[Test] Fall of Light Darkest Edition : moche et ennuyant

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
  • Développeur : Runeheads
  • Editeur : 1C Company
  • Date de sortie : 22 août 2018
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 2/10

Marche à l’ombre

image fall of light darkest edition
Un Action-RPG linéaire au possible.

La passion d’un fan de jeux vidéo le pousse obligatoirement à pratiquer le hors piste. Dans l’univers vidéoludique, cela signifie de se frotter au domaine de l’indépendant, ces softs qui ne jouissent pas de développements pharaoniques, mais qui peuvent accoucher de véritables chefs-d’œuvre, ou tout simplement de softs bourrés d’idées. Mais cet esprit aventurier peut, aussi, provoquer des rencontres moins agréables. C’est ce qu’il s’est malheureusement produit avec Fall of Light : Darkest Edition, sorti voilà un an sur Steam et qui, aujourd’hui, rejoint nos consoles. Dans une version qui embarque un nouveau donjon, des adversaires en plus et des armes toutes fraîches.

Fall of Light : Darkest Edition est le fruit du travail d’un studio italien, Runeheads. Il faut bien comprendre que leur besogne n’est pas à remettre en cause : on sait pertinemment que développer, terminer, et lancer un jeu est un véritable Chemin de croix. Il n’est donc pas question de décourager les personnes qui ont participé à la production de ce soft, mais il faut en pointer les gros défauts. L’histoire n’est pas spécialement à remettre en cause, même si elle ne pourra pas sauver l’expérience d’un échec assez criant. Elle se veut assez minimaliste, dans un esprit très Dark Souls, une référence qui reviendra souvent. Globalement, elle est bien narrée, ne prend pas trop de place dans l’expérience, et provoque même quelques petits moments d’émotion. Signalons que les sous-titres sont proposés en français, avec pas mal de coquilles. On pense aussi à Ico, le jeu de Fumito Ueda, puisque notre héros, Nyx, est accompagné de sa fille Aether, à qui il peut donner la main. Diablo est aussi invoqué, par le biais d’une caméra en quasi top-down. Bon, les artistes derrière ce titre aime le jeu vidéo, c’est une bonne nouvelle. Et après ?

Gameplay rageant, technique à la ramasse

image jeu fall of light darkest edition
Oulala que c’est laid.

Fall of Light : Darkest Edition déploie un univers plongé dans les ténèbres, après que ces dernières aient pris le dessus sur la divinité lumineuse, Luce. Cela justifie que le soft soit presque continuellement plongé dans la pénombre, parfois à la limite du gênant pour le visibilité. Bon, on peut s’y faire, ce n’est pas là le souci le plus problématique du titre. Celui-ci s’inscrit dans le genre de l’Action-RPG. Las, aucun de ces deux genres n’est réellement maitrisé. Runeheads ne parvient pas à jouer avec les codes, ni à installer des piliers solides, aptes à créer l’indispensable équilibre. La faute à un gameplay hasardeux, et à un level design contre-productif, tant il est linéaire. L’avatar peut se défendre et attaquer, face à des monstres sans pitié. Problème : l’inertie est catastrophique, ce qui créé non pas du challenge « à la FromSoftware », mais une crispation de tous les instants. La relation avec Aether ne provoque rien de bien folichon : elle se révèle un poids qu’il faut parfois presser, en l’appelant, en la rejoignant, mais rien de plus. La partie RPG ne fonctionne pas beaucoup mieux. Il suffit de gagner des niveaux pour mieux aborder des ennemis tout sauf originaux dans leur représentation. Ne comptez pas sur votre skill pour progresser.

Fall of Light : Darkest Edition n’est pas spécialement fun à jouer, et pour couronner le tout le jeu est carrément hideux à regarder. La PlayStation Classic s’apprête à débarquer, le soft aurait pu être inclus à la bécane tant il n’aurait pas dépareillé. Les textures sont plus que vieillottes, les jeux de lumière grotesques. L’aliasing, cet effet de crénelage assez désagréable, règne sur tous les écrans. Ne placez aucun espoir sur les animations, tant elles se révèlent à la limite de l’infamant. Il faut voir notre avatar se relever, pour comprendre le supplice. Enfin, le sound design est particulièrement raté. Les bruitages pourront créer le fou rire chez le joueur, ou l’incompréhension. Appeler Aether, par exemple, est une expérience traumatisante, tant le son qui se déclenche, sorte de grognement anormalement rauque, n’est pas cohérent. La musique pourra tout de même se défendre, avec des notes bien en phase avec l’esprit qu’aurait voulu imprimer Runeheads.

Note : 4/20

Fall of Light : Darkest Edition partait d’une bonne intention, doublée de références séduisantes. Hélas, cela ne fait pas un bon jeu. Il y a un vrai souci de game design, une incohérence flagrante entre le genre, l’Action-RPG, et la linéarité du cheminement. L’inertie du personnage principal s’avère imbuvable, ce qui créé une haute dose de frustration. Le skill est aux abonnés absents, ce qui est assez ballot quand l’une des références n’est autre que Dark Souls. Mais le plus gênant est certainement la technique, qui rappelle les consoles 32 bits. On pourra tout de même sauver les quelques thèmes musicaux, et une histoire minimaliste pas inintéressante à suivre, qui sait se narrer de manière plutôt agréable. C’est trop peu pour ne serait-ce que sauver les meubles…

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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