Caractéristiques
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Test effectué sur :
- Playstation 4
- Ordinateur/PC
- Xbox One
- Développeur : Capcom Vancouver
- Editeur : Capcom
- Date de sortie : 5 décembre 2017
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Introduction
Parmi les jeux les plus mémorables de la génération de consoles précédentes (Playstation 3, Xbox 360 et Wii), Dead Rising tient une place particulière. Véritable hommage au Zombie de George A. Romero, le soft signé Capcom (Resident Evil 7) a su surprendre les joueurs grâce à un gros challenge, une courbe de progression jouissive et du fun en barre. Il faut se remémorer ce qu’était cette sensation, à l’époque du premier opus (2006, cela ne nous rajeunit pas), liée au choix des armes. En effet, l’action se déroulait dans un supermarché, et le héros, Frank West, pouvait se servir à loisir dans les nombreuses enseignes, afin de se frayer un chemin au milieu de hordes gémissantes. Suivirent deux itérations : la seconde a pu charmer grâce à certaines nouveautés (le fusion d’armes, par exemple), tandis que la troisième décevait dans les grandes largeurs. Dead Rising 4 : Frank’s Big Package, qui comprend tous les DLC d’emblée, signe l’arrivée de ce dernier (?) épisode sur Playstation 4. L’occasion ou jamais de rendre hommage à cette réussite, qui brade certaines règles afin de mieux servir un divertissement de belle qualité.
Histoire : 4/5
Certes, on ne trouve pas de quoi s’en réveiller la nuit, et pourtant il est indéniable que Capcom Vancouver a su proposer un scénario amplement suffisant afin que le joueur ressente le besoin d’aller de l’avant. Dead Rising 4 : Frank’s Big Package signe le grand retour de Frank West dans un épisode canonique. Le récit se veut assez simple : vous, le grand et rustre reporter, êtes menés en bateau par votre propre élève, Vicky Chu. Alors qu’elle vous promet une partie de mini-golf, voilà que vous foncez droit vers une base militaire, non loin de Willamette, la ville où tout a commencé. Les rumeurs racontent que d’étranges sacs mortuaires sont fréquemment évacués, et bien évidemment cela éveille votre curiosité. Sur place, il ne fait plus aucun doute que la menace zombie est toujours d’actualité. Vous êtes alors pris en flagrant délit, pourchassé, mais la fuite est l’une des spécialité de Franck. Quelques mois après ces incidents, l’agent Brad Park vous retrouve, et dévoile que Willamette a connu une seconde catastrophe, pendant les soldes du Black Friday. Vous allez devoir enquêter sur place, mais rien ne se passe comme prévu, notamment à cause de l’énigmatique organisation Obscuris.
Ce serait erroné que d’affirmer qu’on se plonge dans Dead Rising 4 : Frank’s Big Package pour son scénario, seulement il faut bien signifier qu’il remplit parfaitement son rôle de récit très série B. Si les hommages aux œuvres cinématographiques sont clairement en retrait, si l’on compare avec ce que la licence a pu provoquer auparavant, on se sent tout de même dans un trip que les amateurs de morts-vivants pourront savourer. Professeur fou, organisation secrète dont on se demande si elle n’est pas en lien avec l’État, héros qui cultive les clichés comme pour mieux en rire, le tout dans une ambiance détendue… mais pas trop. On retrouve, derrière le sourire en coin, une petite réflexion sur le consumérisme. N’ayez crainte, elle n’est jamais trop présente, mais on croise de temps en temps des éléments de background bien gratinés. D’ailleurs, cette quatrième itération pousse le concept de l’objet à collecter (smartphone, baladeur, journaux, bandes sonores), afin de construire un univers plus précis. Pas de quêtes secondaires, donc, ce qui pourra tout de même créer quelques regrets.
La narration, quant à elle, trouve un bon équilibre. Dead Rising 4 : Frank’s Big Package se présente comme un monde ouvert, vous devrez rejoindre un point d’intérêt afin de faire avancer vos missions. Entre deux de celles-ci, il sera bien évidemment possible de se laisser aller à de l’exploration. C’est le joueur qui construit son propre rythme. Capcom Vancouver utilise bien toutes les possibilités à sa dispositions : cinématiques, dialogues en direct ou via talkie-walkie. On retiendra aussi une ouverture toute animée, et du plus bel effet. On ne peut malheureusement pas trop évoquer la fin de cet opus, sous peine de spoiler allégrement. Sachez simplement qu’elle provoque un petit pic d’émotion, qui est complété par le DLC Avènement de Frank. Ce dernier s’impose comme la véritable fin du jeu, et s’avère étonnamment sombre.
Gameplay : 4/5
Dead Rising 4 s’est fait découpé en rondelles, lors de sa sortie initial sur Xbox One, le 6 décembre 2016. En cause : la remise à plat du concept, et une difficulté décevante. On peut affirmer, haut et fort, que les deux pseudos-soucis n’en sont finalement pas. Tout d’abord, sachez que Dead Rising 4 : Frank’s Big Package embarque tout ce que Capcom Vancouver a rajouté au soft, via les mises à jour. Parmi ces changements, on a des modes de difficultés, qui sauront répondre au besoin de souffrir des plus grands masochistes. Ensuite, on dit effectivement adieu au fameux chronomètre. Plus question d’être pris par le temps : Frank West peut profiter de Willamette à sa guise. Et ce n’est que pure logique avec la volonté du studio de développement. Celle-ci est de pousser la licence dans ses derniers retranchements : le fun à tout prix. Comment explorer, savourer les nombreux, fourmillants détails de ce monde ouvert si l’on est obligé de respecter un timing ? Alors certes, on perd en tension, mais c’est maitrisé.
Dead Rising 4 : Frank’s Big Package perpétue la prise en mains de ses prédécesseurs. Frank West est toujours un peu lourd, mais le diriger est tout de même bien plus agréable qu’auparavant. Les armes sont stockées de la manière la plus simple possible : sur la croix directionnelle. Gauche pour les grenades, Haut pour les équipements de poings, et Droit pour les flingues. Le nombre de places est limité, mais vous pourrez le modifier drastiquement, grâce à une courbe d’évolution toujours aussi savoureuse. Tuer des zombies, remplir des missions, cela vous vaudra de gagner de l’expérience (appelées PP). Chaque niveau gagné vous confie un point de talent, à dépenser dans l’un des quatre arbres de compétences : Bagarre, Résistance, Tir et Survie. Et si Frank peut, au début, paraître bien faible, sachez qu’il se transformera bien vite en machine à massacrer du macchabée… ou du maniaque. En effet, les humains sont de la partie, mais ils n’apportent pas grand chose au final, à cause d’une intelligence artificielle très limitée. On apprécie, néanmoins, la mise en scène que certains tarés provoquent.
Qui dit monde ouvert, dit carte à explorer. Celle de Dead Rising 4 : Frank’s Big Package s’étend par-delà le fameux supermarché, et couvre la ville de Willamette. Sans figurer parmi les territoires les plus impressionnants qu’on ait croisé, très loin de là, sachez tout de même que vous aurez fort à y faire… et à découvrir. Pénétrer dans un lieu donnera à ce dernier son identité, et vous vaudra des points d’expérience. Outre les informations à collecter, il faudra s’emparer de clés, de plans pour fusions d’armes, ou encore dénicher et prendre en photo tous les graffitis. D’ailleurs, l’appareil sera mis à contribution sur d’autres passages, comme ces enquêtes à mener, au cours de l’histoire. Les preuves devront être immortalisées. Trois visions sont proposées : normale, nocturne et analyseur de spectre. Le second implique des moments plongés dans le noir, tandis que le dernier fait ressortir des éléments invisibles à l’œil nu. Idéal pour, par exemple, trouver des empreintes de doigts, synonymes de pièces cachées, et remplies d’armes efficaces.
Dead Rising 4 : Frank’s Big Package ne laisse pas Frank West sans compagnie humaine. Les survivants, que vous aurez sauvé au préalable, iront se réfugier dans les refuges. Une fois débarrassés des zombies qui hantent les lieux, les personnages se donneront rendez-vous entre ces murs sécurisés. L’intérêt ? Cela développe l’endroit, ou plus précisément l’offre des différents marchands qui s »y trouvent. Si l’utilité de certains n’est pas spécialement remarquable (le fournisseur de nourriture, par exemple, tant Willamette regorge de denrées), d’autres sont beaucoup plus intéressants. Notamment, il est possible d’acheter, grâce à la ferraille que vous récupérez sur le terrain, des cartes qui rendront visibles, sur la map, les éléments à collecter. Pratique. Seule ombre au tableau : le système de sauvegarde est toujours aussi peu lisible. Tout est automatique, mais on aurait tout de même apprécier savoir quand la dernière save s’est enclenchée, surtout quand on explore depuis quelques temps. Aussi, on peut regretter qu’il soit si aisé de se soigner, du moins en début d’aventure.
Enfin, Dead Rising 4 : Frank’s Big Package embarque les DLC, ce qui ajoute des règles spécifiques, uniquement applicables quand on lance le mode en question. Avènement de Frank nous place dans la peau d’un super zombie, avec des pouvoirs et une faim de loup. Le but est de trouver la machine capable de vous rendre votre état normal. Avant cela, il va falloir chercher des objets pour l’opération, et le temps est limité. Amusant : afin de régénérer votre santé, qui ne manquera pas de chuter, il faudra se nourrir de vos ennemis. Et, la map vous indiquera des éléments afin de parfaire votre conditions, notamment en augmentant l’énergie du monstre que vous êtes devenus. Mini-Golf Super Ultra est, comme son titre l’indique, l’occasion de rentrer la balle dans le trou. Pensé pour le multijoueur, ce DLC est facile à prendre en mains, agréable à maitriser, mais manque d’un peu de profondeur. Reste toutefois qu’il est assez efficace pour créer du fun. Enfin, Héros de Capcom pousse les références aux jeux de l’éditeur à son paroxysme. Le soft reste le même mais, pour parvenir à vos fins, il faudra dégoter des déguisements de certains personnages emblématiques, comme Dante, Cammy, Megaman X ou Ryu. Lesquels s’accompagnent de coups qui seront propres à ces figures classiques. Ce n’est donc pas une modification mineure, mais une redécouverte du cheminement, d’autant que les objets à collecter sont au rendez-vous, afin de parfaire ces transformations.
Ambiance visuelle et sonore : 3/5
Dead Rising 4 : Frank’s Big Package n’est pas le plus beau jeu de l’année, entendons-nous bien. D’un pur point de vue technique, l’expérience n’a rien de très folichon, même si l’affichage des hordes de zombies nous impressionne toujours. On a croisé pas mal de bugs d’affichage, de collision, les effets de lumière ne sont pas géniaux, mais l’ensemble réussit tout de même à rester satisfaisant. Capcom Vancouver assure assez de qualité pour qu’on se dise que ce titre n’était pas envisageable auparavant, et fait baigner le tout dans une direction artistique intéressante, qui nous donne l’impression de parcourir une ville en proie à la fin du monde.
La bande originale de Dead Rising 4 : Frank’s Big Package est constituée de morceau classiques de Noël, et de compositions signées Oleksa Lozowchuk, un habitué de la licence depuis le second opus. C’est une ambiance typique de fin d’année qui se dégage, créant d’autant plus une atmosphère en phase avec la sortie du jeu. Le doublage français est plutôt bon, on apprécie le travail d’acting de Frédéric Souterelle, bien en phase avec Frank West, ce gros lourd. Par contre, on a remarqué une spatialisation des bruitages parfois imprécise, et des bugs de déclenchement.
Durée de vie : 5/5
Si le soft, en ligne droite, ne propose qu’une petite dizaine d’heures de scénario, il faut bien entendu s’attarder sur l’ensemble de l’expérience. Car foncer tête baissée, c’est passer à côté de ce Dead Rising 4 : Frank’s Big Package, qui n’existe que par le besoin de le compléter. Le jeu original se boucle en une quarantaine d’heures. À cela, on ajoute un mode multijoueur, et les DLC. En tout, ce sont des dizaines et des dizaines bonnes heures qui vous attendent. Et les modes de difficulté pourront vous donner envie d’y retourner…
Note finale : 16/20
Dead Rising 4 : Frank’s Big Package est notre coup de cœur du moment. Si sa technique est largement perfectible, l’expérience s’avère si mémorable, en terme de contenu et de fun, qu’on ne peut pas trop en vouloir à ces bugs rencontrés. Frank West revient pour un dernier tour de piste amusant au possible, débarrassé du stress lié au chronomètre. La licence est, ainsi, poussée à son paroxysme, nous laissant toute liberté pour découper du zombie à tour de bras, dans des conditions optimales, et afin de dénicher des éléments de background bien comiques dans l’esprit. Ajoutons que cette sortie s’accompagne de tous les DLC, ce qui augmente considérablement la durée de vie, et vous comprendrez qu’on est là face à un jeu hautement recommandable.