oeuvres en question – on citera notamment les Candy Bars en hommage à l’épisode “Effet chocolat” de Buffy contre les vampires ou la Chaleureuse Tarte aux Myrtilles de Kaamelott.
Tests de recettes : savoureuses et faciles à adapter
Nous avons pour notre part testé la Tarte à la citrouille armo de The Legend of Zelda, idéale en cette saison automnale, en nous passant de crème fouettée, et en optant pour la facilité de la pâte sablée achetée toute prête dans le commerce – eh oui, des fois, on peut tricher ! C’est du coup davantage sur la préparation de la garniture que nous avons pu nous faire une idée de la pertinence de la recette, excellente. La confection est simplissime, même pour un cuistot débutant, et l’équilibre entre la citrouille (potimarron dans la recette), les épices et le reste des ingrédients irréprochables : la tarte est douce et réconfortante, tendre et relevée juste ce qu’il faut. Autant dire que vos amis peu friands de sucré-salé risquent de vous en redemander ! Par ailleurs, si vous n’avez pas de quatre-épices sous la main, il ne faut pas hésiter à tricher en mettant un peu des différentes épices contenues dans ce célèbre mélange très prisé de la pâtisserie anglo-saxonne : poivre, muscade, girofle, gingembre – et cannelle, mais il y en a déjà dans la recette, du reste.
On notera aussi que le mode de cuisson préconisé par Thibaud Villanova pour la citrouille est rapide : le plis long, c’est de préparer le légume en le coupant, enlevant les filaments, les graines, la peau… Le temps de cuisson indiqué pourra donner l’impression que la tarte n’est pas suffisamment cuite, mais il faut garder en tête qu’elle n’est pas supposée être grillée. Ce n’est certes pas un cheesecake, mais ce dessert s’en rapprocherait davantage que d’une pecan pie. La garniture gonflera également en raison des œufs, mais baissera à l’air ambiant. Pour notre part, nous avons simplement rajouté 5 minutes de cuisson et laissé une consistance moelleuse et assez “fraîche”.
Nous nous sommes également essayés aux dorayaki Doraemon, ces sortes de petits pancakes japonais qui n’ont de commun avec la spécialité américaine que leur apparence de petites crêpes épaisses. Sur le papier, on pourrait se dire (à quelques menus détails près, qui ont leur importance) qu’il s’agirait de pancakes sans lait; pourtant, si la recette est simple, il faudra vous fier à votre instinct pour obtenir une pâte homogène qui soit suffisamment fluide pour éviter que vos doriyaki ne soient trop secs une fois cuits. Le résultat est succulent, typiquement sucré, et, si vous optez pour une garniture aux haricots rouges sucrés, vous serez directement projetés dans le monde du gentil chat robot… ou du Soleil Levant tout simplement si vous ne connaissez pas encore le dessin.
Dernier essai parmi ces 50 recettes, le chocolat chaud (sans la brioche) inspirée de La Rose de Versailles. Qui dit Versailles dit Marie-Antoinette dit (dans notre esprit post-moderne) Ladurée, ses macarons multicolores et son chocolat d’une densité exemplaire. Pour l’auteure de cet article, le chocolat chaud, c’est une religion, ni plus ni moins. La version épaisse et onctueuse à souhait de Thibaud Villanova est excellente (surtout à 70% de cacao), mais présente un seul problème à nos yeux : si à force de gourmandise, on commence à avoir les intestins un peu fragiles en ce qui concerne les produits laitiers, la crème pourra être de trop.
L’astuce, c’est alors soit de réduire le ratio de crème, soit de réduire le ratio de chocolat ou bien d’en prendre un moins riche pour ne pas prendre le risque de se sentir écœuré en vidant une mug de boisson. Autres solutions (nos préférées) : enlever la crème au profit d’un peu de farine de maïs (1 cuillère à café pour un grand mug, par exemple) ou bien remplacer la crème liquide au lait de vache par du lait ou de la crème de coco. Le mélange peut sembler étrange sur le papier (et ce n’est sans doute pas très Versailles !) mais le résultat est délicieux et très digeste. C’est après avoir testé le riz au lait de Jean-Louis Nomicos dans son dernier livre que nous avons eu cette idée et, très honnêtement, si vous cherchez des variantes, c’est à tester !
Un troisième volume encore plus peaufiné
Si nous ne nous sommes penchés que sur une toute petite partie des recettes contenues dans ce troisième gros volume Gastronogeek, Geek & Pastry réussit le pari de donner envie de tout essayer grâce à une belle variété de recettes, de saveurs et de références, mais aussi grâce à une maquette et des visuels toujours aussi travaillés. En ce qui concerne le stylisme culinaire (ici assuré par deux photographes), on relèvera d’ailleurs une plus grande diversité ici, avec la présence de modèles (au visage invisible) rendant les plats encore plus vivants, sans compter des idées constantes pour que le lecteur plonge dans l’univers de ses œuvres préférées au détour de chaque page.
Au final, le modeste cuisinier du dimanche qui ne sort son tablier que quelques fois dans l’année pour préparer un gâteau au chocolat pour ses proches se sentira décomplexé à mesure qu’il s’appropriera le livre de cuisine et apprivoisera certaines bases pour confectionner de belles et bonnes douceurs ! Et sans jamais culpabiliser de racler le fond du saladier à la cuillère, na !