Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- Nintendo Switch
- PC
- Développeur : Milestone
- Editeur : Milestone
- Date de sortie : 23 avril 2020
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
MotoGP 20 est une très bonne simulation de course moto
Dans la catégorie des développeurs stakhanovistes, on demande Milestone. Avec ses vingt-deux jeux en cinq ans (sans compter Ride 4, prévu pour 2020), le studio italien fait office d’acteur important pour le jeu de course actuel, et plus particulièrement pour le soft de moto. Aussi bien penché sur le supercross que le Moto GP, l’entreprise a connu une véritable courbe de progression, et propose aujourd’hui des titres très aboutis. Après une édition 2019 déjà appréciée dans nos colonnes, malgré quelques retenues, MotoGP 20 se doit d’encore faire mieux. Pas facile en si peu de temps de développement, mais le pari est tenu.
Rappelons tout d’abord que la licence MotoGP s’inscrit dans la pure simulation de motos. On n’est pas, ici, dans des sensations arcade, il faut donc ne pas s’attendre à rouler à toute vitesse de manière désinvolte, sinon c’est l’échec. Attendez-vous donc à devoir maitriser les tracés, en connaître le moindre virage afin d’enclencher le freinage au bon moment. Pour aider les novices, on peut toujours compter sur les aides à la conduite, qui font notamment apparaître une trajectoire idéale directement à l’écran, et peuvent aussi s’avérer utile pour le comportement de la moto. Après ce temps d’apprentissage, on conseille fortement de désactiver tout cet attirail afin d’être mieux immergé sur la piste. C’est aussi dans ces conditions que l’on remarque l’une des belles nouveautés de MotoGP 20 : l’usure segmentée des pneus. Ceux-ci pourront faire les frais de votre conduite sur chaque côté et au centre, ce qui aura un impact direct sur votre manière d’aborder les difficultés. Cela fonctionne étonnamment bien, et renforce encore le très agréable aspect simulation.
MotoGP 20 est un pur plaisir à poncer, tant l’on peut s’améliorer en prenant en compte différentes mécaniques. Par exemple, on ne s’était que peu penché sur le système de carburant, qui se décline en plusieurs modes et, désormais, a droit à une véritable cartographie de pointe. Cet élément peut faire toute la différence, tant la consommation a un impact direct sur la vitesse du bolide, mais aussi son poids. Il faudra donc être très attentif à vos arrêts aux stands, car la stratégie est une donnée cruciale du succès. D’ailleurs, sachez que vous y perdrez plus de temps qu’auparavant en cas de dégâts. Ces derniers s’avèrent mieux modélisés, mais aussi plus cruels. Contrairement aux précédentes éditions, aucun impact offensif ne vous sera pardonné. Le risque se fera sentir très vite : perte de précision, direction déréglée, cabrage violent quand la vitesse augmente rapidement. Et pour réparer vos erreurs, les mécaniciens seront obligés de travailler correctement, donc vous feront perdre de très précieuses secondes. Vous êtes prévenus : n’imaginez même pas prendre appui sur les concurrents. Il est donc primordial de bien évaluer les distances, ce qui peut être facilité par les vues internes. Par contre, avec ces angles de caméra, attendez vous à du très grand spectacle : ça fonce, et cela peut déstabiliser les nouveaux venus.
Le mode Carrière fait l’objet de véritables progrès
Les concurrents profitent toujours d’une intelligence artificielle bluffante. C’était déjà le cas dans l’édition 2019, et MotoGP 20 fait encore mieux. Le système ANNA, qui gère les réactions adverses, fait merveille : on sent que les concurrents peuvent faire des erreurs à tout moment, et ne sont jamais sur des rails. On a plusieurs fois été témoin de manœuvres de dépassement très aventurières mais bien vus. Aussi, le départ évite le syndrome du chaos ambiant, avec des motards qui parviennent à se positionner de manière réaliste, sans pour autant que cela ne provoque pas, parfois, de la casse. On s’y croirait, sentiment renforcé par la présence des licences officielles. On reconnait de suite les écuries, les tracés, les pilotes. Et les puristes des tenues pourront s’émerveiller du jusqu’au-boutisme dans ce domaine.
Nous gardions le meilleur pour la (presque) fin : MotoGP 20 propose un mode Carrière digne de ce nom. Là encore, il s’agit d’un réel progrès : on passe d’une saison à enchainer les courses, à une véritable gestion de celle-ci. Ainsi, il est question de se dénicher de bons ingénieurs afin de gérer la R&D, et ainsi améliorer le moteur, le cadre, l’aérodynamisme et l’électronique. Il sera aussi nécessaire de dénicher un agent solide, histoire de ne pas se faire avoir sur les contrats. D’autres postes sont à pourvoir, et tous auront une incidence sur l’efficacité de l’écurie. On a même le devoir de rester attentif aux salaires. Voilà qui donne à ce mode un intérêt renouvelé, et ce n’était pas de refus. Côté contenu, sachez aussi que l’on retrouve le mode Historique, mais plutôt allégé. En effet, seules quelques épreuves par jour sont proposées, on ne comprend pas trop cette limite. Toujours est-il que l’on apprécie de pouvoir débloquer des pilotes grâce à de l’argent virtuel. Enfin, le multijoueur se concentre toujours sur le online : pas de local en vue. C’est un regret.
Côté technique, MotoGP 20 fait un peu mieux que l’édition 2019, mais ça ne saute pas aux yeux. On remarque de plus jolies textures au sol, et des environnements un poil plus détaillés, même si l’absence d’animation se fait toujours sentir. L’impression de vitesse reste un point fort, on sent la différence sur la moindre mini-accélération. Aussi, on ne peut qu’apprécier l’apparition d’un mode photo, outil idéal afin de rendre compte du travail des équipes de Milestone. On aura tout de même croisé un ou deux bugs d’affichage, mais il est à signaler que le studio a patché son jeu et que, depuis, on n’en a pas vu un seul. Aussi, il est dommage que le soft n’embarque pas de conditions météorologiques dynamiques, tant cela aurait pu encore affiner l’aspect simulation. Pour terminer, les bruitages sont plutôt bons, avec de vrais différences entre les moteurs.
Note : 16/20
MotoGP 20 confirme la belle forme de Milestone, qui livre des éditions de plus en plus abouties. Celle-ci atteint un niveau de qualité tel que l’on peut enfin parler d’une référence en terme de simulation de moto. Si l’on a tout de même une poignée de réserves, notamment concernant l’absence de météo dynamique ou de multi local, il faut tout de même souligner les excellentes sensations de conduite, ainsi qu’un mode Carrière enfin digne de ce nom. La licence a donc encore un peu de marge de progression pour le futur, mais le résultat est d’ores et déjà digne de gros intérêt.