Caractéristiques
- Titre : The Sion Sono
- Réalisateur(s) : Arata Oshima
- Avec : Sono Sion, Shota Sometani, Fumi Nikaido, Megumi Kagurazaka
- Genre : Documentaire
- Pays : Japon
- Durée : 97 minutes
- Note du critique : 3/10 par 1 critique
Synopsis
Réalisé parallèlement au tournage de The Whispering Star par Arata Oshima (fils de Nagisa Oshima, et déjà auteur d’un film sur l’écrivain et acteur Juro Kara), The Sion Sono est un portrait en forme de puzzle où s’entrecroisent collaborateurs et intimes du cinéaste. Un témoignage essentiel et précieux.
La critique
Impossible de l’ignorer : Sono Sion est l’un des réalisateurs fétiches de l’Étrange Festival, et sans aucun doute le grand chouchou du moment. Cette année, un seul film du poète japonais était au programme (le très oubliable Antiporno), ce qui peut sembler léger tant l’hyperactivité du réalisateur le pousse à signer plusieurs films chaque année. Mais les fans assidus ont pu profiter d’une dose supplémentaire avec The Sion Sono, un documentaire signé par Arata Oshima (oui, le fils de Nagisa). Une bonne idée… du moins sur le papier.
Car The Sion Sono n’atteint pas les hauteurs que l’on pouvait espérer. Un cinéphile qui découvrirait ce réalisateur avec ce documentaire n’en sortirait pas avec une idée précise de ce que propose la vision du monde de Sono Sion, tant elle est finalement réduite aux images perçues par Oshima, qui n’arrive pas à leur donner l’écho permettant d’atteindre réellement son sujet. On se fait d’ailleurs la remarque plusieurs fois pendant The Sono Sion : on en sort sans réellement avoir appris quoi que ce soit, et c’est encore plus le cas pour les fins connaisseurs.
The Sion Sono est l’image même du documentaire un peu fainéant. Pas qu’Arata Oshima le soit, on ne doute absolument pas de sa force de travail, c’est juste que son plan donne trop de place au spectacle Sono Sion, et ne cherche jamais réellement à le maîtriser un minimum afin qu’une ligne directrice soit perceptible. Ainsi, on a plus l’impression d’assister à quelques scènettes, agréables par ailleurs, mais sans aucun liant. On passe d’une séquence de peinture loin d’être inintéressante et offrant notamment la plus belle matière de tout le documentaire (au point qu’elle revient pour clôturer le film), à tout un passage sur le tournage de The Whispering Star sans aucune transition, et finalement le spectateur se ressent comme pas vraiment invité à la fête.
Pourtant, il serait injuste d’affirmer que The Sion Sono est un échec sur toute la ligne. Tout d’abord, certaines interventions, comme celle de sa femme Megumi Kagurazaka, offrent de nouvelles perspectives plus intimes. Aussi, parce que cet homme est décidément hors cadre et anime à lui seul l’œuvre entière. Il faut l’entendre parler du cinéma japonais, et penser à haute voix que cette industrie n’est pas capable de produire la naissance d’un réalisateur comme Lars Von Trier… Une remarque certes un peu dénuée de bon sens, quel cinéma mondial accouche de tels auteur aujourd’hui ? Mais on peut y déceler tout de même son côté résolument fou, sanguin par moment, comme quand il insiste sur son aversion du cinéma de Yuya Ishii. Voilà ce que produit The Sion Sono : des morceaux d’impression, et non un grand tout cohérent. On s’en contente, mais on espérait tellement plus…