Caractéristiques
- Titre : Toro
- Réalisateur(s) : Kike Maillo
- Avec : Mario Casas, Luis Tosar, Ingrid García Jonsson, José Sacristán, Claudia Canal, José Manuel Poga
- Editeur : Wild Side
- Date de sortie Blu-Ray : 22 février 2017
- Date de sortie originale en salles : 22 avril 2016 (Espagne)
- Durée : 106 minutes
- Acheter : Cliquez ici
- Note : 8/10 par 1 critique
Image : 5/5
Toro fait l’objet d’un master carrément sensationnel. La colorimétrie respecte la photographie de grande classe du film, le piqué est d’une précision à toute épreuve, et la définition est à son maximum tout du long. Wild Side (Viral, La danseuse) nous procure là les conditions optimales afin de profiter de Toro dans les meilleures conditions.
Son : 5/5
Toro est proposé en version française, et originale sous-titrée dans la langue de Molière, dans les deux cas en DTS-HD Master Audio 5.1. Là encore, le travail sur cette édition est impressionnant. L’équilibre du mixage fait un sans-faute, et il le fallait afin de bien savourer l’excellente bande originale sans qu’elle ne prenne trop de place. L’action et bien soutenue, l’ensemble fait preuve d’un relief plus que satisfaisant. Du gros boulot.
Bonus : 3/5
Nul doute que vous vous jetterez sur le making-of de Toro après avoir vu le film, notamment pour en savoir plus sur les cascades impressionnantes. Celui-ci, long d’une demi-heure, propose assez de matière pour être intéressant. Même si les interventions des différentes personnalités ne sont pas spécialement fondamentales, les images de tournage sont assez saisissantes pour intéresser d’un bout à l’autre.
Synopsis
Après quelques temps passés à l’ombre, Toro, un ancien membre de la mafia, est bien décidé à refaire sa vie. Il souhaite plus que tout laisser derrière lui son passé. Mais lorsque sa nièce se fait enlever, il se retrouve entraîné dans une spirale infernale de fuite, de pièges et de violence. Son instinct de tueur va resurgir…
Le film
Le cinéma espagnol a pris l’habitude d’accoucher de petites perles capables de bouger les lignes. On se souvient toutes et tous de la sortie de La Secte Sans Nom, et plus précisément du phénomène Jaume Balaguero (malheureusement en déliquescence depuis Malveillance), qui aura donné un bon coup de fouet au cinéma d’horreur. On n’ira peut-être pas jusqu’à écrire que Toro marche sur ce genre de traces, mais nous allons voir que son traitement franc du collier a de quoi relancer le thriller véritablement percutant.
Cela fait un moment que le cinéma hésite à s’aventurer sur le terrain du film qui prend aux tripes. Ces œuvres qui vous enferme dans une machine à laver et vous impose un tour de manège bien remuant. C’est un fait qui, d’ailleurs, est corroboré par le sentiment de certains des acteurs de ce septième art, actuellement en pleine réforme profonde. On pense notamment à Pierre Niney qui, tout auréolé d’un César du Meilleur Acteur, déclare sa flamme à la bienveillance, alors que rien (ou presque) n’est possible en étant simplement gentil sur un tournage. Sans les rapports très tendus entre Robert De Niro et Jerry Lewis, La valse des pantins n’auraient pas autant remué le bide. Sans les clashs incroyablement tendus entre Klaus Kinski et Werner Herzog, Aguirre n’aurait pas le même écho profond.
On digresse, mais pas tant que ça. Bien évidemment, il est hors de question de comparer Toro à ce genre de métrages. Seulement, il est indéniable que le film de Kike Maillo tend à nous labourer le ventre, via une histoire et des problématiques que tout un chacun peut assimiler comme remuante. Le récit est malin, on débute sur un élément qui ouvre les possibilités, via une séquence chez une diseuse de bonne aventure, qui s’avérera plus tard un personnage secondaire important. Toro se construit sur cela : une prédiction que l’on s’attend à voir se mettre en place. Malin, le scénario met les formes, en instillant entre le personnage principal et l’antagoniste des rapports assez malsains, accouchant de ce qu’on peut comparer, toute proportions gardées, à une tragédie grecque.
Toro profite aussi d’une très bonne écriture des personnages, qu’ils soient secondaires ou principaux. Ce qui accouche d’intrigues qui gagnent beaucoup en relief. Toutes les âmes qui habitent le film sont prises dans un déferlement de violence, même si certaines cachent très bien leur jeu. Une petite dose de surprise donc, même si Toro n’est pas un film à twist : son univers ne s’accommode pas de tels artifices. L’histoire fait plutôt place au crescendo, cette figure de style pousse, dans ce cas précis, un personnage à se mettre totalement à jour après avoir été poussé à bout d’une manière assez terrible. On assiste donc à un véritable chemin de croix, qui se termine dans une séquence visuellement ahurissante. Ajoutons à l’excellent tableau que le casting est au-dessus des attentes, notamment le très inquiétant, et professionnel du couteau, José Sacristán. Un film à découvrir sans hésiter.