Caractéristiques
- Titre : Extraordinary Tales
- Réalisateur(s) : Raul Garcia
- Avec : Christopher Lee, Bela Lugosi, Guillermo Del Toro, Julian Sands, Roger Corman
- Editeur : Bac Films
- Date de sortie Blu-Ray : 1er Décembre 2015
- Durée : 73 minutes
- Note : 7/10 par 1 critique
Image : 4/5
Pour une édition DVD, BAC Films Distribution a assuré un très bon boulot. La définition est tout à fait satisfaisante, les couleurs ne bavent jamais, même si quelques résidus sont à noter autour des écritures du générique. Un vrai plaisir à regarder.
Son : 4/5
Il n’existe qu’une version VOSTFR, et proposée en Dolby Digital 5.1. L’équilibre entre les superbes musiques et les voix est nickel, mais on peut noter un résultat un chouïa moins satisfaisant dans le segment Le Masque De la Mort Rouge. Pour les amateurs de VF, sachez que le casting de voix original est tellement stratosphérique que ce serait un crime, de toutes façon, que de regarder le film autrement qu’en version originale.
Bonus : Non noté
Pas de bonus dans l’édition DVD, mis à part trois trailers.
La critique du film
Le nom de Raul Garcia, réalisateur de cet Extraordinary Tales, ne vous dit sans doute pas grand chose. Pourtant si on vous dit Disney, Aladdin, Pocahontas, vous resituez un peu n’est-ce pas ? Garcia faisait partie des équipes d’animation de ces chefs-d’oeuvre, auxquels on peut ajouter Le Roi Lion et, chez Don Bluth, Le Petit Dinosaure Et La Vallée Des Merveilles, ou encore Fievel Au Far West. Vous comprendrez que savoir cet artiste expérimenté à la tête d’un projet centré sur l’œuvre d’Edgar Allan Poe a, dès lors, éveillé notre intérêt.
Extraordinary Tales prend la forme d’un film à sketch, dont le fil rouge est Edgar Allan Poe lui-même. L’inventeur du roman policier, sous la forme d’un corbeau, évident clin d’œil à l’un de ses gigantesques classiques, l’auteur désormais ailé parcours un cimetière, en proie à la Mort qui voudrait bien le ramener à elle définitivement. L’errance du volatile de mauvaise augure est un prétexte sympathique à l’enchaînement des histoires, bien écrite et interprétée à la perfection par ce qui est l’une des grande réussite du film : le voice acting.
Extraordinary Tales aborde cinq des histoires les plus connues de Poe. Si ce choix peut sembler un peu facile, tant ces scénarios ont été vu ailleurs, il serait dommage de résumer l’œuvre à son contenu scénaristique. Dès le premier segment, La Chute De La Maison Usher, interprétée par nul autre qu’un Christopher Lee qu’on n’a pas finit de pleurer, nous absorbe dans un univers très travaillé artistiquement. Raul Garcia se lâche, maîtrise totalement son sujet, et nous propose une version certes courtes mais surtout sombre à se damner. Ce sera d’ailleurs une constante dans la présente œuvre : le nihilisme y est total.
Puis vient celui que l’on considère comme le meilleur segment d’Extraordinary Tales : Le Cœur Révélateur. Visuellement, c’est un jeu de noirs et de blancs absolument grandiose, créant, sculptant une ambiance suffocante très réussie. Pour se situer, ceux qui ont joué à White Night, ou qui ont lu Sin City, seront en terrain connu. Ici, la durée n’est pas un soucis, et rien ne vient gâcher cette ambiance délétère, à la fois fétide et funeste, qui embaume le fond du sujet. A noter que la narration est assurée par Bela Lugosi, dont l’enregistrement ici utilisé a récemment été retrouvé.
Les histoires d’Extraordinary Tales s’enchaînent vite et bien, le programme ne dépassant pas les soixante-dix minutes. Que ce soit Le Masque De La Mort Rouge ou La Vérité Sur Le Cas Valdemar, l’audace formelle remplace un handicap de temps certain. Le seul segment que nous trouvons problématique se trouve être Le Puits Et Le Pendule, étrangement rythmé, trop bavard et surtout très facile côté scénario. Dommage, car l’interprétation de Guillermo Del Toro est tout simplement irréprochable.
Au final, Extraordinary Tales est un dessin-animé de qualité, que l’on aurait aimé voir allongé de quelques dizaines de minutes. Mais, malgré cet handicap de durée, Raul Garcia réussi à ne pas se perdre, en réussissant quasiment un Grand Chelem, du moins artistiquement. Quand aux fans de Christopher Lee, dans lesquels nous nous comptons, ils auront certainement une petite larmichette au coin de l’œil…