[Test] Tempest 4000 : le rétro psychédélique et survolté

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
  • Développeur : Llamasoft
  • Editeur : Atari
  • Date de sortie : 12 septembre 2019 (version physique)
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

La griffe revient pour un jeu toujours aussi énergique

image gameplay tempest 4000
Oui, c’est psychédélique…

Annoncé dans la foulée de la console mini Atari VCS, dans un brouhaha assez déroutant, Tempest 4000 a débarqué depuis un moment sur les différents magasins dématérialisés. Aujourd’hui, PQube en distribue la version physique, uniquement sur PlayStation 4, histoire de donner à ce jeu un peu plus d’ampleur. L’occasion ou jamais pour découvrir ce titre, toujours édité chez Atari et développé par le studio Llamasoft, fondé et clairement représenté par Jeff Minter, une légende de l’industrie, personnage très adepte des ambiances psychédéliques. Vous vous souvenez peut-être du plus que perché Space Giraffe, paru en 2007 ? C’était lui…

Avant tout, rappelons le principe de Centipede. Car le jeu d’origine, sorti en 1981 en arcade, contient toutes les bases de gameplay que Centipede 4000 se charge de sublimer. Tout d’abord, il faut bien appuyer sur un point : il s’agit d’un titre très important dans l’histoire du jeu vidéo. Le titre figure parmi les plus fiers représentants du premier age d’or (de 1978 à 1983), et ce pour plusieurs raisons. En premier lieu, voilà le pionnier du sous-genre tube shooter. À l’époque, les joueurs découvraient un shooter tout en graphismes vectoriels, parfaits afin de créer un effet de profondeur saisissant. On y incarnait un vaisseau au design étrange, une griffe, capable de se déplacer autour d’un tube. Les adversaires, dont les patterns pouvaient varier, remontaient celui-ci, et il était de notre devoir que de les exploser au plus vite. Bien entendu, la difficulté se trouvait dans l’art de ne pas se faire noyer sous les assauts, donc la rapidité était de mise. Et l’exécution du Superzapper, sorte de joker qui détruisait tous les ennemis à l’écran, seulement activable une fois par niveau, se chargeait de faire la différence. Les gamins de 1981 en ont dépensé, des pièces, dans cette borne…

Centipede a connu une suite officielle, avec Centipede 2000. Puis une itération plus officieuse, TxK, plutôt réussie mais peu en vue. Après quelques soucis avec Atari, qui n’a pas trop apprécié cette copie presque conforme, Centipede 4000 sert à enterrer la hache de guerre. Le principe précédemment décrit est ici réutilisé, mais avec une meilleure fluidité dans les mouvements du vaisseau. C’est si vrai, d’ailleurs, qu’on doit digérer cette nouvelle donne, habitué qu’on est au tout premier Centipede. Du coup, on peut parfois se laisser emporter dans une rotation, et se stopper un peu plus loin que prévu. Quand le tube est sous contrôle ça va, par contre quand les ennemis se multiplient sur votre ligne c’est un peu plus embêtant. Mais rassurez-vous : on apprend vite. C’est, d’ailleurs, l’une des grandes forces du soft : la courbe de progression s’avère idéale. Le trip se veut difficile, exigeant (il suffit de regarder les acquisitions de Trophées par les gamers, vous allez halluciner), mais pas injuste.

Pas assez de contenu

image test tempest 4000
Le level design varie selon les niveaux.

Pour survivre plus que sur un seul niveau, il faudra apprendre à prioriser vos cibles. Oui, détruire les ennemis est la tâche principale, mais récupérer les bonus se révèle au moins aussi primordial. Vous le comprendrez quand votre arme deviendra de plus en plus efficace : ça apporte une vraie impression de puissance croissante. Cela a tendance à nous pousser vers des prises de risque qui, évidemment, font partie de l’expérience. Car Tempest 4000 est ce genre de titre qui élève votre rythme cardiaque. Le rythme frénétique s’appuie sur un level design intelligent, qui se modifie au changement de niveau. Cela évite l’impression de répétition, et vous pousse à vous sentir constamment sur le fil du rasoir. Si vous rentrez dans le trip, la quête du meilleur score suffira amplement, même si l’on aurait apprécié de la diversité à ce sujet.

Car voilà le défaut majeur de Tempest 4000 : il est rêche, sec. Une sensation qui née dès la découverte de l’écran principal, étrangement mal foutu, notamment dans le mapping des touches. Un problème d’autant plus incompréhensible qu’on sent bien plus de soin dès qu’une partie débute. Côté contenu, ce n’est pas la grande joie non plus. Oui, il est agréable de consacrer quelques parties, de temps en temps, dans la quête au highscore. Mais on aurait apprécié plus que les trois modes proposés : Pure (en fait une progression normale), Survival (qui annule le gain de vaisseaux en rab) et Classic (qui permet de commencer au niveau souhaité, tant qu’il a déjà été atteint). Cela manque clairement de cette folie que l’on retrouve, pourtant, dans la direction artistique. Dommage.

Note : 14/20

Tempest 4000 se destine aux amateurs de shooters psychédéliques, survitaminés, portés par des musiques technos idéales, et pas très développés dans les objectifs proposés. On tient là un véritable jeu d’arcade, imaginé pour être joué sur de courtes sessions. Si vous adhérez au principe, vous tiendrez là l’un de vos meilleurs amis pour vos trips vidéoludiques, aptes à vous faire atteindre la zone. Par contre, si votre truc c’est de trouver de la motivation dans les éléments à débloquer, l’implication par la carotte, alors passez votre chemin.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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