Caractéristiques
- Titre : Les Survivants de l'Infini
- Titre original : This Island Earth
- Réalisateur(s) : Joseph M. Newman
- Avec : Jeff Morrow, Faith Domergue, Rex Reason, Lance Fuller, Russell Johnson
- Editeur : Elephant Films
- Date de sortie Blu-Ray : 6 Juillet 2016
- Date de sortie originale en salles : 19 octobre 1955
- Durée : 85 minutes
- Note : 8/10 par 1 critique
Image : 5/5
Elephant Films rend ici un master d’une qualité très satisfaisante. Mis à part quelques petites imperfections dues aux dommages du temps qui passent, et encore c’est très limité, on est là face à une image éclatante. Tout est fait pour que le Technicolor, sublime, puisse nous rappeler à quel point ses couleurs nous manquent…
Son : 4/5
Les Survivants de l’Infini est proposé en français et version originale sous-titrée, et dans les deux cas en DTS-HD Master 2.0. Comme souvent, la VOSTFR est plus conseillée, pour sa propreté plus aboutie et, évidemment, mieux être en rapport avec le jeu des acteurs. Mais le doublage de la VF n’est pas pour autant à éviter, c’est juste que l’équilibre entre voix, bruitages et musiques et plus sommaire.
Bonus : 3/5
Comme pour Le Météore de la Nuit, on retrouve Christophe Lemaire et sa mine d’informations pour une présentation des Survivants de l’Infini longue d’une bonne vingtaine de minutes. Alors certes, en terme de quantité on ne se noie pas, mais on ressort de ce module avec assez d’éléments en mains pour être satisfait. Signalons les habituels trailers et galerie photos.
Synopsis
Lorsque le scientifique Charles Mecham, spécialiste en transmutation, reçoit d’étranges condensateurs miniaturisés et un guide de montage, sa curiosité le pousse à suivre les instructions. Il construit ainsi un « Interociteur », appareil de vidéotransmission sophistiqué. Le professeur Exeter y apparaît, l’invitant à travailler sur un projet spécial. Il ne se doute pas que cet étrange personnage vient de la planète Métaluna, en guerre contre les Zagons…
Le film
On continue de découvrir la salve SF d’Elephant Films avec, cette fois-ci, un grand classique de la culture pop. Là, attention, on est dans le film qui a influencé toute une génération de réalisateurs, et même une bonne partie de la production de son temps. Car après Les Survivants de l’Infini, plus rien n’était comme avant : les boutons qui clignotent de partout deviennent la norme, tout comme les costumes au design certainement étudiés sous acide et les bruitages devenus, au fil du temps, typiques.
Car regarder Les Survivants de l’Infini, c’est se prendre en pleine poire une grande partie des codes de la science-fiction au cinéma. Ainsi, tous les personnages sont des scientifiques, et rien n’est possible sans des éléments de décors totalement kitschs aujourd’hui tant la recherche de cet aspect fut, à l’époque, poussée par l’avant-garde artistique. Ça pète de couleur, bien soutenu par un Technicolor qui trouve là l’occasion rêvée pour se donner une justification bien sentie. Certains plans restent longtemps gravés dans la rétine, surtout alors qu’aujourd’hui le numérique s’attache à rendre le réel, et non pas à le relever. Il faut voir la salle de commandement du vaisseau extra-terrestre pour se rendre compte que notre imaginaire, à propos de cette SF oldies, est lié à ce film. Star Trek, par exemple, s’inspire énormément des standards qu’a pu installer Les Survivants de l’Infini.
Côté histoire, Les Survivants de l’Infini se suit avec évidemment tout ce plaisir désuet qui fait aussi la survivance de ce film. Le mystère autour de l’identité du scientifique rassembleur ne créé jamais vraiment le doute, tout le sel est plutôt dans les motivations qui l’habitent. Celles-ci se dévoilent dans une seconde partie absolument géniale, qui nous fait quitter la Terre en direction d’une Métaluna en cours d’extinction à cause d’une guerre galactique menée à grands coups de météorites. Cette planète est non seulement l’occasion de faire toute la lumière sur ces E.T, mais aussi celle de donner au spectateur la dose de motivation de l’imaginaire qu’il est en droit de rechercher dans ce genre de film. On pense à cet alien au design qui inspirera Tim Burton pour son « Mars Attacks !« , ou encore au matte painting qui, sans vous en dévoiler la nature, est un plaisir des yeux qui rend en tous points nostalgique…
Les Survivants de l’Infini ne délivre pas spécialement de fondamental, on est clairement face à un divertissement pensé pour s’assumer. La mise en scène de Joseph M. Newman, réalisateur pas vraiment connu pour déborder de talent, se concentre sur la lisibilité des plans, et en cela son entreprise est réussie. Ainsi, les cadres fixes sont certes nombreux mais surtout très utiles, et les quelques mouvements de caméra toujours justifiés. Peut-être plus problématiques, mais très concentrés sur les premières minutes du film, les bruitages sont parfois vraiment désagréables à l’oreille. On pensera surtout au rayon qui paralyse l’avion du héros, que l’on situera très proche du vuvuzela en terme de plaisir d’écoute.
Au final, Les Survivants de l’Infini est un plaisir incontournable pour tout amateur de cinéma, que l’on soit fan de science fiction ou pas. De par son importance historique, qui en fait la pierre angulaire de tout un pan d’un cinéma de genre alors très productif, cette œuvre se doit de figurer dans votre vidéothèque là, de suite.