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[Test – Playstation 4] Killing Floor 2 : le gore jouissif

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Playstation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Xbox One
  • Développeur : Tripwire Interactif
  • Editeur : Deep Silver
  • Date de sortie : 18 novembre 2016
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Sang pour sang décomplexé

Sept ans après la sortie de Killing Floor, le studio Tripwire Interactive revient à la charge avec une suite qui, mine de rien, était pas mal espérée. En effet, alors que la licence Left 4 Dead est désormais enterrée, Killing Floor 2 fait l’objet d’un véritable intérêt de la part des amateurs de FPS coopératifs. Passé sous l’étendard de l’éditeur et distributeur Deep Silver, le jeu se devait d’apporter quelques améliorations à la recette de base qui, bien qu’elle a su tenir tête à certains hits, restait tout de même perfectible. Après une preview encourageante lors de la Paris Games Week 2016, on s’est plongé dans le trip. Pour quel résultat ?

Histoire : 3/5

Que l’on soit clair, le scénario de Killing Floor 2 est à la fois léger, bis et surtout totalement assumé. L’histoire prend la suite de la précédente itération, rappelons qu’une expérience fatalement loupée (ah, ces scientifique maboules…) a déversé sur Londres des tonnes de monstres clonés. Désormais, la catastrophe est bien installée, un mois après l’humanité en est toujours à combattre les hordes de Zeds, les fameux hideux qui dévastent tout sur leur passage. Il va falloir repousser l’invasion, car dorénavant la situation est hors de contrôle : les moyens de communication sont coupés, les États ont démissionné (encore plus qu’en ce moment, donc), bref c’est la cata. Il va donc falloir que le joueur, et son escouade, aille faire face aux Zeds en territoire hostile…

Pas de quoi se relever la nuit en terme de profondeur de scénario donc, et pourtant Killing Floor 2 n’est pas désagréable à suivre pour autant. Le but avoué de Tripwire Interactive était de proposer un enrobage de type série Z, de quoi contenter les amateurs de trip bis (que nous sommes chez Culturellement Vôtre, précisons-le). Alors certes, on aurait apprécié peut-être une narration un peu plus fouillée, histoire d’en savoir un peu plus sur les origines des Zeds, mais on se contente de cette ambiance qui se dégage des différentes situations vécues au sein du jeu, notamment tout un passage à Paris du plus bel effet.

Gameplay : 5/5

image screen killing floor 2

Le concept de Killing Floor 2 ne diffère pas beaucoup de la précédente itération. On est en plein dans un FPS coopératif (jouable à six joueurs) qui demande au joueur de survivre à des séries de vagues d’ennemis, au sein de maps pensées pour permettre de mettre en place de véritables stratégie. Qui dit coopération dit groupe de joueurs, qui auront besoin de réellement adapter leur manière d’aborder les situations en fonction à la fois de leur classe, et de celle de ses coéquipiers. Ainsi, le choix du rôle est extrêmement important, et opter pour devenir Démolisseur, Tireur d’élite ou Commando n’est pas à faire sur un coup de tête : cela aura un véritable impact le moment venu. Par exemple, si vous avez choisi de devenir Médecin, il va falloir l’assumer et ne pas laisse tomber vos copains en mauvaise posture. Aussi, Killing Floor 2 permet au joueur de choisir parmi quatorze personnages appelés « héros », que les esthètes auront toutes possibilités de customiser comme bon leur semble, dans la mesure des possibilités laissées par le contenu bien évidemment.

La progression au sein de Killing Floor 2 est la preuve ultime que Tripwire Interactive domine son sujet. Tout est très bien mis en valeur et facilement compréhensible : l’expérience s’accumule et permet d’augmenter l’efficacité de notre classe notamment en ajoutant des pouvoirs au menu, et chaque ennemi massacré est l’occasion de se remplir les poche de jolis billets verts. Ces derniers permettent, en fin de vague, d’avoir accès à un magasin éphémère (le temps d’une seule minute, il faut faire vite !) dans lequel vous pourrez recharger vos armes, votre énergie, mais aussi renouveler votre inventaire et équipement. Ainsi, le concept de Killing Floor 2 est à la fois classique et efficace, et l’ambiance survoltée des joutes vient couronner le tout.

Une fois sur le champs de bataille, manette bien cramponnée entre les mains, Killing Floor 2 atteint une très belle nervosité. Les différentes vagues sont intelligemment équilibrées, bien évidemment dans un esprit de crescendo. Le feeling des armes, des grenades, est tel que l’on a ressenti un immense plaisir à se défaire de ces fichus Zeds, tout en ayant très vite compris l’importance de rester groupé. Attention, car tenter une échappée et jouer solo se terminera à 99% par un échec cuisant. Autre grosse satisfaction, les ennemis sont toujours aussi funs à comprendre, à aborder. En elle-même, l’IA n’est pas folle, ce sont plutôt les routines de ces différents monstres qui, mises en concordance, forment une sorte d’esprit de ruche convaincant. Ainsi, les joueurs se doivent de connaître par cœur les différents Zeds, leurs capacités et leurs attaques, histoire de mettre en place des priorités. De manière générale, la communication est importante, et l’on se félicite de constater que la communauté de Killing Floor 2 est à la fois au rendez-vous, et d’une belle qualité (pour le moment, du moins). Pour la petite histoire, sachez que lors de notre test on a même rencontré, ingame, les développeurs du jeu…

Technique et ambiance sonore : 3/5

image screenshot killing floor 2

Killing Floor 2 a beau ne pas être le plus beau jeu de l’année, sa direction artistique cohérente a convaincu au sein de la rédaction. L’Unreal Engine 3 crache ses poumons, par contre nous avons relevé quelques petites baisses de framerate ici ou là, quand l’écran affiche des tonnes d’éléments. Mis à part ces rares toussotements, Killing Floor 2 profite d’un 1080p / 60fps agréable. Le travail sur les environnements est à saluer, et les différents Zeds sont reconnaissables au premier coup d’œil. Malgré quelques animations un peu brouillonnes, et une poignée de textures en-dessous, Tripwire Interactive rend une copie tout à fait honorable. Et comment ne pas aborder le slow motion qui se met en place quand le joueur enchaine les jolis tirs, un effet très réussi, gratifiant et jouissif. Signalons que le soft est pris en charge par la PS4 Pro, upgrade que nous n’avons pas testée par nous-même mais apparemment indéniable.

La bande originale de Killing Floor 2 se met au diapason de l’ambiance délicieusement bis qui se dégage du jeu : du bon gros rock bien gras qui déchire. Les esgourdes en prennent plein les tympans, on ne fait clairement pas dans la finesse mais cela s’accorde très bien avec ce qui se passe devant nos yeux ébahis. Autre satisfaction, le bruitage des armes est convaincant, le tout forme parfois un joyeux boxon tout à fait à propos.

Durée de vie : 4/5

image tripwire interactive killing floor 2

Killing Floor 2 propose une petite douzaine de maps, ce qui forme un contenu satisfaisant. Tripwire Interactive a eu l’idée de rajouter un mode solo, malheureusement il n’emporte pas spécialement l’adhésion en l’absence ne serait-ce que d’un semblant de narration. Dommage, et certainement une des pistes à creuser pour une probable (et souhaitée) suite. Le vrai plat de résistance est évidemment la coopération online, qui propose un paquet de dizaines d’heures de jeu si on accroche au concept.

Note finale : 15/20

Alors que le genre du FPS en coopération formait, sur la précédente génération de consoles, une offre assez imposante, on constate une baisse de régime sur ces dernières années. Ainsi, Killing Floor 2 a un véritable coup à jouer, en étant l’un des softs du genre les plus jouissifs du moment. Les Zeds forment toujours une horde angoissante, et les nouveaux venus ajoutent beaucoup, ne déséquilibrent en rien un gameplay très carré. On espère que, sur consoles, la communauté sera au rendez-vous sur une bonne période, tant le jeu de Tripwire Interactive a de quoi satisfaire les amateurs de softs à l’ambiance de série Z décomplexée. Une très bonne surprise.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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