[Critique] La princesse des glaces : Le Feu ou la Glace ?

Caractéristiques

  • Titre original : Snezhnaya koroleva 3. Ogon i led
  • Réalisateur(s) : Aleksey Tsitsilin
  • Avec : (les voix originales de) Garik Kharlamov, Ivan Okhlobystin, Olga Zubkova...
  • Distributeur : La Belle Company
  • Genre : Animation, Fantastique, Famille
  • Pays : Russie
  • Durée : 1h28
  • Date de sortie : 14 février 2018
  • Note du critique : 6/10

La Reine des Neiges 3, vraiment ?

Même si l’on pense tout de suite au dessin animé des studios Disney lorsqu’on parle de La Reine des Neiges, une autre licence inspirée du conte de Hans Christian Andersen a en réalité vu le jour un an auparavant, celle du studio d’animation russe Wizart Studio. Après un premier film portant lui aussi le titre de La Reine des Neiges, sorti en 2012, Universal a acquis les droits de diffusion de l’oeuvre, et un second opus a vu le jour en 2014, La Reine des Neiges : Le miroir sacré, centré autour du troll Orm, qui aida Gerda et Kai à vaincre la terrible reine. Et voici donc que sort à présent en salles le troisième volet des aventures de nos héros, La princesse des glaces, alors que les précédents films étaient sortis directement en DVD…

image orm gerda rolland la princesse des glaces
© Wizart Animation

Nous retrouvons donc Kai et Gerda alors qu’ils sont devenus des célébrités dans tout le royaume, invités dans toutes les écoles pour raconter comment ils vainquirent la méchante reine des neiges. Malheureusement, ils ne sont presque pas payés pour leur prestation, et ils se lamentent de ne pouvoir jamais passer de temps chez eux. Lorsqu’ils croisent la route d’un jeune homme espagnol rêvant d’aventures, Rolland, Gerda leur révèle leur identité et se fâche avec Kai, qui l’accuse de ne pas penser à lui. Rolland entraîne Gerda dans un lieu interdit, où se cacherait une pierre capable d’exaucer les voeux. Mais sitôt que les deux enfants l’ont touchée, ils se retrouvent possédés par la reine des neiges et un démon du feu, provoquant bien malgré eux des catastrophes…

Des films prenant le conte d’Andersen comme point de départ

image gerda rolland la princesse des glaces
© Wizart Animation

L’équipe de scénaristes de La princesse des glaces a reçu l’aide de Robert Lence, ancien des studios Disney, Pixar et Dreamworks, et cela se ressent tant ce troisième opus possède une dimension bien plus spectaculaire que les deux premiers films, très sympathiques, mais plus simples du côté de la trame narrative. Alors certes, les adultes adeptes des meilleurs Pixar échoueront à trouver de multiples niveaux de lecture, mais ce film d’animation réservé aux enfants à partir de 5 ans n’en demeure pas moins tout à fait sympathique, et bien exécuté dans son animation, avec de beaux moments de spectacle, notamment vers la fin, où les petits resteront scotchés à leur siège. De plus, il n’est pas nécessaire d’avoir vu les deux autres volets pour comprendre celui-ci, puisque l’intrigue est entièrement indépendante, et présente les personnages en rappelant leurs précédents exploits.

Puisque cette licence est inspirée du conte d’Andersen, quelques mots à ce sujet : on retrouve bien les personnages du frère et de la soeur, Kai et Gerda, ainsi que la méchante reine des neiges, ainsi qu’une mise en garde contre l’orgueil (pour les deux derniers films), mais le parallèle s’arrête ici. Le premier opus reprenait (en l’étoffant et la modifiant considérablement) l’intrigue autour du miroir, et l’élément déclencheur : le kidnapping de Kai par la reine, Gerda se lançant alors à sa recherche pour le retrouver gelé. Ce récit étant somme toute assez court pour en tirer un dessin animé, les producteurs ont pris le parti de créer une ribambelle de nouveaux personnages, que l’on retrouve dans les trois films (des pirates des neiges, des trolls rigolos, une hermine blanche…) et de donner à l’ensemble un ton léger et moderne afin de faciliter l’adhésion des enfants.

Un film d’animation pour enfants efficace et rempli de clins d’oeil

image gerda coucher de soleil la princesse des glaces
© Wizart Animation

Si l’humour n’est pas toujours des plus fins, il fonctionne parfaitement sur les enfants, et est même plus inspiré dans La Princesse des Glaces que dans Le miroir sacré, davantage réservé aux petits. On sent de manière assez manifeste l’influence de la version de Disney ou encore de Zootopie à travers certaines séquences et certains partis pris que l’on peut considérer comme de quasi-clins d’oeil, mais la sauce prend plutôt bien, et l’on retrouve même une sympathique scène en hommage aux pièges sadiques d’Indiana Jones. La musique est également davantage présente, et bien plus accrocheuse. En ce sens, il y a un petit côté show à l’américaine destiné à séduire davantage le public international, même si La princesse des glaces conserve l’identité propre à la licence, et qui possède un charme distinct des gros blockbusters plus étoffés auxquels elle fait référence.

Le message véhiculé est quant à lui assez simple, même s’il aurait sans doute mérité d’être plus travaillé, afin que l’histoire revête une valeur symbolique et métaphorique : il faut toujours se montrer courageux et honnête pour réaliser ses rêves, et ne pas marcher sur les autres. D’un autre côté, il y a aussi une petite mise en garde contre la crédulité dont on peut faire preuve envers des inconnus, et, toujours, une célébration de la famille et de l’amitié. Simple donc, mais efficace et fantaisiste dans la mise en scène, où le feu et la glace dansent (littéralement) ensemble et s’affrontent. Vous l’aurez compris, La princesse des glaces est donc une belle idée de sortie familiale ce mois-ci, qui ravira les enfants et pourra être vu de manière assez agréable par les adultes, à défaut de véritablement les emballer.

Article écrit par

Cécile Desbrun est une auteure spécialisée dans la culture et plus particulièrement le cinéma, la musique, la littérature et les figures féminines au sein des œuvres de fiction. Elle crée Culturellement Vôtre en 2009 et participe à plusieurs publications en ligne au fil des ans. Elle achève actuellement l'écriture d'un livre sur la femme fatale dans l'œuvre de David Lynch. Elle est également la créatrice du site Tori's Maze, dédié à l'artiste américaine Tori Amos, sur laquelle elle mène un travail de recherche approfondi.

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