[Test] Destiny Connect : un J-RPG charmant et facile d’accès

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Nintendo Switch
  • Développeur : Nippon Ichi Software, Syupro-DX
  • Editeur : NIS America
  • Date de sortie : 25 octobre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Un RPG japonais simple mais pas simpliste

image gameplay destiny connect
Un style très dessin animé.

Le sortie de Destiny Connect : Tick-Tock Travelers nous rappelle à quel point Nippon Ichi Software est décidément un studio imprévisible. Si son activité d’édition est sans doute l’une des plus actives pour ce qui est de la localisation occidentale de RPG japonais, le côté développement (ici rejoint par le studio Syupro-DX) reste au moins tout aussi intéressant. Leurs softs sont très clairement destinés à des joueurs expérimentés, de ceux qui savent où ils mettent les pieds. Par exemple, récemment ils ont livré l’un des meilleurs Donjon-RPG de cette génération avec Labyrinth of Refrain : Coven Dusk. Si vous appréciez les Tactical-RPG vous adorez sûrement leur licence Disgaea (dont on est entrain de découvrir le quatrième épisode, on vous en reparle prochainement) certes peu aisée d’accès mais éminemment passionnante. On se souvient aussi des Yomawari, une série de survival horror très typique, qui invoquait une ambiance typiquement japonaise. Le titre ici abordé prend le contraire de cette philosophie quasiment de niche.

Les premiers instants passés en compagnie de Destiny Connect : Tick-Tock Travelers sont du genre étonnants. Sorti un peu de nulle part, le jeu ambitionne d’imprimer un style très cartoonesque au RPG japonais. Non, pas d’animé à l’esprit manga ici, mais plus ce que vous pourriez voir sur Gulli. On reviendra plus tard sur la direction artistique, mais il est important de souligner de suite que celle-ci va vous surprendre et, surtout, elle se fond parfaitement au sein d’une histoire destinée aux plus jeune. Le scénario, signé Jun Yokota, propulse le joueur aux côtés de Sherry, petite fille dont le père se détourne pour ne se préoccuper que de son travail, sans pour autant ne pas aimer sa fille. Heureusement, sa mère est beaucoup plus présente, et finalement tout va à peu près pour le mieux dans la ville de Clocknee. Mais la quiétude n’est jamais éternelle, et la voilà brisée par une situation étrange : alors que l’an 2000 est fêté, les habitants se voient tous figés, sauf notre héroïne, son ami Pegreo, un mystérieux robot appelé Isaac… et une armée d’appareils électro-ménager qui redoublent d’agressivité.

Pour venir à bout du problème, notre bande va devoir visiter les époques. En effet, Isaac se trouve être une machine à remonter le temps, et tout porte à croire que c’est bien en exploitant cette particularité que les choses rentreront dans l’ordre. Et pour cela, il faudra combattre des ennemis mécaniques parfois bien bizarroïdes, capables d’aspirer les âmes humaines. Non, le scénario de Destiny Connect : Tick-Tock Travelers n’est pas du genre original, mais force est de constater qu’il fonctionne habilement. Les personnages s’avèrent mignons, idéalistes mais aussi marqués par un caractère qui les différencie. La narration se fait elle aussi classique mais efficace. On a droit à des cutscenes souvent assez plates dans la mise en scène, ce qui trahit un certain manque de moyens. Mais celui-ci est bien contrebalancé par une inventivité qui fait mouche, notamment du côté des personnages secondaires. Comme dans tout bon RPG japonais, le joueur un peu curieux ira discuter avec les habitants de la ville, histoire de mieux capter le background de cet univers. Seule retenue de ce côté : les sous-titres sont disponibles uniquement en version anglaise. Et nous est avis que la cible de ce soft, les enfants qui découvrent le genre, auraient bien eu besoin de textes français.

Des mécaniques de combat plus plaisantes qu’espéré

image test destiny connect
Isaac est très puissant, mais s’il meurt c’est le game over…

Oui, Destiny Connect : Tick-Tock Travelers est un J-RPG que l’on estime idéal si vous cherchez à faire connaître le genre à un enfant d’âge moyen. La direction artistique est évidemment pour beaucoup dans ce constat, mais elle n’est pas seule : le gameplay occupe aussi une belle place. Celui-ci utilise les codes du jeu de rôle japonais avec soin, et cela l’ouvre de facto à celles et ceux qui découvrent ce style de jeu. Les phases d’exploration se révèlent lisibles au possible : on se balade en vue à la troisième personne, et une carte (dont la taille est réglable) nous indique les points d’intérêt et autres ennemis. Sachez aussi qu’une map est accessible, sur laquelle on pourra rejoindre rapidement les lieux d’avancement de l’intrigue. On comprend les développeurs, menés par Yoshihiko Toda (The Longest Five Minutes), car un enfant d’aujourd’hui fera preuve de moins de patience que le joueur d’hier, perdu depuis cinq heures dans Secret Of Mana. On aura tout de même un bémol : les quêtes annexes sont trop peu nombreuses, en-dehors de celles de la collection des tenues. Du coup, le trip est clairement linéaire.

Destiny Connect : Tick-Tock Travelers se distingue aussi grâce à un système de combat aux petits oignons, lequel relève tellement la sauce que même les joueurs plus expérimentés pourront prendre plaisir à la maitriser. Ici, on félicitera Nippon Ichi pour avoir pris la décision de ne pas tomber dans une trop grande simplicité. On fait face à un tour par tour tout ce qu’il y a de plus savoureux, avec ordre d’attaque lié à la statistique de rapidité des personnages. Ceux-ci ont évidemment une jauge de vie, mais aussi de SP, afin d’utiliser différentes compétences (évolutives) que vous obtiendrez en gagnant des niveaux. Attention à bien protéger le puissant Isaac, car s’il meurt c’est le game over, alors que les autres personnages peuvent être ranimés. Les ennemis sont parfois assez surprenants, et la difficulté peut parfois faire quelques bonds, il faudra parfois se lancer dans un peu de levelling pour ne pas périr trop souvent. Les faiblesses et résistances élémentaires sont au programme, ainsi qu’un arbre d’évolution, uniquement pour un Isaac décidément au centre des intérêts. Si Sherry ou Pegreo pourront faire leurs emplettes au magasin pour acquérir de nouvelles armes et protection, leur robot devra lui passer par une autre méthode. En se débarrassant d’adversaires, ou en ouvrant des coffres, vous allez trouver des éléments pour crafter des mécanismes. Lesquels permettent de parfaire les caractéristiques d’Isaac. Et ce n’est pas tout, car ces mécanismes peuvent être plus ou moins puissants, augmentant ainsi le potentiel du personnage. Encore plus agréable, il pourra changer de forme, celle-ci symbolisant sa classe, modifiable à la volée pendant les batailles. Voilà des mécaniques facilement digérables mais assez ingénieuses pour distiller de l’intérêt.

Destiny Connect : Tick-Tock Travelers a donc le bon goût de ne pas confondre simplicité avec simplisme, et les jeunes joueurs les en remercie tout autant que les plus expérimentés. D’ailleurs, tout ce beau monde pourra compter sur une durée de vie là encore pensée pour ne pas rendre l’expérience trop brusque : il faut un peu moins de quinze heures pour en venir à bout, un peu plus pour qui veut le compléter totalement. Techniquement, le jeu n’est pas folichon, notamment à cause de textures assez pauvres, et d’une distance d’affichage pas terrible. Heureusement, le framerate ne faiblit pas, et la caméra reste bien lisible. Surtout, c’est la direction artistique, signée Yu Inaba, qui rattrape le coup. On a parfois l’impression d’être sur Gulli, avec un univers richement coloré, et une ambiance très plaisante, pure. Les animations restent un peu répétitives, mais dans l’ensemble elles soulignent bien le caractère kawai des protagonistes. Enfin, la musique est l’œuvre de Yukinari Irumagawa, que nous découvrons à l’occasion. Ses sonorités jouent un rôle essentiel dans l’atmosphère du soft, apportant un peu de féérie à l’ensemble.

Note : 14/20

Destiny Connect : Tick-Tock Travelers est à conseiller vivement si vous recherchez un RPG japonais facile d’accès, notamment pour un enfant qui découvrirait le genre. Vous autres adultes expérimentés pourrez aussi tomber sous le charme, notamment grâce à des mécaniques de combat très bien maitrisées, et quelques petites sautes de difficulté assez étonnantes. Du reste, l’univers fait clairement penser à un dessin animé, et la bande originale ne fait que conforter ce fait. On ne peut passer sous silence quelques bémols, comme le manque de quêtes annexes et de sous-titres français, mais reste que cette expérience nous laissera de bons souvenirs.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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