[Test] AI The Somnium files : un visual novel qui vous fait de l’œil

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Nintendo Switch
  • Développeur : Spike Chunsoft
  • Editeur : Spike Chunsoft
  • Date de sortie : 20 septembre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Kotaro Uchikoshi revient en bonne forme

image test ai the somnium files
C’est ici que la première victime est retrouvée.

On ne se refera jamais : quand un jeu Spike Chunsoft sort, on est irrémédiablement attiré par lui. Bon, ce n’est pas un hasard, ni même parce qu’on apprécie leurs jeux (ce qui serait somme toute logique), mais parce que cette société, qui a rassemblé Spike et Chunsoft, est dirigé par un certain Koichi Nakamura. Pas un grand nom, peu connu par les gamers, et pourtant il est un véritable génie, notamment celui qui s’est occupé du game design des cinq premiers Dragon Quest. Rien que ça. Alors, quand le studio a annoncé AI : The Somnium Files, évidemment qu’on était aux aguets. Et quand on a appris que Numskull Games allait distribué le soft en Europe, aussi bien en version dématérialisée que physique (la folie), alors là on a carrément fondu une durite. Surtout qu’en plus, il s’agit d’un jeu dirigé par Kotaro Uchikoshi. Encore un nom méconnu, mais très apprécié par la niches des fans de Visual novel, tant ses Zero Escape ont laissé de très bons souvenirs…

Terminé l’univers claustrophobique des Zero Escape, AI : The Somnium Files joue une autre carte. En l’occurrence, celle de l’enquête menée dans un monde science-fictionnel. Par contre, on fait toujours face à un Visual novel, même si des phases de gameplay viennent tout de même proposer pas mal de moments plus actifs. Mais abordons tout d’abord le plus important : le scénario. On avait un peu peur que Kotaro Uchikoshi se retrouve orphelin de son Zero, mais il n’en est rien. L’histoire, si elle nous paraît peut-être un peu plus convenue en terme de rebondissements, reste tout à fait passionnante. On incarne Kaname Date, un agent de l’ABIS (Advanced Brain Investigation Squad), une cellule de profilers du futur, capables d’explorer les rêves. Quelques années avant les événements du jeu, un tueur en série a terrorisé la ville, en signant ses meurtres par le crevaison de l’œil droit de ses victimes. Notre avatar est appelé au Bloom Park, car un nouveau corps vient d’être découvert. Mais, cette fois-ci, c’est l’œil gauche qui manque…

On ne va pas trop vous décrire le récit, car AI : The Somnium Files s’appuie principalement sur celui-ci. Sachez simplement que, pour cette enquête, on est aidé par un Aiba, une intelligence artificielle basée dans votre faux-oeil gauche (Date est borgne). Cet élément scénaristique, puisque toute une relation se met en place entre les deux personnages, a évidemment un impact sur le gameplay. Signalons ici que celui-ci est plus avancé que chez pas mal d’autres Visual novel. On fait réellement face à un jeu d’aventure, avec ce qu’il faut de phases d’inspection, grâce à un zoom intégré, ou d’interrogatoire. D’ailleurs, on apprécie particulièrement l’approche des dialogues, avec ces répliques associées à une direction de la croix multidirectionnelle.

Une grande direction artistique

image gameplay ai the somnium files
Il est possible de contrôler Aiba.

Il faudra, donc, se rendre un peu partout en ville afin de traquer le tueur psychopathe qui sévit dans AI : The Somnium Files. Attention, tout se fait par le biais d’écrans fixes, vous ne dirigez pas l’avatar ici. Par contre, c’est le cas quand il s’agit d’aller triturer l’esprit des témoins de l’enquête. Là, grâce à une console Psync (ça, c’est le vrai turfu !), on prend la direction du Somnium, une sorte d’état de transe qui se rapproche de la rêverie. En fait, on fait face au subconscient des protagonistes, et il faut aider ce dernier à se faire plus clair. Dans les faits, l’objectif est de faire sauter les verrous, ces tabous qui empêchent les gens de se confier totalement. Là, on pourra contrôler Aiba dans des environnements restreints. Mais le joueur doit surtout se presser, car le temps est limité à six minutes. Au-delà, c’est fichu. Et ce sont les actions qui couteront des secondes précieuses, d’où la nécessité de bien sous-peser la moindre décision. Ne vous en faites pas, il est possible d’utiliser des objets pour nous épargner trop de dépense de temps.

Les précédents Visual novel signés Kotaro Uchikoshi étaient notamment connus pour le nombre assez dingo de fins alternatives. C’est un peu moins le cas dans AI : The Somnium Files, mais ce n’est pas un mal. Sachez que vous pourrez venir à bout des affaires de différentes manières, ce qui implique des cheminements différents, donc une conclusion qui l’est tout autant. Par contre, tout nous paraît plus cohérent ici, moins capillotracté que dans les Zero Escape. Une logique qui se retrouve dans le squelette du récit, lequel vous propose de pouvoir revenir sur un moment précis du scénario afin de reprendre l’aventure depuis ce point. Un peu comme dans un Detroit : Become Human, mais en moins blindé d’informations. Cela accouche d’une durée de vie solide, mais sans doute moins excessive que chez d’autre softs du genre. Comptez une grosse trentaine d’heures pour tout voir, ce qui est déjà pas mal.

AI : The Somnium Files brille aussi techniquement, du moins sur PlayStation 4 (nous n’avons pas vu la version Switch). Les textures ne sont pas folles mais, comme très souvent, l’intérêt réside ailleurs : dans la direction artistique. Écrivons-le sans détour : elle est splendide. C’est, avec le scénario, la grande force de ce titre : son univers est immédiatement mémorable. Les environnements parfois lugubres (ah, ce début sous la pluie), d’autres fois plus pops (les passages dans le Somnium), nous laissent tous de bonnes impressions. Aussi, le character design se révèle une grande réussite. Vous trouvez que ces personnages ont un petit goût de No More Heroes ? Voilà qui est on ne peut plus normal, puisque c’est le très doué Yusuke Kozaki qui est aux crayons. Quant à la bande originale, elle est l’œuvre de Keisuke Ito. On se demandait ce que ça allait donner, alors que ses travaux sur Bloodstained ne nous avaient pas entièrement convaincu. Le résultat dépasse nos espérances, avec des thèmes qui s’associent bien à la tonalité futuriste du jeu. Notons ici que le doublage est disponible en version originale (donc japonaise), et que les sous-titres sont uniquement en anglais. Pas de panique, il faut un niveau de maitrise de cette langue assez bas pour s’en sortir, idéal pour travailler vos connaissances.

Note : 16/20

Yu-No, Danganronpa, Steins;Gate… et AI : The Somnium Files : le Visual novel est décidément très bien représenté en Occident. Voilà des titres à retenir si vous voulez découvrir ce genre si spécial. Loin de l’ambiance de ses précédents jeux, Kotaro Uchikoshi parvient à se renouveler tout en gardant ce qui fait la puissance de ses univers, de ses thèmes. L’histoire vous gardera passionné tout du long, et la direction artistique s’avère un régal pour les yeux. Tout juste pourra-t-on regretter une durée de vie un peu courte pour un soft du genre. Mais qu’à cela ne tienne : il vaut mieux trente grosses heures bien garnies, que bien plus à s’ennuyer. Et encore une réussite pour Spike Chunsoft

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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