Caractéristiques
- Titre : Exterminator- le droit de tuer
- Titre original : The Exterminator
- Réalisateur(s) : James Glickenhaus
- Avec : Christopher George, Samantha Eggar, Robert Ginty...
- Editeur : Carlotta
- Date de sortie Blu-Ray : 6 juillet 2016
- Date de sortie originale en salles : 24 février 1982
- Durée : 102 minutes
- Note : 7/10 par 1 critique
Image : 5/5
The Exterminator est présenté dans une copie d’une belle qualité, soignée tant dans son piqué que dans son respect du grain d’origine. Quelques petites marques dues aux ravages du temps, mais absolument rien qui puisse changer ce constat : on est face à un résultat en tous point sérieux.
Son : 3/5
Cette édition de The Exterminator propose le film en français et version originale sous-titrée. La VF en DTS-HD Master Audio 1.0 est une sorte d’hommage à la VHS : c’est saturé, le doublage fait perdre l’équilibre en faisant passer l’ambiance sonore et la musique au deuxième plan mais dans l’ensemble… ça passe. Et c’est exactement le même constat pour la VOSTFR, elle aussi en DTS-HD Master Audio 1.0 et pas très séduisante côté relief.
Bonus : /
La bande annonce de The Exterminator, en 1080p, est le seul bonus de cette édition.
Synopsis
Lorsque Michael Jefferson est brutalement agressé par une bande de jeunes voyous, son meilleur ami John Eastland décide de le venger. Face à la montée du crime et à l’inaction de la police, ce vétéran du Vietnam choisit de faire justice lui-même dans les rues de New York…
Le film
« Pincez-moi, je rêve ! », s’exprimera le cinéphile averti qui voit arriver chez son revendeur The Exterminator, alias « Le Droit de Tuer« . Après Maniac Cop, Blue Jean Cop et Le Scorpion Rouge, la Midnight Collection de Carlotta dévoile une nouvelle pépite des vidéoclubs, sans doute l’un des vigilante movies les plus marquants, et les plus jusqu’au-boutistes à avoir été tourné. Depuis longtemps un peu tombé dans un oubli que seuls les spécialistes essayaient de briser de temps en temps, The Exterminator est-il toujours aussi séduisant pour autant ?
Premier élément de réponse : The Exterminator fait toujours ressentir cette sensation de malaise, sa violence extrême est aussi palpable que lors de son passage par la case VHS. L’introduction nous présente John Eastland dans une situation incroyablement brutale, en pleine guerre du Vietnam, et sert de base au pétage de plomb à venir. Un thème qui revient très souvent dans le cinéma américain de cette époque, qui ose se poser les bonnes questions concernant l’impact dramatique de ce conflit sur les âmes qui ont participé à ce fiasco. Une justesse d’analyse que l’on ne retrouve que peu aujourd’hui, alors que les conflits dramatiques du Moyen-Orient ne provoquent quasiment que des films de guerre plus ou moins patriotiques. Ainsi, on peut tout de suite contrer celles et ceux qui peuvent accuser The Exterminator d’être purement réactionnaire : ce n’est pas le cas.
Une fois n’est pas coutume, The Exterminator décrit un New-York en perdition, dégueulasse, en proie autant à l’insécurité qu’à la corruption de certaines des élites. Victime des effets d’un laisser-aller certain, du moins par l’intermédiaire des coups portés à son meilleur ami, John Eastland craque et décide de partir dans une quête d’autojustice primaire, histoire de botter des culs et réduire certains individus en chair à saucisse. Évidemment, la morale est plus que douteuse, surtout en nos temps troublés. Surtout que le film, s’il ne justifie jamais les agissements de son personnage principal, en fait une sorte de rumeur, quasiment un héros de l’ombre, un Batman sans cape et beaucoup plus expéditif mais qui nous est sympathique. Mais ne nous faisons pas plus politiques qu’il ne le faut, The Exterminator ne pousse personne à la Vendetta pour autant.
The Exterminator ne fait clairement pas dans la dentelle, et donne des séquences parfois très gratinées. Bien entendu, on pense à celle qui en a choqué plus d’un à l’époque, et qui continue d’être assez impactante : la mort à la broyeuse à viande, qui nous file toujours le frisson. Mais la séquence qui ressort le plus du lot est sans aucun doute la descente de John Eastland dans un bordel pour pédophiles, dans une ambiance terriblement glauque, d’une rudesse rare, qui donne de sacrées bonnes idées au directeur de la photographie. The Exterminator, malgré son petit problème de rythme en plein milieu et cette fin ouverte toujours aussi problématique qu’à l’époque de sa sortie, s’en sort encore aujourd’hui avec panache et reste bel et bien cette œuvre déviante, jusqu’au-boutiste et caractéristique d’une période sombre de l’histoire de New-York.