Caractéristiques
- Titre : Miss Meadows
- Réalisateur(s) : Karen Leigh Hopkins
- Avec : Katie Holmes, James Badge Dale, Callan Mulvey
- Editeur : Under The Milky Way
- Date de sortie originale en salles : 9 Mai 2016 en E-Cinéma
- Durée : 88 minutes
Critique
Sorti en catimini courant novembre 2014 aux États-Unis, Miss Meadows est typiquement le genre de film fait pour justifié le concept VOD. Si celui-ci propose les grands films déjà bien trop markétés lors de leur passage par les salles obscures, il est indéniable que la possibilité de sortir sur une plateforme minimisant les risques financiers peut, et même doit, aider un cinéma plus humble, moins friqué et tout aussi souhaitable, à se faire une place sous un soleil dont le cinéphile aime les multiples rayons. Nous l’avons vu récemment avec le très « whatthefuckesque » The Diary of a Teenage Girl, quelques perles peuvent ainsi être à disposition de tous, et sans passer par la case illégale dans des qualités immondes. Miss Meadows fait-elle partie de ces belles découvertes ?
Miss Meadows (Katie Holmes) porte des jolies robes. Miss Meadows est superbement coquette. Miss Meadows est passionnée par les claquettes, le jardinage, chante à merveille et cultive un amour pour les bonnes manières. Mais Miss Meadows n’est pas vraiment ce qu’elle laisse paraît. Loin d’être seulement charmante et vieux jeu, elle est aussi une justicière implacable, qui n’hésite pas à envoyer ad patres ceux qu’elle identifie comme étant des menace pour la société. Fraîchement arrivée dans un quartier apparemment tranquille, Miss Meadows prend remplace une maîtresse d’école absente indéfiniment et se rapproche du shérif (James Badge Dale) visiblement sous le charme. Mais des meurtres ont lieu dans le coin, et les soupçons guettent la jeune femme qui cache tant bien que mal un déséquilibre certain.
Il y a dans ce Miss Meadows une ambiance un peu folle et sucrée, à l’image de son personnage principal. Les premières images du film mettent un point d’honneur à bien instaurer un climat étrange autour de ce protagoniste, avec un point de vue très clairement adapté au sien. Ainsi, le spectateur est plongé dans de bien drôles de tourments, les méandres d’un esprit aussi intègre que dangereusement déséquilibré. C’est d’ailleurs là le vrai sujet de Miss Meadows, ce qui se cache derrière les bonnes manière peut s’avérer tout aussi dangereux que les comportements les plus ostensiblement dérangés. Une vision assez juste quand l’on s’intéresse un peu à la nature du psychopathe.
Une Katie Holmes en grande forme
Dans ce sens, Karen Leigh Hopkins, réalisatrice de Miss Meadows, que vous connaissez peut-être pour son rôle dans Running Man, réussit à donner à son film une personnalité singulière. Si le rythme est plus problématique, avec une progression un peu saccadée, la substantifique moelle tient bien le coup, notamment grâce à un casting impliqué. En première ligne, Katie Holmes est une très agréable surprise, imprime la bande de sa présence et de son joli minois, donne à ce mélange de thriller et de comédie noire un charisme certain. On ne la pensait pas capable de porter un film sur ses seules épaules, pourtant c’est le cas dans ce Miss Meadows. Apparemment, son rôle de Joey Potter dans Dawson, qui lui a collé une image de « girlfriend » un peu nunuche pendant quelques années, est désormais loin derrière, et c’est tant mieux.
Miss Meadows n’est pas parfait, loin de là. On le répète, le rythme n’est pas idéal, l’équilibre étant parfois trop précaire entre le suspens et une histoire d’amour un peu envahissante. Pourtant, l’on ne peut s’empêcher de rester concentré, plongé dans le film pour savoir où va ce récit à l’atmosphère acidulé. D’ailleurs, et sans en dévoiler un seul des aspects, la toute fin fait son effet, produit une sorte de note finale pour une partition plaisante. Miss Meadows est, en ce sens le parfait petit film imparfait à découvrir en VOD, lors d’une soirée sympa loin de tout grand spectacle pétaradant. On recommande.