Caractéristiques
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Test effectué sur :
- PlayStation 5
- Titre : Texas Chainsaw Massacre
- Développeur : Sumo Digital
- Editeur : Gun Interactive
- Date de sortie : 18 août 2023
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 7/10 par 1 critique
De Vendredi 13 à l’abattoir texan
Développé par le studio anglais Sumo Digital et l’éditeur Gun Interactive déjà à l’œuvre sur une autre adaptation d’un classique de l’horreur, le slasher Vendredi 13 (Friday the 13th : The Game), ce dernier, suite à d’obscurs problèmes juridiques, ne tardera pas à fermer définitivement ses portes en ligne fin décembre de cette année. Une conclusion d’autant plus regrettable que le jeu avait fini par trouver son public à force de contenus additionnels et de patience. Conçu à la base pour faire plaisir aux fans, ses adaptations s’avèrent souvent intéressantes de par leur souci du détail et leur expérience multijoueur asymétrique (malheureusement uniquement multijoueur, justement).
Malgré leurs déboires et sans doute motivé par les succès du leader actuel Dead By Daylight ainsi que l’adaptation récente d’Evil Dead : The Game, le studio nous offre à présent The Texas Chain Saw Massacre qui ne va pas démériter par rapport à ses collègues.
Dès l’intro de lancement nous nous retrouvons avec plaisir au cœur d’un univers aussi poisseux et sanguinaire que la tristement célèbre famille Sawyer. Un respect de l’œuvre originale qui saute immédiatement aux yeux, que ce soit par ses personnages (plus deux nouveaux) ou les lieux visités (les abattoirs, la station essence et bien sûr la légendaire maison des Sawyer). L’aspect rétro/vintage avec rendu film VHS donne une impression aussi angoissante que nostalgique du film de 1974 et c’est après un court tutoriel de gameplay (et un abonnement payant) que nous commençons le jeu.
La violence dans la peau
Le travail effectué sur la direction artistique saute aux yeux et s’avère bluffante, que ce soit la maison elle-même ou ses alentours (avec son grain à l’image donnant un aspect plus sale et délavé), le rendu final est incroyable et ce jusque dans les moindres détails même les plus anecdotiques, de quoi vous payez un trip aussi angoissant que nostalgique rien qu’à jouer à ce jeu, et ne parlons même pas de la bande-son propre à la saga, parfaitement réutilisée ici.
Friday the 13th sorti quelques années plus tôt ayant été fait par le même studio, on retrouve bien entendu quelques points communs (la réalisation technique au cordeau entre autres), cependant certaines différences apparaissent rapidement. Par exemple, quand vous affrontiez Jason dans le précédent jeu, celui-ci était confronté à huit victimes potentielles, ce qui pouvait sembler beaucoup, à ceci près que notre cher Jason, et cela quelle que soit l’incarnation que l’on choisissait de sélectionner, était souvent doté de pouvoirs complètement surnaturels (la téléportation, par exemple) ce qui n’est pas le cas de nos tueurs texans. Cela ne signifie pas pour autant qu’ils soient inoffensifs, bien au contraire : ils sont extrêmement dangereux, mais ils sont aussi complémentaires, et c’est pour ça que dans ce jeu vous aurez pas moins de 3 tueurs confrontés à quatre victimes elles-mêmes pouvant compléter leurs aptitudes pour tenter de sauver leurs vies.
Si une fois encore on a l’impression que l’avantage est tout de même du côté des maniaques, réussir à gagner la partie en tant que victime est tout à fait possible à condition que vous instauriez une véritable cohésion et entente entre les joueurs.
Du côté des maniaques, vous avez bien sûr Leatherface, mais également ses deux frères, sa sœur et son père, sans oublier le grand-père qui possède une aptitude de choix qui va vous mener la vie dure. Précisons que la modélisation des personnages est totalement bluffante, y compris celle des deux petits nouveaux, un second frère et une sœur jamais apparus à l’écran, mais dont la folie s’intègre parfaitement à celle de la partie de la famille déjà connue. Sans parler des voix de ces derniers, exactement les mêmes que celles de l’époque. Immersion garantie !
La survie à tout prix
Chaque membre de la famille possède une capacité unique qui va l’aider dans sa traque meurtrière, que ce soit plus de force, plus d’endurance ou des facultés spéciales, tous possèdent au moins un voire plusieurs atouts qui modifie la manière avec laquelle vous pouvez les jouer. Certains pourront poursuivre leur victime dans des endroits étroits, d’autres pourront poser des pièges ou encore empoisonner les kits de soins, tandis que Leatherface lui-même, bien que lent, est bien entendu celui qui vous causera le plus de dégâts, et donc pourra vous tuer le plus rapidement.
Pour ce qui est des survivants, ils commencent tous ligoté à la cave, donc on peut dire que ça commence mal et jouer les assaillants sera évidemment plus amusant au début, mais les victimes elles aussi ont du répondant et peuvent faire évoluer leurs aptitudes. En outre le gameplay assez varié permet de ne pas nous ennuyer, que ce soit pour fouiller les lieux à la recherche d’objets, déverrouiller des portes ou récolter des kits de soins, des armes, des outils, tout vous sera demandé afin d’essayer de vous échapper de cette ferme de cauchemar. Mais bien entendu, les Sawyer seront là pour tenter de vous en empêcher.
Heureusement pour vous, votre barre de santé s’avère beaucoup moins rapide à vider que dans Friday the 13th et vous pouvez toujours jouer la carte de la discrétion sur une map de jeu tout de même assez vaste.
Néanmoins, un dernier obstacle se dresse sur votre route : le grand-père.
S’il n’est pas un personnage jouable à proprement parler, le doyen de la famille peut-être nourri de sang par sa fratrie dégénérée et augmenter ainsi sa capacité ultime : la détection des victimes. En fait, plus il boit de sang de victimes ramené par la Famille, plus sa faculté se développe, jusqu’à finalement vous repérer, même quand vous êtes à l’arrêt. Plus la peine de vous cacher à ce moment-là ! Bref, tenter de court-circuiter le vieux fossile fera également partie un moment donné de vos priorités si vous ne voulez pas vous faire repérer par le reste des sadiques.
Un jeu qui va donc s’avérer plutôt divertissant, mais principalement réservé aux nostalgiques et aficionados des longs métrages, qui se feront un grand plaisir de retrouver l’univers de la saga sanglante. On regrettera cependant que ce type de jeu refuse d’inclure un mode histoire au gameplay, ce qui aurait pu s’avérer judicieux vu que la recette, aussi bien cuisinée soit-elle, commence à sentir le réchauffé.