[Test] SuperEpic : le Metroidvania qui combat les Free-To-Play

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • Nintendo Switch
    • PC
  • Développeur : Undercoders
  • Editeur : Numskull Games
  • Date de sortie : 12 décembre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

SuperEpic à l’assaut des micros-transactions

image gameplay superecpic
SuperEpic va vous faire traverser les locaux d’un éditeur machiavélique.

SuperEpic, voilà une sortie sur laquelle nous ne pouvions que nous appesantir. L’inventivité de certains développeurs de jeux vidéo ne peut que nous étonner, et ce jeu, distribué par l’excellente maison Numskull Games, ne fait que nous le rappeler. Oui, on s’est tous rendus compte, nous autres gamers invétérés, qu’il existe actuellement plusieurs dangers, lesquels fondent sur l’industrie à vitesse grand V. Outre ce que certains Youtubers appellent « le Netflix du jeu vidéo » (en d’autres termes, vous ne serez plus jamais propriétaires de vos softs, et ceux-ci pourront disparaitre au gré des éditeurs), les Free-To-Play et leurs micros-transactions ont aussi apporté leur part d’ombre. Si, aujourd’hui, et suite à de véritables soulèvements de joueurs, une entité aussi puissante qu’Electronic Arts en est un peu revenu (voir l’affaire Battlefront 2), il existe toujours des entreprises qui ne cachent pas leur intérêt pour cette forme de consommation que nous détestons.

Le jeu que nos abordons aujourd’hui, SuperEpic, s’empare du sujet des Free-To-Play et le combat de la manière la plus intelligente qui soit : la dérision. Non, les développeurs d’Undercoders ne sont pas des Che Guevara du gaming, et c’est tant mieux : hors de question de s’imposer un discours, mais plutôt une aventure savamment scénarisée. L’action se déroule en 2048 (on s’approche tout de même pas mal du fameux 20XX de Mega Man), et tous les jeux vidéo sortent d’une seule et même giga-entreprise. Imaginez un King, le studio responsable de Candy Crush, devenu un monstre assoiffé de totalitarisme. Vous l’avez ? Bien, ça donne, dans le titre que nous testons ici, RegnantCorp. Alors que le monde entier lui est soumis, des gamers irréductibles continuent de vouer un culte aux hits d’avant, ceux qui ne demandaient pas qu’on passe à la caisse pour gagner le droit de s’y plonger autant que désiré. Un jour, notre avatar, un raton laveur étrangement nommé Tan Tan (bizarre, ce futur), intercepte un message appelant à la rébellion contre l’odieux éditeur. Du coup, il saute sur le dos de son fidèle lama, et part à l’abordage des bureaux de l’infâme entité. Le tout est sous-titré en français, c’est une douceur à souligner.

Clairement, le scénario de SuperEpic, comique au possible, fait parti de ses plus grandes forces. Heureusement, le gameplay n’est pas en reste. On avait un peu peur de découvrir un jeu qui mise tout sur sa dérision, mais ce n’est pas le cas. On fait face à un Metroidvania 2D en bonne et due forme, respectueux des codes du genre. Ainsi, Tan Tan est appelé à se perfectionner, au fur et à mesure de son cheminement. Ceci afin de devenir plus puissant bien entendu, par le biais de nouvelles armes à acheter contre de la monnaie glanée notamment en pourfendant des employés de RegnantCorp. Mais aussi dans le but d’atteindre des zones préalablement inaccessibles, par exemple grâce au double saut, que l’on débloque assez vite par ailleurs. Tout cela ne surprendra guère les habitués du Metroidvania, mais que ceux-ci se rassurent : Undercoders a bien compris l’intérêt de soigner la prise en mains. Les commandes répondent au doigt et à l’oeil, le backtracking est facilité par une téléportation permise par le biais de chambres spéciales, et la courbe de difficulté reste bien dosée. Notamment grâce à des boss intéressants à combattre mais pas craqués, et une gamme d’ennemis aux patterns idéales pour être contrées.

Un Metroidvania qui vise à surtout solidifier ses bases

image test superepic
Oui, même Joséphine la secrétaire va tenter de vous résister.

SuperEpic pourra tout de même surprendre sur quelques points. Le premier est symptomatique d’un soft qui va au bout de son propos : il s’agit d’un engagement du joueur en-dehors du jeu. En effet, vous croiserez parfois des coffres qui ne se déverrouilleront que grâce à un mot de passe. Et celui-ci devra être récupéré par le biais de de votre smartphone, en scannant un QR code. Cela rappellera les belles heures de Metal Gear Solid, sur PlayStation. Bien entendu, Undercoders ne prive pas les joueurs ne possédant pas cette technologie d’un contenu indispensable : ces coffres ne renferment que de la monnaie et autres objets que l’on peut aussi récupérer au magasin, donc pas d’inquiétude à avoir. Par contre, si vous pouvez faire usage de votre téléphone, alors vous découvrirez des minis-jeux assez drôles : ils parodient des Free-To-Play à grand succès, par exemple Flappy Birds. Une autre bonne surprise intervient pendant le cheminement, on débloque un mode Roguelite, qui fait grimper la difficulté de plusieurs crans. Nous vous conseillons de vos y essayer après avoir terminé le titre dans sa forme naturelle.

SuperEpic a tout de même droit à un ou deux regrets. Le plus gênant, c’est clairement la carte, que l’on ne trouve pas assez précise. Si le backtracking s’avère bien équilibré, on aurait aussi apprécié d’avoir plus de détails sur la map, afin de savoir où revenir afin de pousser l’exploration à son maximum. En l’état, ce n’est pas le cas. Dommage, car un simple code couleur, à l’image de ce qu’on a vu dans Resident Evil 2 Remake, aurait pu faire l’affaire. Aussi, nous n’avons finalement que peu utilisé les deux armes secondaires (l’une sert à donner un uppercut, l’autre à frapper en contrebas), pour se concentrer sur la principale. Dommage car l’idée était ingénieuse et aurait pu donner encore plus de relief aux patterns des ennemis. Plus positif, la durée de vie se révèle tout à fait satisfaisante. Nous avons battu le dernier boss au bout de huit heures, mais sans avoir découvert la totalité des secrets. Aussi, il faut ajouter l’existence du mode Roguelite, lequel vous opposera un level design procédural. Oui, vous aurez de quoi faire…

SuperEpic est plutôt agréable à regarder, du moins si vous appréciez le pixel art. On a tout de même observé quelques petites baisse de framerate sur certains boss, mais rien qui puisse se transformer en défaut. Le délire du scénario se transmet bien dans la direction artistique, avec des environnements qui traduisent, avec sarcasme, l’ambiance qui peut régner dans une entreprise comme RegnantCorp. Pareil pour le character design, qui pourra vous arracher quelques sourires. Quant aux musiques, elles épousent évidemment le style néo-rétro du soft. Composés par Damian Sanchez (qui a bossé sur Gris, et signé l’OST d’Anima : Gate of Memories), les thèmes se renouvellent assez pour éviter une expérience auditive trop répétitive. Il est seulement dommage qu’il manque un morceau qui soit immédiatement mémorable, mais dans l’ensemble cela reste convaincant.

Note : 14/20

SuperEpic est l’exemple typique d’un Metroidvania certes sans grandes originalités mais d’une solidité qui assure une expérience de bon niveau. Le résultat n’est certes pas dénué de regrets, comme cette map qui manque de détails, mais dans l’ensemble ces défauts ne ternissent pas une expérience certes humble mais tout de même accrocheuse. Avec son gameplay immédiatement digéré, une durée de vie satisfaisante. et son ambiance qui parlera aux joueurs, le jeu saura emporter votre adhésion.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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