Caractéristiques
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Test effectué sur :
- Playstation 4
- Ordinateur/PC
- Playstation Vita
- Développeur : Shift
- Editeur : Bandai Namco Entertainment
- Date de sortie : 30 août 2016
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 7/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Introduction
Ils sont quelques uns à s’être aventurés courageusement sur les terres de la chasse gardée par le colosse Monster Hunter. Beaucoup d’appelés qui redoublaient d’effort pour présenter une copie aguicheuse techniquement, on pense notamment à Soul Sacrifice et Toukiden dont les univers pourtant léchés, et les qualités nombreuses, n’auront pas réussi à survivre au hit populaire de Capcom. En fait, le véritable challenger provient d’un studio petit par la taille mais qui ne démérite pas : Shift. Ce développeur semble s’accrocher à cette idée fixe : non pas détrôner le monstre, mais se faire une belle place dans son sillage avec, en prime, un petit côté « de niche » qui intéressera forcément les fondamentalistes. Confiant en le potentiel d’une telle entreprise, Bandai Namco (Little Nightmares) lance en Europe God Eater 2 : Rage Burst, vendu avec en prime un bonus qui est bien plus que cela… rien de moins que le premier God Eater remasterisé, et sous-titré Resurrection. On se lance, donc, dans une totale découverte de cette licence.
Histoire : 4/5
Premier constat, et première bonne surprise : God Eater 2 : Rage Burst est beaucoup plus riche dans son scénario que ce à quoi on s’attendait. Le scénario n’est pas un Prix Goncourt bien évidemment, mais on apprécie particulièrement l’ambiance qui se dégage de cette histoire. Replaçons le contexte : le soft débute trois ans après la fin de la précédente itération, en 2074 pour être précis, dans un futur plus que morose et même carrément post-apocalyptique, dans lequel l’humanité a pris très cher. En effet, des monstres aussi puissants qu’agressifs, les Aragami, ont pris le dessus sur nous autres pauvres mortels, qui ne sommes plus tout en haut de la chaîne alimentaire. La raison est simple : un rapport de force déséquilibré tant certains de ces monstres s’avèrent tout simplement colossaux. Heureusement, tout n’est pas perdu car, comme le disait si bien Ian Malcolm dans Jurassic Park : la vie trouve toujours un chemin. Et ce dernier est du genre guerrier : il fait place aux God Eaters, des combattants dont les capacités naturelles leurs permettent de maîtriser les God Arcs, l’armement le plus puissant conçu de la main de l’Homme. Leur but est de sauver les meubles du mieux possible, sauvegarder une espèce humaine au bout du rouleau. Dans ce monde rongé par la pluie rouge, phénomène climatique inexpliqué provoquant une épidémie généralisée de peste noire, vous faîtes partie des derniers espoirs : l’escouade Sang…
Il est clair que le studio Shift a voulu donner à God Eater 2 : Rage Burst un côté J-RPG des plus sympathique, et c’est particulièrement frappant dans les rapports que tissent les personnages entre eux. Si l’ambiance est sombre dans son background, l’esprit de camaraderie qui règne chez la team Sang est traité de façon plutôt légère, une sorte de tonalité anime frais et savoureux. Les personnages portent d’ailleurs pas mal le scénario, qui axe plus ses évolutions sur ce qui fait l’âme du bataillon que sur la narration par la situation. Et mine de rien cela fonctionne bien, même si l’écriture connaît malheureusement quelques passages à vide en milieu de jeu. Ajoutons à cela que God Eater 2 : Rage Burst prend la peine de s’assurer que son background assez conséquent soit mémorisé du mieux possible, en proposant un journal au contenu pour le moins impressionnant (et pas très ergonomique) ; sans oublier la petite dose de folie japonaise qui fait toujours son effet (ah, ces personnages féminins !), et on obtient un résultat qui surpasse ce que l’on est en droit d’attendre d’un jeu de ce genre. Et totalement localisé en français, s’il vous plaît !
Gameplay : 4/5
Les premières minutes de God Eater 2 : Rage Burst, voire les toutes premières heures, vont vous paraître carrément rudes. Pourtant, on ne peut pas nier que Shift a mis en œuvre un rythme qui puisse permettre au joueur de ne pas être submergé par les informations sur le champs de bataille. En effet, outre une série de tutoriels dans le HUB, les premières missions sont pensées pour vous permettre d’utiliser, et surtout de comprendre, les différents mécanismes. Le principal est évidemment le rapport au God Arc, une arme toute puissante que vous pourrez faire évoluer à volonté. Sa particularité est qu’elle change de forme : elle est à la fois une arme de corps-à-corps, une arme à feu et un pavois. Très vite cette pluralité de formes va devenir votre meilleure alliée, surtout quand vous maîtriserez le rapport aux améliorations. C’est réussi de ce côté : on s’habitue aux commandes, même les moins ergonomiques (le bouclier !), avec une tranquillité salvatrice pour les nouveaux venus. Seulement attention, car passé ce laps de temps vous devrez prouver que votre assiduité a payé… tout en démontrant aussi vos aptitudes tactiques.
God Eater 2 : Rage Burst se déroule en deux parties : l’une dans un HUB, l’autre sur les champs de bataille. Pendant la première, vous choisirez votre prochaine mission parmi tout un éventail, divisé par modes de difficulté. Puis vous pourrez vous préparer dans les moindres détails : ce que vous apporterez dans votre sacoche pendant les joutes, mais aussi votre équipement et les capacités spéciales de vos coéquipiers. Et ensuite il faudra se lancer dans la mission, en atterrissant dans une arène vous réservant, à chaque coup, un accueil pas très cordial. Si les premières fois se passe à la bourrine, il va falloir très vite savoir alterner entre corps-à-corps et tirs à distance, mais aussi se concentrer sur les forces en présence. En effet, si vous pensiez qu’il serait possible de rentrer dans le lard façon Serious Sam, vous faisiez fausse route. Vos coups ne font pas très mal, mais sachez que les Aragami ont un punch à faire tomber bien des mâchoires. Et si leur intelligence artificielle n’est pas exemplaire, leurs capacités à vous repérer est prodigieuse. On prend plaisir à comprendre les patterns, les mémoriser pour mieux progresser. La clé de God Eater 2 : Rage Burst se trouve, comme très souvent dans les jeux japonais, dans votre capacité à l’apprendre par cœur, véritablement le maîtriser malgré les embûches que le soft prend plaisir à nous tendre.
Maîtriser God Eater 2 : Rage Burst ne sera pas de tout repos tant le jeu regorge de subtilités. Il va vous falloir crafter, dévorer le cadavre de vos victimes afin d’en extirper des éléments, provoquer de nouvelles offensives surpuissantes grâce au mécanisme des links, ou encore faire évoluer vos attaques spéciales qui, vous le verrez, deviendront une priorité à vos yeux ébahis par leur puissance. Dernière subtilité, celle des skills à enclencher dans les différentes formes de votre God Arcs, permettant notamment de gagner en nombre de points de vie. On le voit, les missions sur le terrain seront l’occasion d’un feu d’artifice réunissant bien des éléments, et si l’on s’accroche à l’envie de dépasser l’âpreté des premières heures, alors on découvre un gameplay complet et jouissif. Aller, seule ombre au tableau : l’ergonomie des menus est clairement ratée, inutilement compliquée, mais on s’y fait à longue.
Technique et ambiance sonore : 1/5
God Eater 2 : Rage Burst sur Playstation 4 n’est ni plus ni moins qu’un portage de la version Vita. Autant le dire de suite : c’est tout sauf fameux. Les textures au sol nous ramènent à la fin de vie de la Playstation 2. Ne tirons pas sur l’ambulance, c’est certes en retrait visuellement mais on n’a aucune envie de résumer le soft de Shift à sa simple apparence. Le tout est, heureusement, fluide et la résolution stable. God Eater 2 : Rage Burst fait partie de ces jeux loin d’être des claques techniques, mais qui compensent par son pur plaisir de jeu, à l’image d’un EDF 4.1 : The Shadox of New Despair par exemple. Plus que jamais, l’habit ne fait pas le moine.
Côté ambiance sonore, malheureusement le constat est identique, même si l’OST ne démérite pas. En effet, Bandai Namco met sur le coup l’un de ses plus grands talents internes : Go Shiina, que l’on connaît pour avoir signé les scores d’une tripotée de Tales of, d’Ace Combat et des thèmes pour la licence Tekken. Certains morceaux sont certes un peu répétitifs, mais le problème ne vient pas de la musique. Il est dû à un mixage assez étrange, au rendu étouffé. Au casque l’effet s’amenuise, mais jouer avec le son de la télé pourra faire tilter. On peut aussi regretter l’absence du doublage japonais d’origine, même si la version anglaise ne démérite pas.
Durée de vie : 5/5
Acheter ce God Eater 2 : Rage Burst, et s’y accrocher, c’est l’assurance d’y passer un nombre d’heure démesuré, facilement plus d’une centaine. Entre le solo long d’une cinquantaine d’heures, le multi coopératif qui propose d’y jouer avec 3 amis, mais surtout ces dizaines de tonnes d’éléments à débloquer, à acheter, à faire évoluer, vous aurez de quoi vous amuser plus que de raison. Et quand ce sera fini… il y en aura encore ! Comme écrit en préambule, l’éditeur Bandai Namco a eu l’excellente idée d’inclure le premier épisode remasterisé, intitulé God Eater : Resurrection. On vous proposera, prochainement, un test complet de ce titre, mais sachez dores et déjà que les fans de la licence tiennent cet épisode comme le plus long…
Note finale : 14/20
Au final, God Eater 2 : Rage Burst a cette saveur particulière qu’ont les jeux (très) humbles formellement, mais terriblement addictifs fondamentalement. Si le joueur s’accroche sur les premières heures, très abruptes, alors il découvrira un système de jeu vaste, profond, et un contenu tel qu’il en aura pour une bonne grosse centaine d’heures à chasser de l’Aragami malfaisant. Et ce n’est pas tout car, et c’est une initiative à souligner, Bandai Namco soigne les joueurs en leur proposant ni plus ni moins que le premier épisode, God Eater : Resurrection, totalement remasterisé et lui aussi gigantesque dans son programme intrinsèque. Si l’on ajoute une localisation en français salvatrice, une volonté sympathique de proposer un scénario typé anime, une ambiance post-apocalyptique assez réussie, alors on obtient une bonne alternative dans le milieu cruel du jeu de chasse à la japonaise.