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[Test – Playstation 4] Atelier Firis : une belle ode au voyage

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • Playstation 4
  • Développeur : Gust
  • Editeur : Koei Tecmo Europe
  • Date de sortie : 10 mars 2017
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Introduction

L’Atelier nouveau est arrivé ! Réglée comme une horloge, cette licence historique du RPG à la japonaise (le tout premier jeu remonte à 1997) livre son millésime 2017, qui fait suite à Atelier Sophie : The Alchemist of the Mysterious Book. Et mine de rien, l’attente était de mise malgré ce rythme de parution assez sidérant. En effet, le précédent volet était certes une bonne variation sur le thème de l’alchimie, mais pouvait tout de même interloquer de par l’approche assez grand public qui s’y faisait sentir, l’intention ne collant pas spécialement avec ce qu’on peut attendre d’un jeu japonais. Annoncé par Gust en même temps qu’une promesse de retour aux sources salvatrice pour les fans les plus hardcores, Atelier Firis : The Alchemist And The Mysterious Journey est aussi l’occasion pour la licence de passer au monde ouvert.

Histoire : 4/5

« Monde ouvert », l’expression est lâchée et immédiatement le joueur alerte sait que la licence ici abordée est, depuis toujours, faite pour ce genre particulier. Plus qu’un scénario, Atelier Firis : The Alchemist And The Mysterious Journey offre un véritable parcours initiatique, en adéquation avec la problématique exposée en début de jeu. Vous l’aurez compris, le jeu nous fait incarner Firis, une jeune fille dont le destin tout tracé ne lui procure aucune envie. En effet, l’héroïne habite dans un village sous-terrain : Ertona. Et c’est dans ce lieu que son futur semble s’écrire, au travail dans la mine du coin. Un beau jour, celle qui ne rêve que de découvrir le monde extérieur voit arriver en ville Sophie (oui, l’alchimiste qu’on incarnait dans la précédente itération !). Au même moment, le doyen semble entendre le besoin ressenti par Firis, et lui propose un sacré défi. La jeune fille va devoir devenir une alchimiste confirmée en l’espace d’un an grand maximum, et c’est seulement à cette condition qu’elle pourra prendre la poudre d’escampette. Sophie vient en aide à Firis et lui apprend les rudiments qu’il va vite falloir maîtriser…

Atelier Firis : The Alchemist And The Mysterious Journey installe un contexte que le concept va se charger de développer un maximum. Le récit en lui-même est une véritable invitation à l’aventure, l’esprit d’exploration. On apprécie beaucoup le personnage de Firis (et tant mieux, on passe bien des heures en sa compagnie !), cette jeune fille qui ne se contente pas d’une destinée toute tracée et ne rêve que de vivre réellement de ses propres dons. Le jeu vidéo japonais a souvent utilisé ce genre de situation, quel que soit le genre du personnage principal, et force est de constater que cela fonctionne encore idéalement. On est à la fois touché par ce besoin d’aventure, et surtout concerné quand celui-ci se fait réalité. Les amateurs de chemins balisés devront se faire une raison, dans Atelier Firis on butine, on découvre, on fait connaissance avec des PNJ qui nous confient des tonnes de quêtes secondaires (pas toujours bien écrites malheureusement), le tout pour atteindre l’ultime but qui nous est confié dès le départ. On a donc 365 jours, ingame bien entendu, afin de devenir une alchimiste accomplie et, par la suite, on aura tout le loisir d’explorer le monde comme bon nous semble afin de développer toutes les mécaniques de jeu croisées ici ou là. L’univers offre une sacrée étendue de contenu (notamment 10 fins différentes) afin qu’on se sente happé. Clairement, Atelier Firis : The Alchemist And The Mysterious Journey marque une évolution de la série dans son cheminement du récit, et on approuve. Par contre, on est assez déçu de l’absence d’une localisation française, et il faut prévenir qu’il faudra un niveau d’anglais assez soutenu (ou intermédiaire, mais avec un traducteur sous la main) pour bien tout comprendre.

Gameplay : 4/5

Atelier Firis : The Alchemist And The Mysterious Journey revient vers des mécaniques qui ont fait la spécificité de la franchise, tout en gardant la volonté de proposer un jeu plus ouvert qu’auparavant. Vous l’aurez compris, le soft se construit en deux temps : il revient tout d’abord à la limite de temps, puis il donne au joueur la possibilité de s’éclater avec le monde qu’il n’a pas vraiment eu le temps de véritablement fouiller auparavant. Dans la première phase, il vous est imposé de recueillir trois lettres de recommandation de la part de maître-alchimistes, et pour ce faire il va falloir se familiariser avec le système de jeu au plus vite. Chacun des trois va vous confier des tâches qui leur prouveront votre niveau, donc direction la nature afin de trouver des ingrédients, créer des objets, armes etc. Mais gambader à travers le monde ne se fait pas gratuitement : il faut toujours gérer les LP, qui diminuent à mesure des déplacements. Quand ils tombent à zéro, vous aurez droit à de lourdes sanctions (perte de temps, récoltes divisées etc), alors faîtes bien attention à reposer votre avatar de temps en temps afin de voir les LP grimper en flèche.

L’atelier de Firis est désormais portatif, et déployable aux feux de camp qu’on trouve un peu partout. Dès lors, se met en marche la fameuse mécanique de l’alchimie. La licence est connue pour ses systèmes pas vraiment pensés pour caresser le joueur dans le sens du poil, et c’est aussi le cas dans cet Atelier Firis : The Alchemist And The Mysterious Journey. Sachez qu’il va falloir bûcher plus que de raison afin de trouver les recettes, mais aussi pour faire évoluer les résultats vers l’optimisation maximum. Pour mener un objet vers sa création parfaite, vous devrez recommencer l’opération, encore et encore, comme vous l’accompliriez pour monter de niveau le personnage d’un RPG. Alors certes, certains joueurs impatients pourront pester contre cette idée jusqu’au-boutiste, mais on la trouve plutôt sensée et justifiée : on joue une apprentie, il faut donc qu’elle travaille ses procédés. Autre choix de Gust qui pourra faire grincer les dents des joueurs qui aiment se faire assister : les recettes ne sont trouvables que par le biais des actes du joueur. Par exemple, tuer tel type d’ennemis un tel nombre de fois débloquera ceci. Le grimoire donne quelques indices sur les tâches à accomplir cependant, il suffira d’être attentif.

Dans la seconde partie d’Atelier Firis : The Alchemist And The Mysterious Journey, vous n’aurez plus à vous en faire concernant la limite de temps. Si chacune de vos actions doit être sous-pesées dans la première partie du jeu, dans la seconde c’est open bar et vous pourrez enfin profiter de l’immensité qui vous entoure. S’ajoutent des boss optionnels (et sacrément retors), et vous aurez enfin tout loisir de profiter des nombreuses quêtes secondaires, travailler votre amitié avec certains PNJ précédemment croisés, compléter la map qui se découvre au fur et à mesure de vos pérégrinations, ou encore vous exercer à la diabolique super-alchimie et ses recettes interminables. Enfin, il faut aborder les combats d’Atelier Firis, qui ne sont malheureusement pas des plus réussis, même si l’on remarque un vrai effort pour proposer des joutes plus simples à digérer. On retrouve les éternels commandes comme Attaque et Objets, puis pour relever le tout une jauge qui lance des coups spéciaux. C’est fonctionnel, même si on aurait apprécié un peu plus de profondeur et une intelligence artificielle moins omnisciente.

Technique et ambiance sonore : 3/5

On se souvient qu’Atelier Sophie accusait le coup techniquement, nous rappelant bien plus l’époque Playstation 3 que ce qu’on est en droit d’attendre d’un jeu current gen. C’est un chouïa moins criant sur Atelier Firis : The Alchemist And The Mysterious Journey, même si l’on n’est toujours pas au niveau des attentes. C’est très légèrement mieux au niveau des textures, et l’ambiance bucolique n’en est que plus agréable. Par contre, au sol ça reste assez sommaire, tout comme les animations d’ailleurs, et on a pu remarquer quelques petites baisses de framerate ici ou là, sans pour autant que cela ne soit véritablement gênant. Par contre, c’est toujours aussi appréciable du côté de la direction artistique : les couleurs sont idéalement choisies afin de coller avec l’ambiance recherchée, et le character-design, typiquement japonais, ne déçoit pas.

La bande originale est composée par un trio : Kazuki Yanagawa (Ar Tonelico 3), Tatsuya Yano (Atelier Sophie) et Daisuke Achiwa (Cross Edge), qui livre là un travail intéressant, symphonique et assez fin. Il manque peut-être un ou deux thèmes véritablement mémorables, mais dans l’ensemble l’OST est clairement de qualité. Enfin, le joueur peut choisir entre le doublage anglais et le japonais d’origine. Pour nous, le choix est très vite fait comme vous vous en doutez…

Durée de vie : 5/5

Le contenu d’Atelier Firis : The Alchemist And The Mysterious Journey est tout simplement impressionnant. Le nombre de quêtes est assez étonnant, cela se compte par centaines, et à cela s’ajoute une myriade de tâches à accomplir. Si vous prenez le pli avec le système de recettes, vous voudrez sûrement tout tenter, tout tester, et là vous êtes partis pour un nombre d’heures incalculable. Évidemment, pas de New Game Plus étant donné que le jeu construit intelligemment son « après fin », et nul doute que vous allez vous y perdre plus que de raison.

Note finale : 16/20

image jeu atelier firis

Atelier Firis : The Alchemist And The Mysterious Journey réussit son passage au monde ouvert d’une bien belle façon, en livrant une aventure très intelligemment divisée entre phase d’apprentissage et exploration libre. Le monde est vaste, la carte un vrai plaisir à parcourir. Quelques retenues, héritées d’Atelier Sophie, viennent tout de même se faire ressentir. On pense avant tout à la technique, encore en retard, et aux combats qui souffrent d’un petit manque d’idées, et ce même s’ils sont moins lourds qu’auparavant. Malgré cela, il serait terriblement injuste de ne pas souligner les progrès nets en terme d’univers et de durée de vie, ici gigantesque. Atelier Firis marque donc un véritable progrès de la licence, et c’est à féliciter.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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