Caractéristiques
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Test effectué sur :
- Playstation 4
- Ordinateur/PC
- Xbox One
- Développeur : Milestone
- Editeur : Bigben Interactive
- Date de sortie : 7 avril 2016
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 7/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Introductio
Tranquillement mais sûrement, les Italiens de Milestone sont entrain de s’imposer comme l’un des principaux éditeurs de jeux de moto. Deux ans après un MXGP plein de qualités mais imparfait, et deux MotoGP (2014 et 2015) qui ont réussi à séduire leur public, voilà que le studio revient vers le motocross. MXGP 2 promet beaucoup sur le papier, l’on nous assure notamment plus de contenu et une qualité technique au goût du jour. En tant que grand fan de Motocross Madness (mais si rappelez-vous, ce jeu PC vendu avec une manette Microsoft à capteur inertiel 3D : la Sidewinder Freestyle), votre humble serviteur ne pouvait que surveiller de près cette sortie. Alors, comment Milestone s’en sort ?
Histoire : 3/5
Bien sûr, noter un scénario pour un jeu comme MXGP 2 peut paraître un peu osé. Seulement, parmi les modes de jeu, que nous détaillerons plus bas, figurent « Carrière » et « Événements réels » qui consistent clairement à vous faire vivre un récit. Si la carrière est agréable a mené, on ne peut pas dire que l’animation soit folichonne. Ça manque peut-être un peu de surprises, et finalement le joueur ne vit pas réellement une histoire, mais constate sa propre évolution. On pourra s’amuser de se retrouver en première page d’un magazine, et se prendre au jeu des sponsors voire des signatures dans des écuries aux noms ronflants (et officiels !), mais rien de plus.
Par contre, grosse impression pour ce qui est du mode « Événements réels ». Avec ses 19 défis calqués sur la réalité de la saison 2015 du Championnat du Monde de motocross, le joueur aura à loisir de rejouer des moments d’intenses tensions qui ont émaillé l’année. Vous pourrez notamment participer à la reproduction de l’incroyable course de Losail, qui a vu Ryan Villopoto revenir aux affaires pour défier le surdoué et multiple champion du monde Antonio Cairoli. Alors que la course débutait, Villopoto restait bloqué dans les portillons ! MXGP 2 vous propose de prendre la course à ce moment précis, et de changer le cours de l’histoire en reconquérant du terrain pour foncer vers la victoire. On peut aussi citer la bataille héroïque du Neuquen, qui nous donne le contrôle d’un Max Nagl aux prises avec Desalle et Cairoli dans un véritable mouchoir de poche. Chacune de ces épreuves est précédée d’une vidéo retraçant les faits réels, afin de replacer le contexte. Une belle réussite.
Gameplay : 4/5
C’est très certainement le gros point fort de MXGP 2. Manette en mains, on se prend très vite au jeu, avec l’impression qu’il faudra s’investir pour tirer toute la substantifique moelle. Milestone a fait le choix d’une approche typiquement simulation, ce qui n’est pas pour déplaire. Hors de question de foncer tête baissée, MXGP 2 vous le ferait payer immédiatement. Alors, avant de vous lancer dans le grand bain, n’hésitez pas à passer par les vidéos tutorielles, au nombre de cinq (embrayage, virages, sauts, contrôle aérien, scrub), elles sont aussi courtes que claires. Une fois mieux informé, vous pourrez tenter votre chance dans des joutes endiablées, pas parfaites mais surprenantes de rythme.
MXGP 2 demande au joueur de contrôler ce qu’il fait en permanence. Il va vous falloir faire attention aux types de bosses évidemment, mais aussi à celles qui suivent, afin de mieux aborder les portions de piste. Jouer avec la vitesse, le freinage, et utiliser la figure du scrub pour passer le moins de temps possible dans les airs, tout cela sera nécessaire pour arriver premier. Des fondamentaux qui sont chacun à creuser. Par exemple, les freins avant et arrière auront une véritable utilité, donneront des effets différents, notamment selon les virages. Le contrôle en l’air est plus permissif afin de permettre au joueur de pouvoir influencer la physique de la moto. Un choix judicieux, qui évite les frustrations, les impressions d’injustice. Une volonté appuyée par le « rewind », un dispositif qui offre la possibilité de remonter le temps sur quelques secondes, d’une simple pression de bouton. Une feature toujours bienvenue, qui peut être réduit à néant au bon vouloir du joueur via les options. On pourra aussi choisir jusqu’à quel point pousser le réalisme, notamment en choisissant de maîtriser la répartition du poids du pilote ou de laisser cette tâche à l’ordinateur.
Seule ombre au tableau, l’intelligence artificielle de MXGP 2 ne nous a pas vraiment convaincu. Les adversaires sont un peu sur un rail, duquel ils ne se détournent que rarement, provoquant parfois des carambolages évitables. Ces concurrents sont bien sûr victimes de chutes, mais on aurait aimé des réactions plus réalistes, en rapport au comportement du joueur. Aussi, les chocs provoquant les gadins sont un peu arbitraires, et parfois difficilement contournables, notamment lors des départs. On s’y fait assez vite cependant, et la peur de se prendre la roue dans celle d’un adversaire modifie la conduite, plus prudente… plus simulation.
Notons, pour finir, que MXGP 2 propose au joueur de modifier ses motos, afin d’en améliorer les caractéristiques. Une belle volonté malheureusement un peu au second plan tant il suffira d’acheter les meilleurs pièces quasi aveuglément pour obtenir le meilleur résultat possible. D’ailleurs, côté personnalisation MGXP 2 tient toutes ses promesses, les joueurs pourront passer du temps pour donner un aspect unique à leur engin, ou à leur pilote.
Technique et musique : 3/5
Sans en mettre plein les yeux non plus, il faut tout de même signifier que MXGP 2 est tout à fait plaisant à regarder. Notamment les textures au sol, bien précises. D’ailleurs, notons que la piste évolue un tout petit peu au fil d’une course, ce qui renforce l’impression de vivre l’épreuve. Les pilotes sont à l’avenant, bien modélisés et détaillés avec assez de minutie pour rendre compte du travail de personnalisation effectué par le joueur. Autre bon point : la vie hors des pistes est loin de faire de la peine, comme souvent dans ce genre de jeux. Par contre, on est un peu plus réservé sur les animations qui, sans être horribles, sont parfois un peu trop raides. Globalement, le rendu purement visuel est une bonne surprise, alors que nous ne vous cachons pas que MXGP 2 était attendu au tournant sur ce point.
Côté sons, MXGP 2 est clairement moins abouti. On regrette surtout le bruitage des moteurs, identique pour toutes les motos. Et les musiques sont typiques de ce genre de soft : du rock pas spécialement fin mais tout à fait écoutable. Cela manque un peu d’ampleur en général, par exemple on aurait aimé une foule plus bruyante, ou une ambiance plus lourde pour les circuits en intérieur.
Durée de vie : 4/5
Milestone n’avait pas menti : MXGP 2 propose du contenu neuf et en nombre. Le mode carrière vous occupera bien des heures, et quand vous en aurez fini… vous en aurez encore avec de nouvelles épreuves. Le Monster Energy FIM MXON, compétition par pays, vous tend les bras. Mais la grande star est le Stadium Series, qui donnera l’occasion au joueur de concourir sur des pistes en intérieur, au sein de deux stades. Les tracés, beaucoup plus vicieux, sont un véritable régal, surtout quand le joueur atteint un certain degré de maîtrise. Le nombre de circuit de ce MXGP 2 est bien conséquent, on en dénombre 23 : les 18 circuits du championnat, l’Ernée du Monster Energy FIM MXON, ainsi que 4 tracés en intérieur. Seule déception de ce côté, et c’est une mauvaise habitude pour cette génération de consoles : pas de multijoueurs en local. Vraiment dommage, tant le genre est pourtant parfait pour une partie avec des potes, dans un canapé. Le jeu en ligne est stable, et vous permet de vous mesurer à vos amis en course simple ou en championnat.
Note finale : 14/20
MXGP 2 est un jeu de motocross aux multiples qualités, qui nous a rassuré quant à son contenu, sa technique pas parfaite mais séduisante, et surtout un gameplay plaisant. Si nous regrettons la partie sonore fainéante, l’intelligence artificielle trop « sur rails » et l’absence de multijoueur en local, il faut bien dire que l’ensemble est plus qu’honnête et forme incontestablement le meilleur jeu de motocross depuis bien des années, sans trop de mal.
Retrouvez notre test de MXGP 3.