[Test] Dusk Diver: Ximending à l’honneur dans un A-RPG satisfaisant

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : JERA
  • Editeur : PQube
  • Date de sortie : 25 octobre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Dusk Diver assure l’essentiel afin de livrer un A-RPG convaincant

image gameplay dusk diver
Dusk Diver met en place un système de combat solide.

La sortie occidentale de Dusk Diver, éditée chez PQube et distribuée au format physique grâce aux bons soins de Just For Games (insistons sur ce point : c’est fou de pouvoir compter sur une version boîte de ce jeu), est l’occasion de rappeler à quel point on aime aborder le jeu vidéo dans sa diversité. Oui, on pourrait croire que l’industrie se résume à deux pôles : américain, voire occidental, et japonais. D’autres contrées tentent d’exister, avec moins de moyens certes mais non sans motivation. On pense notamment à la Thaïlande, qui nous a récemment envoyé le suvival horror Home Sweet Home, ou encore Aeternoblade 2. Aujourd’hui, c’est le studio taïwanais JERA qui nous intéresse, avec un soft qui s’inscrit dans un genre qu’on apprécie tout particulièrement chez Culturellement Vôtre : l’Action-RPG. Miam.

Cela saute tellement aux yeux qu’on est obligé d’aborder prioritairement cet élément : Dusk Diver se veut clairement inspiré par le jeu vidéo japonais. L’univers fait de suite penser à deux titres dont on vous propose des tests, Persona et Akiba’s Beat. Pas spécialement dans le récit, mais plutôt pour cet univers urbain très riche, qui décrit précisément un quartier vivant. Dans les deux softs que nous citons, il s’agit d’Akihabara ou de Shibuya, bien connus par les geeks et autres otakus. Dans Dusk Diver, nous prenons la direction de Taipei, capitale de Taiwan, et plus précisément dans le quartier de Ximending. Le lien visuel entre les deux destinations est évident : de jour on y flâne, on mange dans un restaurant appétissant, on fait les magasins. La nuit, place aux néons, aux bars et à la symphonie des UFO catchers et autres bornes d’arcade.

Le récit de Dusk Diver prend tout de même ses distances avec les Persona 5 et autres The Caligula Effect Overdose. Le jeu nous fait incarner Yang Yumo, une adolescente de Taipei qui arpente les rue de Ximending avec sa meilleure amie, Yusha. Bien vite, ce quotidien sans nuage va pourtant voir le ciel s’assombrir : une étrange faille les propulse vers Youshanding, une dimension parallèle bien moins accueillante. Et pour cause : des monstres attaquent les deux jeunes filles. Lesquelles sont soudainement aidée par un certain Leo, à l’apparence digne d’un mafieux. C’est alors qu’un phénomène se déclare sous nos yeux ébahis : Yumo absorbe les pouvoirs de son sauveur, ce dernier est de suite transformé en une sorte de peluche plus ou moins kawai. L’adolescente gagne alors en puissance, et sa crinière lumineuse ne fait qu’ajouter à ce constat. Elle terrasse les ennemis sans mal, et va pouvoir retourner, avec une Yusha abasourdie, dans leur dimension. Cela marque le début d’une prise de conscience : des divinités sont à l’oeuvre, et notre avatar va devoir les aider . Que ce soit en venant à bout des monstres, mais aussi en travaillant dans un magasin. Certes, tout cela n’est pas très original, mais sachez que le cheminement réserve quelques passages assez appréciables, et l’on savoure le fait d’avoir droit à quelques événements annexes qui servent à approfondir certains personnages secondaires. Seul véritable regret : le tout est sous-titré uniquement en anglais. Ah, et sachez que le jeu se lance en version chinoise. Il faut donc farfouiller les menus et changer pour la langue de Shakespeare.

Ximending la joue comme Akihabara

image test dusk diver
L’imagerie de Dusk Diver rappellera beaucoup de choses aux fans de RPG japonais.

Dusk Diver nous propose donc un univers qui plaira à celles et ceux qui aiment le dépaysement, une histoire entrainante, et un gameplay plutôt solide même s’il manque d’originalités. On sent que le studio JERA cherche surtout à assurer ce qui peut l’être, une prudence évidente et loin de nous déplaire : un Action-RPG se doit, d’après nous, d’assurer avant tout ses mécaniques de combat dans ce qu’elles ont de plus simples. Et c’est ce que fait le jeu : on enchaine les attaques rapides, d’autres puissantes. On peut aussi faire appel à une offensive ultime grâce à l’un des Gardiens, lequel se ramène donc dans la bataille pour vous aider à triompher. Une sorte d’invocation donc, qui a le mérite de se perfectionner au fil de notre aventure, puisqu’elles s’avèrent différentes en fonction du moment où on la lance. Pour faire plus simple : grâce à l’XP, vous évoluerez notamment pour garnir vos combos, et les Gardiens deviendront de plus en plus puissant. Ajoutons une emphase sur l’esquive, très plaisante à réussir car elle provoque un ralenti parfois utile dans les gros combat, mais aussi une jauge de transformation qui, une fois celle-ci lancée, décuple vos forces, et l’on obtient un système de combat amusant à maitriser.

Un Action-RPG digne de ce nom se doit de proposer une bonne dose d’exploration. Sur ce point précis, on est plus réservé. En effet, Ximending ne manque pas de charme, mais de superficie. Le quartier n’est pas très grand, on en fait le tour très rapidement. Comme dans un Yakuza, serait-on tenté de penser, et ce n’est pas faux si l’on se borne à la taille du territoire. Cependant, le jeu de Sega compense cette limite par une dose d’activités secondaires hors du commun, ce qui n’est pas le cas de Dusk Diver. On prendra le temps de manger dans tous les restaurants, histoire de tisser des liens avec certains personnages et de gagner des bonus temporaires (encore un joli point commun avec les softs de Ryu Ga Gotoku), mais c’est à peu près tout. On a aussi des quêtes annexes, mais basiques dans la construction : on rejoint tel point pour rendre service à tel protagoniste. Quant à la durée de vie, elle se situe à un peu plus d’une vingtaine d’heures pour qui ne veut pas se contenter de l’histoire principale. Sachez aussi que l’on peut continuer de jouer après la fin, histoire de glaner quelques Trophées (si vous jouez sur PlayStation 4, bien entendu), mais aussi d’essayer un gardien bonus.

Visuellement, Dusk Diver souffle le chaud et le froid. On ne peut rater quelques textures vraiment vieillottes, et la distance d’affichage n’est pas toujours optimale. On a aussi croisé une poignée de ralentissement, mais rien de bien gênant à ce niveau. Par contre, la direction artistique a su nous séduire : Ximending est agréable à parcourir, et précis dans ses détails les plus utiles pour l’immersion. Même la décision de faire des PNJ des silhouettes qui gagnent en description quand on s’en approche nous a convaincu. Le character design, par ailleurs, fait parti des forces de cette expérience, avec ce style manga, parfois un peu sexy, qui nous a accroché à l’écran. Cependant, on se doit aussi de souligner que la dimension Youshanding est deux tons en-dessous, tant le style y manque de renouvellement de l’environnement. L’ambiance sonore suit cette tendance imparfaite mais attachante. Les effets ne sont pas assez nombreux, par contre on apprécie l’énergie des thèmes, ainsi que celle des doubleurs.

Note : 14/20

Dusk Diver n’était pas spécialement sur nos radars, et pourtant il nous a accroché jusqu’à la fin. Voilà un Action-RPG qui s’attache à réussir son socle : le mélange d’une histoire entrainante, et d’un gameplay solide. Le studio taïwanais JERA se doit de prendre de l’expérience, comme notre avatar, et continuer sur cette voie, avec un prochain jeu qui, on l’espère, osera des originalités ici absentes. Un titre aussi agréable qu’encourageant, donc.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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