Caractéristiques
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Test effectué sur :
- Playstation 4
- Ordinateur/PC
- Xbox One
- Mac
- Développeur : Milky Tea Studios
- Editeur : Wales Interactive
- Date de sortie : 6 mai 2016
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- Note : 3/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Introduction
On a récemment parlé de l’un des meilleurs apports de la précédente génération avec ces jeux d’aventures à forte tendance narrative, mais un autre phénomène a aussi marqué la « PS360 » au point d’en entendre les échos toujours aussi clairement aujourd’hui. Il s’agit de la scène indépendante qui, sans moyens vertigineux, a réussi à nous donner de sacrés moments vidéoludiques, parfois même parmi les meilleures expériences de ces dernières années (Hotline Miami, Amnesia, Minecraft, Rogue Legacy et encore des dizaines et des dizaines). Mais, comme toujours, une bonne vibe est contrebalancé par un côté obscur, et si les jeux indépendants top niveau élève le niveau, ceux qui s’avère ratés le sont sans compromis en général. Alors, où se situe exactement Coffin Dodgers ?
Histoire : 2/5
Bon, on ne va pas non plus mettre trop en avant cette caractéristique tant le scénario d’un jeu de kart est on ne peut moins attendu par les joueurs. Aller, à part Diddy Kong Racing et Crash Team Racing qui présentent des embryons de scénario, on ne peut pas dire que le genre soit attendu pour ses possibilités d’écriture. D’ailleurs, pour tout vous dire, comme pour Brick Breaker nous devions nous passer de cette catégorie histoire. Mais, tout de même, Coffin Dodgers fait l’effort de proposer un univers, et même une justification à le tenue de ces courses de caddies. C’est très simple : dans une ville remplie de personnes âgées, sorte d’arche anti-canicule qui n’aurait pas comme seule solution de nous faire travailler un jour férié par « solidarité » (hum), la Mort rôde. Se régalant de son festin d’âmes, elle organise un tournoi de caddies, duquel n’en sortira vivant que le vieux le plus rapide, et le plus vicieux. Bon, ce n’est pas le scénario du prochain Christopher Nolan (c’est sans doute bien mieux, tout bien réfléchi), mais Coffin Dodgers fait l’effort, ce qui est à souligner.
Autre trace d’huile de coude, une version localisée en français est mise à disposition, malheureusement techniquement insuffisante, on y reviendra plus tard. Avec leur peu de moyens, les développeurs de Coffin Dodgers ont tout de même pris la peine de mettre les formes, et on peut même dire que le jeu a une certaine personnalité, un je-ne-sais-quoi de « Timburtonien » (mais à la Alain Deloin, ne vous enflammez pas) à la sauce humour noir. Ce n’est pas vraiment logique (des zombies, des extraterrestres ? Hein ?), pas profond pour un sou bien évidemment. Mais il se forme un sentiment sympathique au final.
Gameplay : 2/5
C’est rigide comme la démarche d’Alain Juppé qui tenterait l’ascension de la Dune du Pilat. Mais, là encore, le rendu très mauvais est évité car Coffin Dodgers assure le strict minimum. Si l’on a des raisons d’en vouloir aux développeurs sur certains points, on va y revenir, il faut tout de même bien souligner que les caddies répondent au doigt et à l’œil. Un peu trop même, à tel point que freiner n’est pas une option souvent utilisée, mais au moins on n’a pas l’impression d’avoir des camions ou des savonnettes entre les pattes. Du coup, jouer à Coffin Dodgers n’est jamais une épreuve pour les nerfs.
Plus problématique, Coffin Dodgers est atteint par deux soucis assez majeurs. Tout d’abord, chaque pilote se comporte exactement de la même façon, quel que soit le poids de celui-ci. Un constat assez triste, notamment pour la rejouabilité du titre. Autre point décevant, les différentes armes manquent clairement de patate, que ce soit dans leur utilisation ou dans leurs effets. C’est très générique (accélération, traces d’huile au sol, missile, mitraillette, bouclier ou explosion de zone autour du kart), même si l’idée de donner à chaque personnage de Coffin Dodgers une batte a tendance à nous rappeler Road Rash. Toujours comme Alain : Deloin mais tout de même il y a quelque chose.
Dernier focus sur le gameplay de Coffin Dodgers, il faut parler des améliorations de caddie, et de l’expérience glanée durant les courses. Pour les perfectionnements mécaniques, elles ne sont possibles que contre argent sonnant et trébuchant : ce n’est pas parce que vous êtes une personne âgée que le capitalisme ne vous étreint pas. Bon, dans les faits on peut très bien boucler le mode solo sans même une seule de ces évolutions, même si ça vous fera galérer un chouïa sur la fin. Et, quand vous aurez mis un tigre dans le moteur, ça devient carrément easy de chez easy. Un manque d’équilibre donc, Coffin Dodgers donne d’ailleurs de drôles d’impressions de jeu pour mobile qui aurait fait un voyage vers les consoles un peu sur le pouce. Un sentiment qui se vérifie plus tristement côté technique.
Technique et ambiance sonore : 1/5
Oula. Bon, il est clair que Coffin Dodgers n’a pas été pensé pour la Playstation 4. Pas que ce soit immonde, à la rédac’ on n’est pas du genre à cracher sur un style épuré et bien imaginé. C’est juste que le minimum n’est pas apporté : on a l’impression de jouer à un jeu PS2 lissé et heureusement bien fluide. Heureusement, pas d’escaliers qui vous arrachent les yeux, ni de baisse de framerate qui vous fait croire à un effet de bullet time, donc on a au moins le plaisir de la propreté. Mais il n’y a que ça, même les sous-titres ont du mal, signalons que les caractères à accent ne s’affiche pas… Coffin Dodgers fait, encore une fois, l’effet d’un jeu pour mobile que l’on nous propose sur consoles.
Côté sons, Coffin Dodgers n’est guère plus brillant. Le morceau du début a de la personnalité, et tant mieux car il s’agit du seul qui jouera en boucle, encore et encore, tout du long de tous les modes de jeu. Pour les bruitages, c’est à peu près du même niveau que les sensations sonores offertes par Gran Turismo (ndlr : oh la mauvaise langue !) : le même gazouilli de moteur pour tous. Bon, on ne va pas appesantir : Coffin Dodgers ne tient pas la route techniquement.
Durée de vie : 2/5
Le contenu de Coffin Dodgers est à peine honnête, du moins pour son mode solo. Le mode histoire est bien court, il vous faudra une heure pour en arriver à bout. Autres modes : un mode « monde ouvert » qui n’offre rien de folichon, on se ballade et on se lance des courses. Grand-Père Fou est plus sympathoche, on doit retrouver des objets précis sur la map. De quoi vous occuper une petite heure de plus. Mais là où Coffin Dogers gagne un point sur la note, c’est dans son approche du multijoueur, excessivement classique mais que l’on apprécie énormément. En effet, pas de jeu en ligne mais en local, ce qui remet au goût du jour les joutes endiablées « in real life ». C’est clairement rafraîchissant de se filer des coups de coudes dans les côtes sur le canapé et on enchaîne les courses sans vraiment s’en rendre compte.
Note finale : 7/20
Coffin Dodgers est une expérience mitigée, qui souffre d’un véritable manque de moyen côté technique, d’un manque d’approfondissement de son gameplay, et d’un solo beaucoup trop court pour être mémorable. Cependant, il en ressort tout de même une petite sensation de jeu nanardisant, et non pas de gros navet vidéoludique. Pour cela, il vous suffira, bande de nolifes, d’avoir sous la main quelques potes, quelques bières fraîches, et bien entendu assez de manettes pour en faire profiter tout le monde. Coffin Dodgers ne devient pas pour autant un sérieux concurrent de Mario Kart, mais apporte assez de fun pour égayer quelques soirées. C’est déjà ça.