Caractéristiques
- Titre : Le Scorpion Rouge
- Titre original : Red Scorpion
- Réalisateur(s) : Joseph Zito
- Avec : Dolph Lundgren, Brion James, M. Emmet Walsh, Al White, T.P. McKenna
- Editeur : Carlotta
- Date de sortie Blu-Ray : 6 Juillet 2016
- Date de sortie originale en salles : 24 mai 1989
- Durée : 105 minutes
- Note : 7/10 par 1 critique
Image : 5/5
Le Scorpion Rouge fait l’objet de la meilleure copie de cette première salve de la Midnight Collection. On est tout particulièrement impressionné par le travail effectué sur la colorimétrie, qui rend parfaitement justice aux différents décors. La définition est nickelle, ça pullule de détails : vous n’avez jamais vu Le Scorpion Rouge dans ces conditions, soyez-en sûrs.
Son : 3/5
Cette édition du Scorpion Rouge propose le film en français et version originale sous-titrée. Une fois n’est pas coutume : évitez la VF en DTS-HD Master Audio 1.0. Elle est atteinte d’un vrai problème d’équilibre, les voix étant bien trop mises en avant. La VOSTFR en DTS-HD Master Audio 2.0 est elle beaucoup plus convenable et conseillée pour un visionnage plus dynamique.
Bonus : /
La bande annonce du Scorpion Rouge, en 1080p, est le seul bonus de cette édition.
Synopsis
Nikolai est un agent d’élite soviétique dépêché en Afrique pour éliminer Ango Sundata, un chef rebelle qui menace le régime communiste en place. Il tente alors de se rapprocher du camp ennemi à travers les personnes de Kallunda Kintash, second de Sundata, et Dewey Ferguson, journaliste américain. À leur contact, Nikolai commence à douter du bien-fondé de sa mission…
Le film
Après Maniac Cop et Blue Jean Cop, abordons un autre film de la précieuse Midnight Collection : Le Scorpion Rouge, réalisé par Joseph Zito. Un nom qui relève de l’incantation magique chez les cinéphiles adeptes de bisseries plus ou bien calibrées. En effet, à l’actif de ce réalisateur on retrouve une petite poignée de plaisirs coupables fascinants. Le slasher gorissime The Prowler, Vendredi 13 : Chapitre Final (peut-être le meilleur de la saga avec la deuxième itération), et deux Chuck Norris bien connus de ses amateurs : Porté Disparu et l’inénarrable, l’improbable Invasion USA. Une valeur sûre des années 1980, donc (ça se gâtera avec le triste déclin de la Cannon Films), qui aura aussi laissée derrière elle l’un des meilleurs films donnant sa chance à Dolph Lundgren : Le Scorpion Rouge.
Alors attention, laissez votre sensibilité au vestiaire. Pendant que vous y êtes, endossez aussi les burnes que le cinéma d’action actuel a un peu mis de côté (pour enfiler le combo collant et cape c’est plus pratique), car Le Scorpion Rouge est le genre de divertissement bas du front mais terriblement testostéroné qui pullulait dans les années 1980. Une énorme dose d’action, une grosse louche d’anti-communisme aussi primaire que vulgaire, et on est lancé sur la pente de l’actioner sans autre prétention que d’en mettre plein la tronche. De ce strict point de vue, on ne peut nier que l’œuvre est une réussite. Le scénario sait exactement quand faire place aux séquences de mitraillage, et l’on ne perd pas trop de temps en circonvolutions grotesques. Le Scorpion Rouge respecte son cahier des charges : penser l’enchaînement de ses situations afin de bien mettre en avant les gros biceps du géant Dolph, et rendre les deux buddy agréables mais pas trop envahissants.
Après nous avoir servi la soupe habituelle, à base de gentils reporters américains et de méchants cocos russes qui pillent l’Afrique (ben voyons), Le Scorpion Rouge peut enfin se permettre de ne miser que sur sa tête d’affiche. Dolph Lundgren et sa demi-dizaine d’expressions faciales irradient tout de même l’écran, et ce grâce à un élément que l’on oublie un peu en ce moment : sa présence physique, celle d’un molosse de deux mètres qui passe sa vie à serrer la mâchoire. Mais ce n’est pas pour autant que le fond est tout à fait réduit à néant. Nikolaï Rachenko, personnage rentré dans l’imaginaire des fans de cinéma burné, part pour un voyage initiatique qu’il débutera en odieux coco violent (et alcoolique, évidemment), et qu’il finira transfiguré par la rencontre avec une tribu africaine prise entre deux feux. Tout ce passage transmission, entre le guerrier intraitable et la tribu, accouche d’une prise de conscience certes crétine (attendre d’avoir le nez dans la mouise pour prendre conscience, voyons…) mais pas inintéressante.
Le Scorpion Rouge se regarde une bière à la main, et deux ou trois paquets de Monster Munch (goût fromage) sur la table basse. On déconnecte un peu du (bien triste) quotidien pour une séance que certains estimeront, avec dédain, au ras des pâquerettes. Évidemment, on ne rejoint pas ce jugement hâtif. Si l’on est en droit de regretter une durée trop imposante (découper dix minutes n’aurait pas été de trop), l’ensemble est assez bien ficelé, maîtrisé, par un artisan qui connaît le genre sur le bout des doigts, pour ne pas s’ennuyer. Voire même pour prendre un bon gros panard décérébré. Et c’est tout ce qu’on demande à un film comme Le Scorpion Rouge.