[Test] Shadow of the Tomb Raider : Lara Croft toujours plus forte ?

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
  • Développeur : Eidos Montréal
  • Editeur : Square Enix
  • Date de sortie : 14 septembre 2018
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Le point culminant de la trilogie

image jeu shadow of the tomb raider
Lara Croft va devoir faire face à l’apocalypse.

Il s’en est passé, des choses, depuis le rachat d’Eidos par Square Enix, en 2010 ! La plus notable, c’est très certainement le reboot de la licence Tomb Raider, tombée en désuétude avec le triste épisode Underworld. Cette relance s’axe sur deux piliers majeurs : faire de Lara Croft un personnage plus réaliste (du moins aux yeux des développeurs), et faire évoluer la saga vers un genre plus ouvert, même si pas totalement open world. La mission est une réussite, malgré quelques voix discordantes, que l’on se doit de prendre en considération, qui regrettent les points communs avec nombre d’autres séries à grand succès, en premier lieu Uncharted. Des arguments qui nous paraissent un peu maladroits, puisque la très sportive Lara n’a pas attendu Nathan pour s’agripper à des corniches. Toujours est-il que l’héroïne la plus populaire du jeu vidéo revient pour conclure sa nouvelle trilogie, dans un épisode qui était attendu au tournant.

Shadow of the Tomb Raider s’inscrit dans la continuité de Rise of the Tomb Raider. Mais il faut signaler ici que le scénario pourra très bien être digéré par un joueur qui n’aurait pas goûté aux précédents opus. On a bien des références, des noms installés, mais rien qui ne puisse être capté par le novice, lequel pourra profiter d’un carnet de route ultra complet, avec biographies et autres détails. Voilà qui s’avère bien confortable. Le récit, lui, est assez typique de ce qu’est le jeu d’aventure moderne : une problématique s’appuyant sur des éléments légendaires, et un adversaire qui prend la décision de les utiliser à son escient. Ici, ce sont les Mayas qui vont nous donner bien des sueurs froides, avec une apocalypse annoncée, par le biais de trois catastrophes plus que dévastatrices. Ce n’est pas hyper original, clairement, mais les conflits ont le mérite de proposer des rebondissements efficaces, ce qui donne envie de poursuivre tout du long.

Une atmosphère plus sombre

image playstation 4 shadow of the tomb raider
Le mode photo permet de mettre en valeur les superbes environnements.

On ne rentrera pas plus dans les détails, afin de vous laisser le plaisir de la découverte du scénario de ce Shadow of the Tomb Raider. Bien entendu, on retrouve Lara Croft qui, cette fois-ci, a gagné en maturité, malgré son jeune âge. Si elle souffre toujours autant dans les nombreuses épreuves qu’elle doit traverser, on observe de moins en moins d’erreurs de sa part, et ses réactions sont plus maitrisées. Cela accouche d’une sensation un peu plus adulte, notamment quand le joueur se doit de survivre en milieu hostile. La jungle est l’occasion de voir l’héroïne être en possession de ses moyens, d’ailleurs on pensera souvent à Metal Gear Solid : Snake Eater, dans la sensation grisante de pouvoir utiliser l’environnement à notre avantage. L’histoire propose aussi des personnages secondaires, comme le fidèle buddy Jonah Maiava, avec qui les relations deviendront tout de même un chouïa plus conflictuelles que par le passé. Globalement, l’ambiance se veut parfois sombre, voire même emprunte de moments de doute, et c’est agréablement surprenant.

Un tout petit peu d’open world, de la survie, vous l’aurez compris : Shadow of the Tomb Raider ne tente pas de révolutionner la formule en cours depuis deux épisodes. Est-ce dommageable pour l’expérience de jeu ? Non, pas spécialement, même si enchainer deux opus à la suite pourrait s’avérer rébarbatif. Il est toujours question de récupérer des éléments sur le terrain, afin de se fabriquer un meilleur équipement au feu de camp. Ce lieu est aussi l’occasion de dépenser les points de compétence durement accumulés, grâce à de l’expérience gagnée au combat, ou à la chasse. Cette mécanique, surexploitée dans l’industrie du jeu vidéo actuel, est relevée d’un sentiment de survie qui fait une légère différence. On pensera aux premières heures vécues, à se fabriquer un nouveau couteau de chasse grâce à un morceau de l’épave de notre malheureux avion écrasé. Certes, on ne se sent pas bousculé dans nos habitudes, mais ça fonctionne encore. Pour le moment…

Le gameplay puise dans les acquis

image gameplay shadow of the tomb raider
Lara joue les filles de l’air…

Qui dit Tomb Raider dit exploration, et cette itération n’échappe pas à la règle. Si les environnements ouverts proposent un peu moins d’intérêt, c’est le cas contraire pour ce qui est des fameux tombeaux. Là, dans l’obscurité ambiante (merci la lampe torche !), on doit faire face à un level design très efficace, qui nous oppose des énigmes bien funs à élucider. Lara progresse sans cesse, gagne en connaissances de son environnement grâce à des informations glanées ici ou là, ce qui fabrique un véritable intérêt pour la farfouille des lieux visités. Plus discutable : on doit composer avec des indices visuels pour le cheminement, très à la mode depuis quelques années, mais aussi assez contreproductifs. Ceux qui aiment galérer pour trouver leur chemin, se perdre pendant quelques minutes, en seront à leur frais.

L’escalade est désormais complétée d’un grappin, très utile et dont l’utilisation ne se veut pas dans un esprit de simplification. Shadow of the Tomb Raider reste certes sur les acquis de la licence, mais le jeu ne cherche pas à trop en faire. Quant aux combats, ils sont là aussi dans la droite lignée de ce qu’on a connu auparavant, autant au niveau des qualités que des petits reproches. L’utilisation de l’arc est toujours aussi grisante, offre des sensations très gratifiantes. On sent la puissance de l’impact, et le plaisir de la bonne visée. Aussi, le level design offre un certain intérêt pour l’infiltration, les éliminations silencieuses. Par contre, on observe une intelligence artificielle pas toujours très efficace, même si elle gagne un tout petit peu en cohérence. Elle a plus l’occasion de se rendre compte qu’un collègue vient de se faire liquider. Par contre, on sent trop ses patterns, une bonne observation de celles-ci aura tendance à trop faciliter l’approche.

Gros effort sur la direction artistique

image eigme shadow of the tomb raider
Les énigmes vous donneront du fil à retordre.

Shadow of the Tomb Raider cherche à éviter le recours aux flingues, même si ceux-ci s’avèrent parfois salvateurs. Tout comme la vision de Lara Croft, autrement appelée l’instinct de survie, qui nous décèle les points d’intérêt du décor, mais aussi l’état des ennemis. Là encore, rien de bien original, mais c’est fonctionnel, et pour ceux qui n’apprécie pas cette feature elle est désactivé en mode Difficile. Enfin, on pourra apprécier l’effort consenti sur les missions secondaires. Soyez bien attentif quand vous traversez un village, car c’est notamment ici que ces occasions de souffler un peu peuvent se dénicher. Le contenu est très largement à la hauteur, il vous faudra entre vingt-cinq et trente heures pour en faire le tour.

Si Shadow of the Tomb Raider se laisse jouer avec plaisir, c’est aussi grâce à des environnements assez fantastiques. Certes, on pourra rétorquer que les décors ont un air de déjà-croisé. Pour ce qui est de la jungle, c’est plutôt vrai : cette verdure rappellera certains passages des précédents opus. Par contre, il est indéniable que la direction artistique construit un rendu visuel qui se démarque. Les jeux de lumière se savourent grâce à un contraste très appuyé, surtout en intérieur, où l’on pourra même parfois avoir l’impression qu’il fait trop sombre. Mais cette sensation est justifiée par une volonté de rendre compte des difficultés de Lara. Un esprit jusqu’au-boutiste qui se retrouve dans l’architecture, le travail sur les ornements et autres détails. On s’y croirait. Par contre, on ne peut passer à côté de quelques petits bugs de collision, de pieds qui ne touchent pas le sol par exemple. Cela n’est pas fréquent, loin de là, mais c’est parfois trop capté. Aussi, le travail sur les voix françaises a su nous étonner. Elles sont d’un niveau plus qu’acceptable, et jamais on ne ressent l’envie pressante de découvrir le travail original. Enfin, Brian D’oliveira signe une bande originale très soignée, aux notes très à-propos.

Note : 16/20

Shadow of the Tomb Raider est exactement l’opus qu’on attendait. Il rassemble toutes les qualités installées avec ce reboot, et perfectionne même certains petits détails. Par contre, il embarque aussi des imperfections , comme l’intelligence artificielle encore trop simple à prendre à revers. Certes, Eidos Montréal ne révolutionne pas la licence, mais le studio s’en sort avec les honneurs, surtout grâce à un récit séduisant, et une atmosphère mémorable, draguant tout autant Metal Gear Solid : Snake Eater que Predator, par exemple. Lara Croft a encore besoin de vous, avant de prendre un repos bien mérité, et peut-être de voir sa formule renouvelée plus en profondeur. De quoi l’imposer dans la hotte du Père Noël ? Pour les fans, c’est une certitude.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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