Caractéristiques
- Test effectué sur : Playstation 4
- Genre : Jeu de rythme
- Éditeur : Sony Interactive Entertainment
- Développeur : NanaOn-Sha
- Sortie : 4 avril 2017
Test
Septembre 1997. Sony a révolutionné l’univers du jeu vidéo avec la légendaire Playstation, et voilà la firme sur le point de lancer, en Europe, ce qui restera comme un des plus grands jeux de rythme de l’Histoire des consoles : PaRappa The Rapper. Développé par le studio NanaOn-Sha (Vib-Ribbon, UmJammer Lammy), fondé par un certain Masaya Matsuura (que vous connaissez sûrement si vous vous intéressez à l’histoire de la J-Pop), le soft a su créer l’événement, notamment de par l’originalité de traitement de ce genre si particulier qu’est le jeu de rythme. Aujourd’hui, Sony profite de la mode des versions remasterisées pour lancer ce PaRappa The Rapper Remastered, en espérant relancer la machine avant un hypothétique (et espéré) troisième épisode. Seulement, cette bonne intention n’est pas suivie des effets escomptés.
Histoire : 4/5
PaRappa The Rapper Remastered, c’est l’occasion de se (re)frotter à l’un des jeux musicaux les plus intéressants côté histoire. Loin de proposer un scénario profond, le soft s’appuie sur un univers décalé, qui nous présente le fameux PaRappa, un chien anthropomorphique (un traitement qui touche tous les personnages, précisons-le) qui rêve de sortir avec Sunny-Funny, une fille-fleur qui, apparemment, suscite un certain intérêt de la part de la gent masculine. En effet, un autre garçon, le riche et égocentrique Joe Chin, lui tourne autour. Beaucoup plus accompli, socialement, que notre petit héros, cet odieux personnage en met plein la vue, notamment avec sa voiture vrombissante. Désirant plus que tout démontrer sa valeur, PaRappa se lance dans l’apprentissage du rap afin de regagner l’espoir. Il rencontrera, en chemin, toute une flopée de personnage charismatique, dont une poule cuisinière et un lézard rasta.
Perché, c’est le mot qui nous vient rapidement quand on se remémore PaRappa The Rapper… et c’est toujours le cas quelques vingt ans après. Sans être profond, le jeu nous amuse toujours autant grâce à une galerie de personnages bien maboule. Non, le soft ne se contente pas d’enchaîner les chansons, et les petits interludes vidéos font leur effet (à défaut de nous convaincre visuellement, on y reviendra plus bas). On enchaîne les situations amusantes et délicieusement crétines, afin d’accompagner un PaRappa plein d’envie. Autre bonne sensation : celle qui nous envahit quand on écoute les différents morceaux de PaRappa The Rapper Remastered. Bien écrites, ces chansons font preuve d’un humour incontestable.
Gameplay : 3/5
On aurait apprécié quelques retouches sur le gameplay de PaRappa The Rapper Remastered, tant on se souvenait de quelques particularités que l’on savait possiblement dépassées. Malheureusement, les craintes se sont vérifiées : il faut un certain temps d’adaptation pour bien comprendre le rythme demandé par le soft. Car le jeu de NanaOn-Sha ne demande pas seulement à ce que l’on appuie sur les touches à l’instant voulu par la dictée, mais aussi à ce que l’on produise un rap de qualité. En gros, la prononciation des mots est importante, la bonne diction rapportant bien plus de points qu’un simple rythme d’exécution. Et vous allez devoir en engranger, des points, si vous voulez voir la fin du morceau débuté.
PaRappa The Rapper Remastered met aussi en exergue une difficulté parfois un peu rageante, car pas tout le temps placée sous le signe de la justesse. Il va falloir connaître par cœur les chansons, notamment les deux derniers qui demandent des réflexes assez improbables. Et, sans doute plus grave, certaines paroles vont carrément vous demander de jouer à l’oreille, sans ne plus trop faire attention aux indications à l’écran. En résulte quelques vrais prises de tête, et pourtant la magie fonctionne toujours assez pour nous pousser dans une sorte de die and retry rythmique. C’est sans doute plus dû à la qualité des différents morceaux, mais on observe aussi une certaine science du choix de la bonne touche, qui fait que tout reste assez logique pour être agréable manette en mains.
Technique et ambiance sonore : 2/5
On a beau être sous le charme des différentes chansons, on ne peut pas passer à côté de la déception liée à la révision technique de ce PaRappa The Rapper Remastered. En cours de morceau, tout va bien : c’est propre, fin, les couleurs n’ont jamais été aussi pétillantes, on est toujours aussi conquis par l’énorme travail de Rodney Greenblat. Mais les cinématiques nous font carrément dire que cette remasterisation est d’une paresse coupable. C’est simple : elles présentent les même caractéristiques qu’en 1997, soulignées par un écran de fond incroyablement laid. C’est assez notable pour ne pas être pris à la légère. Heureusement, l’ambiance sonore de PaRappa The Rapper Remastered est un vrai délice, et nous rappelle à quel point l’original était une merveille auditive.
Durée de vie : 1/5
C’était déjà très court dans le jeu d’origine, et ce PaRappa The Rapper Remastered ne fait que souligner cet état de fait. Aucune nouveauté côté contenu, et l’on en vient à bout en une demi-heure. Cependant, pour tout voir il faudra tout de même y revenir plus d’une fois, histoire d’obtenir le rang Cool sur toutes les chansons, ce qui donne accès à un mode secret. Un vrai challenge pour les plus motivés, et de quoi allonger un tout petit peu la durée de vie minime du soft.
Note finale : 10/20
Voilà tout ce qu’on ne veut plus voir dans un jeu remasterisé. PaRappa The Rapper Remastered est toujours un bon soft, le temps ne l’ayant pas trop atteint dans ses fondements. Par contre, on ne peut que fulminer devant la paresse de cette sortie, qui n’a pas pris le temps de retravailler les quelques cinématiques, celles-ci gardant un aspect très daté, souligné par un fond d’écran digne d’un travail amateur. Aussi, l’absence de nouveau contenu ne passe pas inaperçu, et met en avant une durée de vie très faible. Pourquoi ne pas avoir embarqué, dans cette entreprise, le second volet ? Et n’y avait-il pas la place pour proposer un documentaire dédié, ou des interviews, afin de gâter un peu le gamer aventurier et en demande d’informations ? Alors certes, on a toujours plaisir de retrouver ce brave PaRappa, et surtout cet humour décalé qui fonctionne toujours autant. Et il serait injuste de ne pas souligner que cette sortie sera aussi l’occasion de découvrir, pour celles et ceux qui l’ont loupé à l’époque, ce qui restera l’un des titres les plus marquants de l’Histoire des jeux de rythme. Mais il est impossible de ne pas tirer la sonnette d’alarme : un remaster d’un soft aussi ancien se doit d’assurer un résultat au moins réhaussé sur l’ensemble du matériau d’origine…