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[Test – Blu-Ray] Heureux Mortels – David Lean

Caractéristiques

  • Titre : Heureux Mortels
  • Titre original : This Happy Breed
  • Réalisateur(s) : David Lean
  • Avec : Robert Newton, Celia Johnson, Amy Veness
  • Editeur : Elephant Films
  • Date de sortie Blu-Ray : 1er mars 2016
  • Date de sortie originale en salles : 14 janvier 1948
  • Durée : 110 minutes
  • Note : 9/10

Image : 5/5

Comme pour l’édition de leur édition de L’Esprit S’Amuse, Elephant Films nous propose une copie tout simplement grandiose. Le Technicolor, pour lequel Natalie Kalmus est créditée, retrouve toute sa splendeur d’origine. Un régal pour les yeux.

Son : 5/5

Une piste DTS-HD Master Audio 2.0 en VOSTFR. Là encore, la copie est très satisfaisante, même si l’on peut signaler cet écho qui sonne « fake », mais uniquement dû à l’œuvre. Il aurait peut-être fallu l’atténuer légèrement.

Bonus : 3.5/5

On retrouve ce cinéphile ultime qu’est Jean-Pierre Dionnet, qui anime une présentation d’Heureux Mortels, et celle du réalisateur. On regrette que celle-ci soit la même que dans l’édition de L’esprit S’Amuse. On ajoute à cela les éternels trailers, mais aussi un petit programme sur le travail de restauration.

Synopsis

Après la grande guerre, Franck Gibbons (Robert Newton) retrouve sa famille. Accompagné de sa femme et de ses enfants, le vétéran emménage dans une modeste demeure d’une banlieue populaire de Londres. Alors que les événements historiques, de l’exposition de 1924 aux obsèques du roi George V, en passant par le retour de Chamberlain, ponctuent la vie des Gibbons, les parents voient leurs enfants grandir d’un œil attendri, rempli d?amour et de bienveillance malgré leurs erreurs. Queenie (Kay Walsh), l’une de leur fille, fugue avec un homme marié, délaissant son amour de jeunesse. Reg (John Blythe), le fils, se rebelle contre les idéaux de son père.

image elephant films heureux mortels

Le film

Voici donc le premier film que David Lean ait signé en solo. Alors que nous connaissons le réalisateur Anglais pour avoir signé parmi les films épiques les plus cultes du cinéma (Lawrence D’Arabie et Docteur Jivago, excusez du peu), on connaît moins son début de carrière, qui décolle avec Heureux Mortels. Pourtant, bien des qualités du metteur en scène y sont déjà exposées, même si l’aspect théâtral de ces premiers films, tirés de pièces écrites par Noël Coward, cloisonne les récits.

Heureux Mortels est un grand film méconnu. Une affirmation forte, mais totalement fondée tant l’ensemble procure bien des émotions. Le concept, suivre une famille londonienne sur une vingtaine d’années, le tout dans le lieu quasiment unique de leur maison, donne lieu à un récit aussi puissant que finalement aussi banal que ce que peut être le destin d’une cellule familiale. C’est là une particularité d’Heureux Mortels, qui explique son succès à l’époque de sa sortie : ses personnages parlent à tous… et ce même aujourd’hui.

La fille fugueuse, le fils idéaliste et, alors que l’adolescence le malmène, en combat contre son père, la grand-mère qui titille tout le monde, ou encore la tante hypocondriaque, c’est incroyable comme Heureux Mortels, s’il n’est évidemment pas vraiment dans l’air du temps (encore que), réussit tout de même à construire des personnages crédibles, que l’on a l’impression de connaître fort bien. L’écriture de Noël Coward, qui a grandement influencée le scénariste du film, n’y est pas étrangère : bon sang comme ces dialogues sonnent juste. On relève notamment quelques échanges entre la grand-mère et ses filles, joutes verbales dynamiques au possibles, loin du ton guindé que l’on a voulu accrocher à tout prix aux Anglais (parfois à raison).

image heureux mortels

Mais Heureux Mortel c’est aussi une histoire. Celle-ci s’attache à faire vivre à la famille Gibbons certains des grands événement Anglais, avant une seconde guerre mondiale dont l’ombre menaçante plane sans cesse. Tout en étant soudée et particulièrement sympathique, ce qui peut faire dire que nous sommes face à un film promouvant le mode de vie à l’Anglaise, les différentes âmes qui habitent la maison vont traverser les épreuves de la vie, parfois cruelles, parfois douces, mais toujours avec cette finesse de traitement assez édifiant d’un David Lean déjà au top de sa forme. Il faut vivre cette inoubliable séquence où les parents Gibbons apprennent une bien terrible nouvelle concernant leur fils. En un travelling latéral, le réalisateur d’Heureux Mortels prouve que le cinéma coule dans ses veines…

Au final, Heureux Mortels a tout d’un grand film, qui aurait même pu être reconnu comme chef-d’œuvre chez beaucoup d’autres réalisateurs. Émouvant jusqu’aux larmes, et parfois agréablement léger, ce film est aussi un exemple d’œuvre formellement maîtrisée, avec un montage facilité par un découpage technique que l’on a du mal à attribué à un premier film, tant il est roublard (ces travellings arrière pour provoquer des ellipses sont magiques). Quant au casting, il a globalement la « patte Lean » : c’est sérieux, de grande qualité, mais jamais trop encombrant. Chez ce metteur en scène, l’unique star c’est l’œuvre, et pas les noms qui l’habitent. Et il fallait que les différentes têtes d’affiche soient solides, car tout le concept du film, ces ellipses de plusieurs mois voire plusieurs années, repose sur leurs épaules : pas d’acteurs pour les différentes époques, tous gardent leurs rôles jusqu’au bout à grand coup de maquillage et de postures changeantes. Que ce soit écrit : vous n’avez plus aucune excuse, il faut découvrir Heureux Mortels au plus vite.

Heureux Mortel, un film de David Lean. Disponible dès maintenant en Blu-Ray chez l’éditeur Elephant Films, 17.49€.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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