Caractéristiques
- Titre : Dofus Livre 1 : Julith
- Réalisateur(s) : Anthony Roux, Jean-Jacques Denis
- Avec : Sauvane Delanoe, Emmanuel Gradi, Laetitia Lefebvre
- Distributeur : Gebeka Films
- Genre : Animation
- Pays : France
- Durée : 107 minutes
- Date de sortie : 3 février 2016
- Note du critique : 7/10 par 1 critique
Une belle plongée dans un univers vaste
Quelle fierté que Dofus, jeu massivement multijoueur créé voilà 11 ans par Ankama (Mutafukaz), une boîte made in Roubaix ! Jeux à succès (1.5 millions de joueurs par mois), série animée reconnue pour ses qualités, au point d’avoir récemment intégrée Netflix, la licence profite d’un univers gigantesque, en constante évolution, pour pouvoir se permettre des développements aussi surprenants qu’ingénieux. Mais, quand l’heure est venue de se lancer au cinéma, l’on doit bien dire que quelques questions viennent nous hanter. Gestion du rythme, équilibre entre références pour les fans et ouverture à un public « noob », il va falloir que Dofus Livre 1 : Julith assure un max…
L’histoire de ce Dofus Livre 1 s’attache à désépaissir le mystère qu plane autour de Joris, personnage bien connu des fans du Krosmoz, l’univers dans lequel Ankama place toutes ses licences. Mais n’ayez pas peur, vous qui n’êtes pas encore familiarisés avec Dofus, car tout est fait pour que vous puissiez tout capter. Le scénario débute dans l’impressionnante cité de Bonta. Aux côté de son Papychat adoptif, nommé Kérubim Crépin, Joris coule des jours paisibles. Mais l’amour de ce dernier pour le Boufbowl, roi des sports locaux, va sonner le début de ses aventures. Alors que Kérubim doit régler une mystérieuse problématique, son apprenti désobéit, abandonne la surveillance de la maison et court au stade, afin d’obtenir un autographe de Khan Karkass, le plus grand des boufbowleurs de son époque. C’est alors que Julith, sorcière redoutable et redoutée, décide de détruire Bonta, dans une soif de revanche énigmatique.
Aussi bien pour les fans pointus que pour les nouveaux venus
Dès l’ouverture de Dofus Livre 1, l’envie de rassembler fans et nouveaux-venus se fait ressentir. Avec un savant flashback, la situation qui accouchera de l’intrigue est exposée vite et bien, avec un sens du spectacle très surprenant. En fait, ces premières minutes sont d’une importance capitale, tant elles instaurent toute l’ambiance qui déroule juste après. Les codes sont clairement ceux du film d’aventure, voire même du RPG pour les gamers, avec tout ce qui peut provoquer une quête, source de péripéties mais aussi occasions de capter parfaitement l’évolution des personnages. Et, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on est surpris par la qualité du développement de ceux-ci.
Jeter un coup d’œil à Dofus Livre 1, c’est profiter d’un univers si mignon, tellement coloré, et détaillé, que l’on ne voit pas venir l’ambiance bien moins mignonne qu’il n’y paraît. Le style graphique de Dofus, si spécifique (et très belle découverte, pour notre part), travaille à un ressenti beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît. Comme pour le scénario, qui ménage tout le monde, tous les publics pourront s’attacher aux protagonistes de l’histoire. Aussi mignons soient-ils, et bon sang qu’ils le sont, quelques réactions pourront faire rire les parents, ou simples curieux matures, par une science du double-sens très attachante. Plusieurs dialogues ont provoqué bien des rires (« une coucouniette géante !« ), surtout dans le cadre de la relation entre Khan Karkass et la magicienne Bakara, bourrée d’un humour graveleux que l’on a plaisir à décrypter. C’est bien écrit, bien mis en scène.
Roubaix en force !
Dofus Livre 1, dont toute la production fut assurée à Roubaix (zéro délocalisation), surprend aussi par la belle qualité de son animation. C’est fluide, et le niveau peut facilement être comparé avec certains studios d’animation japonaise. Fluidité que l’on ne retrouve pas forcément dans tout le montage du film, avec quelques minutes de métrage qui auraient pu être mises de côté, notamment dans le dernier quart. Un regret qui, pourtant, ne change rien à l’impression globale, très encourageante et qui pousse à découvrir tout le reste de l’univers construit par Ankama.
Au final, Dofus Livre 1 : Julith nous a totalement surpris. On ne le cache pas, l’univers du MMO d’Ankama ne nous est pas familier, mais cette première relation avec l’univers nous laisse une impression bien agréable. Tous les éléments, comme les fameux Dofus, sont très bien présentés, et l’intrigue, classique récit d’aventure, assure une bonne grosse dose de grand spectacle. Et vous savez quoi ? Nous allons certainement nous pencher, dans l’avenir, sur le transmédia mis en place par cette licence…