[Test] Giraffe and Annika : une aventure simple mais enchanteresse

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Nintendo Switch
  • Développeur : Atelier Mimina
  • Editeur : NIS America
  • Date de sortie : 28 août 2020
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Giraffe and Annika propose une aventure ravissante

image test giraffe and nannika
Annika va devoir explorer une île en quête de souvenirs.

La fin de l’année 2020 approche, et avec elle l’heure de tous les bilans pour le jeu vidéo. Outre que les tops GOTY vont se succéder comme d’habitude, il va aussi être temps de jeter un regard sur la génération de consoles qui tire sa révérence (tout doucement, notre jeu le plus attendu reste NieR Replicant, prévu sur current gen pour avril 2021…). Et parmi les points majeurs, on en reparlera plus profondément, figure en bonne position l’incroyable travail de NIS America en faveur de la diversité vidéoludique. L’éditeur aura grandement contribué à ce que les joueurs occidentaux puissent continuer de découvrir le jeu vidéo japonais, moins en vue depuis bon nombre d’années, ce que nous regrettons fortement. On a eu droit à tout un tas de softs qualifiés de niche, mais aussi des expériences vraiment étonnantes. Souvenez-vous, par exemple, de Destiny Connect, RPG destiné aux plus jeunes. Eh bien l’expérience que nous abordons aujourd’hui, intitulé Giraffe and Annika, s’inscrit dans la même lignée.

Aux commandes du projet, on trouve Atelier Minima, dont Giraffe and Annika est le premier jeu. La découverte d’un nouveau studio est toujours un moment important, qui délivre pas mal d’informations sur les forces en présence. Ici, on fait face à une entité clairement portée sur la direction artistique. Un petit tour sur leur site officiel permet de s’en persuader : on découvre surtout des illustrations, et des plus ravissantes de surcroît. On s’attendait donc à un trip enchanteur, et c’est bien la qualité première de ce jeu : on est tombé amoureux de cet univers aux couleurs agréables, très typé manga jusque dans la narration à grands coups de bulles qui ne cachent pas leur référence.

Voilà le premier élément qui vous séduira dans Giraffe and Annika : c’est de suite charmant, entrainant. La petite Annika se réveille sur une île dont elle ne sait rien. Voilà le début idéal pour un jeu d’aventure, et ce ne sont pas les fans de The Legend Of Zelda : Link’s Awakening qui assureront le contraire. Notre avatar à queue et oreilles de chat, un peu sous le choc et amnésique, va donc découvrir un endroit nommé Spica. C’est alors qu’elle rencontre Giraffe, qui n’a rien à voir avec le majestueux ruminant de la savane africaine. Mais tout de même, il a son intérêt le petit bonhomme, et il confie à Annika quelques précisions sur ses origines, mais aussi une mission : récupérer les fragments d’étoiles aux pouvoirs bénéfiques pour la mémoire. Lesquels se cachent dans les trois donjons de l’île, habités par des fantômes. Le scénario se fait épuré, et c’est une très bonne chose à nos yeux. On retrouve un peu le feeling des jeux d’une époque malheureusement révolue, où l’on nous poser rapidement un contexte avant que le gameplay ne s’empare des intérêts du joueur. Le récit avance donc sporadiquement, jusqu’à une dernière ligne droite qui fait toute la lumière sur les différents mystères. Seul regret : les sous-titres sont uniquement disponibles en anglais. Le niveau demandé restant tout de même très accessible.

Une exploration agréable

image gameplay giraffe and annika
L’avatar gagne des mouvements tout au long du jeu.

Les premières foulées d’Annika sur Spica sont donc très prometteuses. Le gameplay se devait tout de même d’assurer la continuité de cette impression. Pour faire simple, on fait face à un jeu d’aventure en monde ouvert, divisé en plusieurs régions qui se débloquent au fur et à mesure, avec des codes du Metroidvania, du jeu de rythme, et un gros focus sur l’exploration. On est toujours prudent quand un nouveau studio s’embarque dans un game design ambitieux comme celui-ci, mais là encore c’est une surprise positive. Atelier Mimina ne s’est pas lancé à l’aveugle, et destine Giraffe and Annika au grand public. L’exploration est des plus agréables : on a un inventaire à remplir, on trouve des clés pour s’ouvrir les différentes destinations. Bref, on crapahute dans la joie et l’allégresse, tout en remarquant que les mouvements de l’avatar (un peu raide dans ses animations, il faut l’admettre) se font limités. Pas de saut ? Rassurez-vous, l’héroïne va apprendre à bondir, mais aussi à nager par exemple, ce qui permettra d’atteindre de nouveaux endroits auparavant inatteignables. Classique, qu’on vous dit. Mais, vous connaissez l’adage, très efficace.

Les phases de donjon sont un peu plus mitigées, même si cela reste d’un niveau acceptable. Giraffe and Annika ne propose pas un système de combat. Rappelons qu’on n’est pas dans un RPG mais un jeu d’aventure. Et même si l’on sent une courbe de progression chez l’avatar, elle n’est pas liée à son niveau, à son expérience glanée. Donc, pas d’armes à la Ys VIII, ni de tour par tour à la Dragon Quest. Il faut éviter des spectres à l’intelligence artificielle pas franchement énervée, et foncer jusqu’au boss, ce qui est fait en assez peu de temps. On a tout de même droit à quelques énigmes, mais abordables même pour des novices. Les batailles de fin de donjon font appel au rythme : Annika doit se mouvoir sur une ligne horizontale afin de renvoyer les tirs ennemis. Attention tout de même à ne pas vous prendre de malus en loupant votre coup. Tout cela n’étonnera que peu ceux qui font attention aux génériques des jeux. Ici, on retrouve Atsushi Saito au poste de game director, connu pour ses Gitaroo Man, de bons petits jeux de rythme. Le résultat s’avère assez simple, le challenge se fait léger (même dans le mode de difficulté maximal), on sent bien que le but est avant tout de faire vivre un voyage.

La durée de vie de Giraffe and Annika confirme d’ailleurs cette réalité : il vous faudra six heures pour voir le bout de l’aventure. Comptez-en deux de plus afin de le pousser à 100%, notamment en dénichant tous les Meowsterpieces, des œuvres qui tournent toutes autour du chat. Oui, là on fait face à une chasse aux trésors digne d’intérêt, on sera d’accord, surtout que tous se révèlent bien inventifs. On aura aussi droit à une autre quête secondaire autour d’un mystère à cartographier, mais cela reste léger. Et c’est triste : on aurait aimé rester plus de temps sur Spica. Techniquement, le soft se tient à peu près bien, du moins pour un titre produit en toute humilité budgétaire. La distance d’affichage se fait moyenne, certaines textures manquent de finesse, le framerate connait des soubresauts, mais globalement on reste dans l’acceptable. Surtout, la direction artistique fait tout le boulot, et pas qu’un peu ! Que ce soit de jour comme de nuit (oui, un cycle est embarqué), les décors nous envoûtent, il est vrai plus en extérieur qu’en intérieur. Le character design, aussi, fait son effet en s’inscrivant dans la pure mignonnerie. Quant aux musiques, signées Tomohiro Harada (un binôme d’Atsushi Saito), elles accompagnent bien l’esprit de cette aventure, avec ce qu’il faut de thèmes traduisant le courage et l’abnégation.

Une édition physique très précieuse

image collector giraffe and annika
Une édition Musical Mayhem en guise d’édition standard !

Nous ne pouvions terminer ce test sans toucher quelques mots concernant l’excellente édition physique de Giraffe and Annika. Depuis quelques temps, le duo formé par Koch Media et NIS America font un travail remarquable sur ce format. Tout comme Void Terrarium ou Little Town Hero, le jeu a donc droit à un  coffret renfermant plusieurs goodies de qualité. Dans son écrin collector en carton, on trouve non seulement le boitier du BR, mais aussi un set de trois écussons, le très précieux artbook intitulé Annika’s Adventure Log, et la bande originale complète sous format CD. Et tout cela forme l’édition Musical Mayhem, qui se trouve être en fait la standard. Oui, pour le même prix qu’un jeu seul ! On ne peut que saluer ce genre d’initiative, si rare à l’époque où les éditeurs ne nous proposent même plus de notices dignes de ce nom…

Note : 14/20

Giraffe and Anika est un jeu d’aventure parfait pour les joueurs qui recherchent un voyage enchanteur et facile d’accès. Il s’en dégage une poésie bien agréable, et la direction artistique enchanteresse apporte un charme indéniable. Accessible, le gameplay s’adresse aux joueurs qui ne désirent pas de challenge, ce qui en fait décidément une expérience idéale pour les novices. Cependant, on aurait tout de même apprécié une plus grande durée de vie, tant on quitte cet univers un peu trop vite à notre goût. Aussi, on regrette l’absence d’une traduction française des sous-titres. Et la pure technique trahit un budget tout en humilité. En tout cas, c’est une première réussie pour le studio Atelier Mimina, dont on attend le prochain soft avec une grande curiosité.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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