Caractéristiques
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Test effectué sur :
- Playstation 4
- Ordinateur/PC
- OSX
- Xbox One
- Développeur : SuperHot Team
- Editeur : SuperHot Team
- Date de sortie : 19 juillet 2017
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Introduction
Le Bullet Time, tout le monde connaît. Mais si, cet effet de ralenti, en cours de fusillade, qui donne au spectateur le droit de se rendre compte de la trajectoire d’une balle, sorte de super-ralenti très classieux, et sans doute trop utilisé fut un temps. Popularisée grâce à Matrix (elle fut intronisée quelques années auparavant, par Emmanuel Carnier, puis Michel Gondry), cette technique se retrouve au cœur du gameplay d’un jeu indépendant qui nous a bluffé : Superhot, développé et édité par la SuperHot Team. Sachez de suite que l’on n’a pas pu tester le jeu en réalité virtuelle, mais qu’il existe bien une version VR, sur Oculus Rift.
Histoire : 4/5
Si vous pensiez que le concept de Superhot, que nous vous détaillerons plus bas, serait prétexte à un jeu vide de tout scénario, alors vous vous êtes trompés. L’histoire est simple : vous incarnez un joueur qui découvre un soft si secret que sa communauté se réunit sur une sorte de dark web. Là, les théories vont bon train sur le FPS que vous explorez, et l’on comprend au fur et à mesure que le lien entre la réalité et le jeu est pour le moins ténu. Comme vous l’aurez compris, la narration se charge de donner un fond à nos actes vidéoludique, et cela fonctionne plutôt bien, même si on reste dans un récit cyberpunk assez basique. Le scénario monte en puissance, malgré le fait qu’une accalmie domine en plein milieu du jeu, pour se terminer dans une petite réflexion sur les actes de celle ou celui qui tient la manette.
Pour faire simple, les SuperHot Team s’est donné comme objectif de nous immerger dans un univers, et ce en utilisant jusque nos habitudes de joueurs. En effet, la narration se sert de tout ce que le soft nous met à disposition, et ce dès l’écran de titre. Les gamers pas nés de la dernière pluie sauront de suite où il mettent les pieds, avec un menu qui s’apparente à ce qu’on pouvait trouver sur un Amstrad CPC 6128 par exemple, quand on validait la commande « run cat ». En gros, on a un lanceur, pour s’embarquer dans le jeu, et tout un tas d’autres catégories. Certaines donnent accès à des démos techniques, une autre carrément à un petit jeu d’arcade très sommaire. Un autre exemple, parmi l’ensemble, permet de voir défiler tout une discussion sur un forum, histoire d’encore mieux se placer dans cet univers. C’est loin d’être totalement fou, mais sachez que cela provoque son petit effet.
Gameplay : 4/5
Superhot réussit l’exploit de proposer un concept réellement novateur, et une prise en main rapide. Le principe est d’une limpidité confondante : restez sur place, et les ennemis autant que leurs munitions tirées se déplacent moins vite qu’un temps de chargement de Mass Effect. Bougez, et la vitesse s’accélère. Idem quand vous tirez. Vous débuterez avec ou sans arme, cela dépend du niveau, mais vous pourrez vous défendre avec vos points, ainsi qu’avec des objets un peu dispersés. Quand l’une de vos victimes est touchée, elle lâche son arme, que vous pouvez récupérer à terre ou en plein vol. Sachez aussi que les flingues (pistolet, fusil, mitraillette) ont un chargeur limité. Une fois vide, il faudra jeter l’objet, idéalement en pleine trogne d’un belligérant. Le but est de se débarrasser de l’intégralité des adversaires, et en fin de niveau vous pourrez admirer la séquence à vitesse « normale ». Effet garanti, d’ailleurs vous pourrez partager les vidéos de vos exploits avec une option dédiée.
Si Superhot est un jeu de réflexion, on peut tout de même affirmer que la priorité est donnée à l’action. Et tant mieux, cela construit un ressenti original : le joueur a continuellement l’impression d’être sur la brèche, entre besoin de précision et de réaction. Chaque niveau propose une architecture apte à exploiter le concept, par contre on ne peut que regretter le manque de renouvellement. Clairement, la découverte est l’occasion de tout savoir des différents éléments de gameplay et, mis à part lors des tous derniers niveaux, il ne faut pas espérer des objectifs originaux. Superhot est typique de la bonne idée devenu jeu à part entière, mais on regrette qu’elle n’ait pas été plus approfondie.
Technique et ambiance sonore : 4/5
La SuperHot Team fait preuve d’une belle maîtrise de sa direction artistique. Pour la décrire au mieux, imaginez une matrice où toute texture serait réduite à son plus simple appareil. Les décors sont mis en valeur par un dégradé de blancs et de gris, et les ennemis sont des sortes de mannequins en bois de couleur rouge, des silhouettes que vous connaissez très bien si vous pratiquez le dessin. Cette dernière couleur est aussi utilisée pour la trainée des balles. En plus de la patte visuelle efficace, il faut préciser que le concept est bien soutenu par une technique propre, sans ralentissements qui ne seraient pas prévus par le jeu. Seuls deux ou trois bugs ont été constatés, notamment dans la prise en main des armes qui ne s’enclenchait pas. Mais ce fut si rare qu’on ne peut en tenir rigueur.
Quant à la bande originale de Superhot, elle est composée par Karl Flodin, que l’on connaissait pour la bande originale de l’intéressant Cluderstruck. Ici, son travail est très, très minimaliste, l’ambiance sonore étant réduite aux effets pendant les niveaux. Un peu dommage, même si la démarche artistique est largement compréhensible, notamment en vue du trip en réalité virtuelle.
Durée de vie : 3/5
L’aventure de Superhot s’étale sur 34 niveaux, et on en voit le bout en trois heures seulement. C’est court certes, mais voir la fin débloque des modes de jeu supplémentaires, ce qui encore quelques heures d’amusement. Le mode Endless porte très bien son nom, car il sera question de survivre le plus longtemps possible à des vagues d’ennemis… infinies. On a aussi droit à des Challenges, parfois assez difficiles, et au nombre de 13. Au final, on est dans la moyenne des jeux de réflexion, sur la scène indépendante.
Note finale : 15/20
Tout joueur passionné se doit de jouer à Superhot. La phrase est lâchée, et elle est bien pesée. Avec son concept aussi novateur que confondant de naturel dans la prise en main, le jeu nous étonne et nous happe dans un univers qui n’oublie pas de nous raconter une histoire très cyberpunk. On aurait sans doute apprécié plus de contenu, signe aussi que la recette fonctionne, mais il faudra se contenter d’une aventure courte et de modes qui rallongent un peu la durée de vie. De là à espérer une suite qui approfondisse le concept, il n’y a qu’un pas…