Caractéristiques
-
Test effectué sur :
- PlayStation 4
- Xbox One
- Nintendo Switch
- PC
- Stadia
- Titre : Lost Words Beyond The Page
- Développeur : Sketchbook Games
- Editeur : Modus Games
- Date de sortie : 6 avril 2021
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
-
Existe aussi sur :
Lost Words : Beyond The Page a de quoi vous émouvoir
Si la Stadia de Google est aujourd’hui plus que moribonde (et ce n’est pas faute d’avoir alerté sur le concept étrange de cette console), on pourra tout de même se rappeler de quelques rares et jolies exclusivités temporaires. L’une de celles qui nous attiraient le plus n’était autre que Lost Words : Beyond The Page, dont l’univers très poétique faisait mouche lors de sa sortie initiale, voilà un an. Aujourd’hui, le titre de Sketchbook Games (édité par Modus Games) sort enfin sur d’autres supports. L’occasion de découvrir une expérience charmante, clairement axée vers la narration. Que les joueurs sensibles préparent leurs mouchoirs !
Lost Words : Beyond The Page est une expérience vidéoludique qui s’articule autour de son récit. Cela ne signifie pas, pour autant, que l’on fait face à un Visual novel à la mode japonaise : le gameplay a une part très importante dans la narration. L’aventure de Barbara, notre jeune avatar, débute sur une page blanche, destinée à se couvrir d’encre. C’est ainsi, alors que les phrases s’accumulent comme autant de tableaux à traverser, que l’on découvre les pensées de notre personnage, lequel va traverser certaines des plus difficiles épreuves de la vie. Alors qu’elle se lance dans l’écriture d’un récit fantastique, sa grand mère tombe gravement malade, et qui a connu ce genre de situation ne peut que ressentir une véritable émotion.
Barbara traverse les pages, et le joueur sera d’ailleurs très actif dans cette mission. Lost Words : Beyond The Page trouve un très bel équilibre entre narration et prise en mains : les éléments les plus importants, les sentiments les plus mémorables, sont ainsi signalés par de petites mécaniques jamais compliquées. On déplace des mots afin de pouvoir prendre appui dessus, on complète des phrases, ce n’est jamais un véritable challenge mais il s’en dégage une véritable interactivité très à-propos. Surtout que les idées se bousculent, avec des tableaux qui se renversent, des dessins qui apparaissent selon certains conditions, ou encore des lucioles à récupérer ici ou là. Aussi, c’est à souligner, on trouve remarquable tout ce début de parcours nous demandant d’opter pour des éléments à personnaliser : la couleur des habits de l’avatar, ou la fonction d’un des personnages. Voilà qui pousse le joueur à s’impliquer.
Pas de challenge, mais l’intérêt est ailleurs
Si ces phases sont déjà intéressantes, la véritable bonne idée se situe encore ailleurs. En effet, Lost Words : Beyond The Page propose une narration en deux temps, ou plutôt en deux lieux. Au sein des pages du journal intime donc, mais aussi de la matérialisation de l’histoire fantastique qu’imagine Barbara. Bien entendu, vous le voyez venir, la seconde phase est bourrée d’éléments scénaristiques très symboliques, qui nous raconteront encore mieux l’état d’esprit de la jeune fille. Se présentant comme un jeu de plates-formes sur un axe 2D, cette partie est parfois un tout petit peu longuette sur certaines distances, et l’on aurait peut-être aimé plus de difficulté au final. Mais, définitivement, ce n’est pas le but de cette expérience, beaucoup plus versée vers son histoire que sur le principe d’épreuve.
Pourtant, Lost Words : Beyond The Page a aussi de l’idée dans son gameplay. La principale, c’est l’utilisation de mots, au sein d’un carnet, dont la définition a un effet sur les éléments du décor. Par exemple, on peut soulever des caisses, ou réparer une tour. La mécanique est d’une simplicité confondante, et ça fonctionne très bien. Les autres épreuves se contentent de proposer des sauts plus ou moins précis mais, globalement, on ne peut pas parler de puzzles, ni d’épreuves. On aurait pu avoir l’impression d’être sur des rails, mais la narration à base de phrases apparaissant sur l’ATH imprime un rythme presque continuel.
Lost Words : Beyond The Page est donc touchant, et même plaisant à jouer si l’on excepte une ou deux longueurs. Par contre, la durée de vie est très courte : il vous faudra moins de cinq heures pour en voir la fin, et la rejouabilité n’est pas vraiment de mise. Une one shot très séduisant certes, tant et si bien qu’on en aurait voulu encore plus. Techniquement, le constat est mitigé, surtout à cause d’une fluidité inégale. Reste que la direction artistique fait partie des grandes forces de l’expérience, non seulement grâce à un character design soigné qu’à des environnements féériques. On s’est même surpris à prendre le temps de la contemplation, plusieurs fois. La musique, quant à elle, souligne très bien le caractère dramatique de cette histoire.
Note : 16/20
L’une des seules exclusivités temporaires intéressantes de la Stadia sort enfin sur toutes les consoles, et elle valide tous les espoirs placés en elle. Lost Words : Beyond The Page est une petite perle, certes imparfaite notamment dans son framerate, mais émotionnellement très marquante sans tomber dans la pleurnicherie. Avec sa symbolique forte, son gameplay certes sans challenge mais plutôt malin, cette expérience marque durablement.