[Test – Playstation 4] Blue Reflection : un rêve bleu ?

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Playstation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
  • Développeur : Gust
  • Editeur : Koei Tecmo Europe
  • Date de sortie : 29 septembre 2017
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Introduction

Ah, les Magical Girls ! Si vous aimez la culture japonaise, dans toute sa diversité, vous connaissez obligatoirement ce sous-genre, qui met en scène… des filles maîtrisant des pouvoirs magiques, on s’en serait douté, afin de faire le Bien autour d’elles. Pour bien situer, Sailor Moon fait partie de ce traitement, avec en bonus un petit côté sentai délicieux. On retrouve ces jeunes femmes dans les animés, mangas, produits dérivés via une méga tonne de figurines et autres costumes pour cosplayeuses passionnées, mais aussi côté jeux vidéo. Développé par les hyperactifs de chez Gust (Nights Of Azure 2), édité par Koei Tecmo (Toukiden 2), Blue Reflection pose ses gambettes sous nos latitudes, ce qui est déjà un événement en soi, rappelons nous que ce genre de titres avaient grand mal à s’exporter hors du Pays du Soleil Levant. Voyons si la qualité est au rendez-vous.

Scénario : 4/5

On pourra regretter que les personnages manquent un peu de relief, mais force est de constater que l’écriture de Blue Reflection fonctionne très bien, là où on l’attend tout du moins. Replaçons rapidement le contexte : à la suite d’un accident, Hinako Shirai doit abandonner son rêve de devenir danseuse professionnelle. Au bord de la dépression, elle fait connaissance avec Lime et Yuzu, deux jumelles qui, on va le découvrir, sont des Reflectors, autrement dit des magiciennes. Touchées par le destin de Hinako, le duo lui confère des pouvoirs, et va devenir le mentor de la malchanceuse. Soignée, la jeune fille va découvrir le Common, un monde créé par les émotions (bonheur, chagrin, colère et peur), mais aussi le fait que de graves dangers menacent la Terre.

Rien de bien surprenant donc, Blue Reflection s’engouffre dans pas mal de passages obligés du genre. On a l’aspect récit initiatique, assez primordial pour tout bon RPG japonais, mais aussi la problématique surgissant du cheminement de nos personnages principaux. Classique mais, comme le veut l’adage, efficace. La simplicité de l’ensemble, voire même la superficialité, est relevée par la sauce Magical Girls et petites culottes. La recette pourra faire soupirer les plus tendus d’entre nous, mais dans les faits elle nous emmène exactement là où le public veut atterrir. On a l’impression d’assister à un animé japonais d’une bonne qualité, pas vraiment mémorable mais divertissant. Les ennemis, appelés Genshu, remplissent bien leur rôle et, finalement, on est séduit par une narration à base de cutscenes sérieusement réalisées, et de dialogues certes en anglais (le jeu n’est pas localisé en français, quel dommage) mais rigolos, mais parfois trop longuets.

Gameplay : 4/5

Comme dans tout RPG nippon (voire même dans tout jeux japonais), le gameplay est au centre des attentions, et des intentions. Blue Reflection propose un système de combat chiadé, qui évite le piège de la surenchère de mécaniques pour se concentrer sur ce que les joueurs apprécient le plus. Le tour par tour est au rendez-vous, et une timeline décide de qui attaque. Celle-ci aura tendance à vous faire attendre plus ou moins, et ce en fonction de l’action choisie. Chaque ennemi a ses faiblesses, qui pourront être exploitée par le biais des attaques, au nombre de quatre (Heart, Impact, Pierce et Slash). Pas mal de subtilités sont aptes à donner du goût à l’ensemble, comme la possibilité d’utiliser des skills, lesquels feront fondre votre réserve de mana. Citons aussi le système de l’Overdrive, déclenchable quand le niveau de reflect atteint son apogée, et qui permet de multiplier les actions. Tout cela dans un esprit d’ouverture qui saute aux yeux : dans l’ensemble les joutes sont plutôt aisées. Par contre, il faut préciser que l’expérience est délivrée en fin de mission, et non en fin de combat. Ce qui pourra un peu atténuer l’intérêt de ceux-ci.

Malheureusement, les choses se gâtent un chouïa quand on aborde les déplacements. Avec Blue Reflection, le studio Gust fait le choix d’une certaine logique, et c’est assez surprenant au final. Les phases d’exploration se partagent entre le vrai monde et le Common. Dans le premier, on ressent un certain poids du personnage, pas agréable à manipuler, et la caméra se bloque derrière Hinako. Alors que, dans le second, la maniabilité devient plus fluide, et la caméra enfin libre. C’est évidemment pour souligner le changement de paradigme , de règles liés aux lieux traversés. Sur le papier, c’est une intention riche, justifiée, mais manette en mains cela peut troubler. Autre point, lié aux divagations que l’on peut exprimer entre les différents combats : les relations avec les personnages de notre entourage, ingame cela va sans dire. Notre héroïne va devoir guérir des étudiants, dans des missions pas toujours ultra passionnantes mais qui ont le mérite de gonfler notre rapport à cet univers. Signalons aussi la possibilité d’utiliser un téléphone portable, pour chatter avec d’autres jeunes, mais aussi jouer à une sorte de Tamagotchi. Le genre de petits bonus qu’on apprécie.

Blue Reflection est, donc, plutôt facile d’accès, qui refuse de perdre le joueur dans des features parfois saugrenues. Un objectif qui se vérifie dans les détails, comme la capacité à se déplacer vers un lieu précis, en utilisant la carte. Ce qui sera d’une aide très précieuse, soyez-en certains. Enfin, on ne doit pas passer à côté de l’aspect un peu Visual Novel du jeu. Certains dialogues peuvent d’avérer longs, voire très longs, ce qui pourra un peu rebuter par moments, au point d’hésiter à lancer une discussion.

Ambiance visuelle et sonore : 4/5

Ce n’est pas avec Blue Reflection que les joueurs vont se prendre une claque visuelle. Mais, tout comme pour Ys VIII, on constate un tel effort dans la direction artistique qu’on ne peut qu’adhérer. Les textures font très datées, entendons-nous bien, mais Gust cherche à recréer une saveur très animé japonais, résultat qu’il atteint grâce à un character-design séduisant, réalisé par Mel Kishida, un artiste ayant beaucoup œuvré dans le Light Novel. Alors certes, ça bave pas mal, et surtout l’on constate quelques baisses de framerate, mais les animations sont tellement charmantes, les couleurs pétillantes, les effets de lumière bien généreux, les boss si impressionnants, qu’on pardonne les quelques faiblesses pourtant immanquables.

La bande originale de Blue Reflection est signé par Hayato Asano, qui a déjà participé à d’autres OST de jeux développés par Gust, comme Atelier Shallie. La qualité de l’ensemble des pistes est parfaitement homogène, et le travail sur les ambiances mélancoliques fait autant son effet que les morceaux plus punchy, on pense à ceux accompagnants les excellents combats de boss. Seul souci, on aurait apprécié un doublage plus systématique, surtout qu’il est plutôt de qualité.

Durée de vie : 3/5

image gust blue reflection

Il vous faudra une bonne trentaine d’heures pour faire le tour du contenu de Blue Reflection. Pas de quoi sauter au plafond, loin de là, mais assez pour que l’expérience soit satisfaisante. Signalons qu’il n’existe pas de New game plus, donc il faudra charger l’une de vos dernières sauvegardes afin de terminer le soft à 100%.

Note finale : 15/20

Blue Reflection est, au final, un RPG japonais plutôt humble, aussi bien dans le fond et dans la forme. Conscient de ses limites, qu’elles soient techniques ou narratives, le studio Gust a su composer avec elles, et livrer un jeu étonamment solide, facile d’accès et loin d’être inintéressant. Profitant d’une direction artistique topissime, d’un système de combat qui va à l’essentiel, et d’une histoire certes simple mais charmante, ce titre saura séduire un public en  recherche de trips tranquilles, du moins dans la prise en mains. On regrettera simplement que le soft ne soit pas localisé en français, tant le public visé, pas spécialement les grands spécialistes du JRPG, pourrait mieux s’y retrouver dans la langue de Molière.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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