Caractéristiques
- Titre : Pandemic
- Réalisateur(s) : John Suits
- Avec : Rachel Nichols, Alfie Allen, Missi Pyle
- Distributeur : Marco Polo Production
- Genre : Action, Science Fiction, Thriller
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 92 minutes
- Date de sortie : 25 Mai 2016 en DVD, Blu-ray et VOD
- Note du critique : 5/10 par 1 critique
Et si l’injustement mal-aimé Hardcore Henry (si vous n’aviez pas lu notre critique, il est encore temps d’y remédier) avait été le top départ d’une nouvelle mode ? Ou plutôt d’un sous-genre à celui du found footage : le first person movie, dont la différence principale serait de proposer un trip proche de celui que l’on ressent en jouant à un FPS du type Doom ? S’il est encore trop tôt pour répondre à cette question qui donne de l’acné aux gardiens du temple cinéma, il est tout de même temps d’accueillir un film que l’on pourra qualifier de « suiveur ». Présenté comme un film d’infectés à la sauce jeu-vidéo (Dead Island et Dying Light nous voilà !), Pandemic n’était pourtant pas spécialement attendu jusqu’ici, d’ailleurs c’est en Blu-ray, DVD et VOD que nous accueillons cet effort signé John Suits. Découvrons s’il en a dans les idées.
Dans Pandemic, un mystérieux virus a infecté une énorme partie de l’humanité. Vous êtes Lauren (Rachel Nichols), un médecin qui a réussi à trouver secours dans un camp de réfugiés. Au sein de ce qui s’avère un véritable bataillon, composé autant de scientifiques que de guerriers, votre mission est tout simplement d’aider à stopper l’épidémie, rien que ça. Alors, vous êtes envoyée sur le terrain, avec arme, matériel de test pour trouver des survivants, et une combinaison qui comprend un casque à caméra. En compagnie de trois autres survivants, vous allez devoir faire très attention. Car vous êtes peut-être le dernier espoir de l’humanité.
Une chose est sûre, Pandemic a autant de chances d’être pensé comme un FPS version cinéma, que de se voir remettre une Palme d’Or. Disons que le film a, en fait, beaucoup plus en commun avec Rec 2 qu’avec Hardcore Henry. Une troupe avec des caméras individuelles intégrées dans un casque, coursée par des infectés, ça ne vous rappelle rien ? Si le début est dans la droite lignée du film signé par Jaume Balaguero (qui a disparu des radars, par ailleurs), avec une exposition très rapide et une mise en scène qui privilégie la vitesse à la visibilité, bien vite on se rend compte que le réalisateur va avoir recours à une multitude d’angles de caméra. Dès lors, impossible de ne pas penser que Pandemic n’est pas un found footage qui a observé une ouverture avec Hardcore Henry et se retrouve à vouloir surfer la belle vague. Preuve en sont ces nombreux plans issus de caméras de surveillance, nous faisant sortir de la peau des personnages.
Une fois que l’on a mieux capté Pandemic et mis de côté l’argument markéting, il reste un film à vivre. On se trouve là face à une série B, limite Z tant les moyens sont visiblement minuscules… mais les résultats obtenus ne sont pas dégueulasses. La réussite de l’œuvre se situe dans l’emballage : les décors ont un bon rendu, et les maquillages des infiltrés ne déçoivent pas. On a même droit à quelques petites fulgurances gores, dont un crâne explosé à coups de crosse bien énervé, qui a tout pour devenir un gif du genre sauvage. Si le récit ne nous emporte pas, disons que quelques situations de ce Pandemic nous font penser que le film n’est pas un ratage pour autant. On relève ce passage bien cruel d’une survivante accrochée comme un appât par des infestés pour le moins débrouillards, ainsi qu’une séquence qui rappellera à tous les fans de Rec (des gens de bon goût) une scène particulièrement tendu.
Alors certes, Pandemic n’est pas du genre à laisser un souvenir impérissable. Mais pour les amateurs hardcore de found footage, une catégorie de personnes où l’on retrouve votre humble serviteur, ce film aura tout de même un petit goût de sympathique « actioner » à la grosse sauce zombies ou infectés. Pas de blabla, un background réduit à peau de chagrin, il s’agit d’un shoot d’adrénaline bien rythmé et qui, une fois l’effet de la posologie évanoui, donne surtout envie de découvrir une autre proposition du genre. Pandemic, c’est l’exemple typique d’un cinéma bis assumé et pas désagréable vu comme tel.