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[Test] Ancestors The Humankind Odyssey : une expérience fascinante

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Xbox One
    • PC
  • Développeur : Panache Digital Games
  • Editeur : Private Division
  • Date de sortie : 6 décembre 2019
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 7/10

Ancestors : The Humankind Odyssey, parmi les jeux les plus originaux

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Ancestors : The Humankind Odyssey propose un concept original.

Sans vilain jeu de mot, ni même l’envie de créer de la longue traine salvatrice pour notre référencement, c’est une odyssée qui est à l’origine d’Ancestors : The Humankind Odyssey. Celle de Patrice Désilets, un nom sans doute moins populaire que les Shigeru Miyamoto ou Mark Cerny, mais tout de même important pour qui s’intéresse de près à l’industrie du jeu vidéo. Car le bonhomme n’est autre que le directeur créatif du premier Assassin’s Creed. Une licence qui a marqué beaucoup de monde, même si votre humble serviteur ne figure pas parmi ses fans. Malgré quelques retenues donc, on ne peut que souligner l’importance du soft, et ses idées devenues séminales (ce n’est pas Uncharted et sa grimpette qui nous contredira). Suite à un désaccord artistique avec Ubisoft, Désilets quitte le navire en 2010, et va vivre quelques aventures qui n’aboutiront pas, comme chez THQ, juste avant la liquidation de l’entité. Aujourd’hui, le voilà à la tête de son propre studio, Panache Digital Games. Et nous en testons la première oeuvre.

Bien entendu, nous ne pouvions qu’attendre d’Ancestors : The Humankind Odyssey qu’il soit autre chose qu’une copie d’un concept déjà installé. Mais tout de même, on ne s’attendait pas, lors de la révélation du projet, qu’il soit aussi prometteur, du moins dans l’esprit. Pour faire simple, on se trouve là face à un jeu de survie en milieu très hostile. Et pour cause : le joueur incarne un singe tout fraichement et cruellement devenu orphelin. L’action se passe au coeur de la forêt africaine, voilà plus de dix millions d’années. Oui, une époque où l’on ne sortait pas un smartphone pour se commander une pizza ou un taxi. Et se retourner un ongle n’était pas la pire chose qui pouvait vous arriver, c’était plutôt se faire prendre en chasse par un puissant tigre à dents de sabre. Bref, on retrouve là une volonté de nous inscrire dans une aire de jeu vaste, qu’il va falloir apprendre non pas à dompter (la nature ne se dompte pas) mais à comprendre, afin de mieux en amoindrir les dangers.

Cette petite description d’Ancestors : The Humankind Odyssey pourrait vous faire fortement penser à un jeu du type Conan Exiles. Mais il n’en est rien, ou presque rien. Oui, l’ange de vue est à la troisième personne. Et oui, l’exploration va jouer un grand rôle dans cette aventure. Mais, après ça, apprêtez-vous à un grand saut dans l’inconnu. Tout d’abord, sachez que Panache Digital Games a cherché (mais n’est pas forcément touché au but, comme on le verra plus bas) à amoindrir drastiquement toute indication qui vous sortirait de la logique même du jeu. Au cinéma, on parle d’éléments extra-diégétique, comme une musique par exemple : l’intervention de notre univers dans celui qui se construit sous nos yeux. En réduisant ces effets presque à peau de chagrin (on a tout de même une ou deux petites informations ici ou là, tout au début du cheminement, mais très vagues), le soft se fait clairement difficile d’accès. Ici, pas de petite fée pour vous indiquer la touche du saut, n’est-ce pas Zelda. Du coup, le premiers instants sont rudes, voire parfois décourageants. Incarner un singe n’est déjà pas courant, mais alors être lâché sans filets dans un environnement qui veut votre mal, c’est carrément flippant.

De ce point de vue, l’expérience d’Ancestors : The Humankind Odyssey est une réussite. On est sans cesse sur le fil du rasoir, on découvre moult développements en expérimentant, en faisant preuve de curiosité. Et Panache Digital Games n’y est pas allé de main morte : si l’on peut difficilement imaginer, en début de parcours, une évolution de notre primate, les choses vont peu à peu s’éclairer. On analyse des plantes, on découvre des sources de nourritures, mais aussi notre appartenance à une chaine alimentaire qui, faut-il le rappeler, ne nous plaçait pas tout à fait à son sommet. Et, après avoir survécu, il faut encore apprendre. Si notre forme de vie est à peu près simpliste, elle est tout de même capable de faire preuve d’intelligence, et c’est ici que le titre redevient un véritable jeu vidéo, perd un peu en immersion. On reste immobile, et l’on peut discerner, dans le décor, des points d’intérêt, sans autre précision. Il faudra les rejoindre afin de découvrir ce qui s’y cache. Aussi, l’odorat vous donnera des indices quant à la proximité de la nourriture, et l’ouïe vous préviendra du danger qui guette. Du coup, on se retrouve aux commandes d’un animal qui, certes, est une proie dans un environnement hostile, mais aussi façonné pour faire face à bien des épreuves.

Passionnant, mais imparfait

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Il va falloir agir avec votre clan, si vous voulez vous en sortir.

Ancestors : The Humankind Odyssey n’est pas l’histoire d’un singe, mais celle de l’évolution de l’espèce. Il faut garder ce fait à l’esprit, et ne pas trop se prendre de sympathie pour notre premier avatar. La transmission est d’une importance capitale : elle seule peut vous permettre de perdurer, et de gagner en acquis. Preuve en est : vous ne pourrez inscrire dans le marbre vos découvertes qu’à l’unique condition d’être accompagné au moins d’un enfant. C’est à ce prix que l’on gagne de l’énergie neuronale, laquelle pourra être utilisée pendant le repos de notre avatar. C’est là le biais afin de valider toute découverte, mais il faudra aussi les inscrire dans les acquis par le moyen du renforcement lui-même calculé en rapport avec le nombre d’héritier inclus dans votre groupe. Ça se complique, mais tout se fait assez logiquement. Oui, il y a une dimension sociale dans ce soft solo, car il va falloir faire partie intégrante d’un clan, dont il est possible d’incarner le moindre élément. Et tisser des liens entre les membre, grâce à des actions amicales, renforcera votre capacité à survivre. Vous allez avoir de quoi faire, et cela se ressent de suite dans la durée de vie très, mais très solide.

Hors de question de tout vous dévoiler, et sachez qu’Ancestors : The Humankind Odyssey vous réserve encore des surprises, au plus profond de son concept, et même de son monde ouvert qui se renouvelle avec finesse. Mais il est temps d’aborder ce qui, nous concernant, nous pose tout de même des problèmes. Tout d’abord, l’ergonomie est problématique. Le jeu cherche à surtout ne pas nous aider, dans le but de conforter l’immersion. Problème : l’utilisation de l’intelligence fait apparaitre de grosses indications à l’écran, bien voyantes et pas spécialement pensées pour se fondre dans l’environnement. Cela nous sort évidemment du trip, et nous ramène d’ailleurs à Assassin’s Creed et ses défauts. Aussi, la prise en mains n’est pas loin d’être catastrophique. On s’y fait avec le temps, mais le mapping des touches s’avère parfois improbable, avec des actions contextuelles qui rentrent en collision avec la logique des touches. Autre retenue : l’échec par la mort est incroyablement punitif. On perd quasiment trois dizaine de millier d’années de développement, ce qui nous parait beaucoup trop cher payé. Surtout que vous allez en connaître, des défaites, à cause d’un système de combats approximatifs, voire carrément bancals quand on se déplace en groupe.

Techniquement, Ancestors : The Humankind Odyssey n’est pas un foudre de guerre sur une PlayStation 4 standard. On se doutait que le rendu ne serait pas de l’ordre d’un triple A, c’était même évident de par l’humble nature de Panache Digital Games. Mais tout de même, on aurait par exemple apprécié un meilleur travail sur les sources de lumière, et le crénelage s’avère tout de même très présent. Rien de bien grave, mais cela s’ajoute à une liste de bugs assez conséquente (dont des point d’intérêt qui ne se déclenchent pas, ce qui peut poser de vrais problèmes) et une caméra qui nous aura fait pester plus d’une fois. Pourquoi ne pas avoir proposé différentes distances ? Avec un angle aussi proche de notre avatar, la lisibilité s’en trouve clairement impactée. Enfin, côté ambiance sonore, on ne peut que vous conseiller d’y jouer au casque afin de profiter d’un mixage plutôt soigné : on s’y croirait.

Note : 14/20

Ancestors : The Humankind Odyssey est sans aucun doute l’un des jeux les plus originaux de cette décennie 2010. Le postulat est tenu, et l’on ne peut que louer le jusqu’au-boutisme du concept, même si beaucoup de joueurs pourront se sentir totalement perdu dans les premières heures. Par contre, le titre n’est pas dénué de regrets, voire même de défauts gênants. En premier lieu, cette caméra beaucoup trop proche de l’avatar, et une ergonomie à revoir. Non, ce soft n’est pas parfait, loin de là, mais qui saura faire la part des choses, et s’investir pendant des dizines d’heures, finira très certainement par se passionner pour le résultat.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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