[Test – DVD] Nom de code : oies sauvages – Antonio Margheriti

Caractéristiques

  • Titre : Nom de code : oies sauvages
  • Titre original : Arcobaleno selvaggio
  • Réalisateur(s) : Antonio Margheriti
  • Avec : Klaus Kinski, Lee Van Cleef, Mimsy Farmer
  • Editeur : Artus Films
  • Date de sortie Blu-Ray : 5 Juillet 2016
  • Date de sortie originale en salles : 17 juillet 1985
  • Durée : 97 minutes
  • Note : 7/10

Image : 4/5

Voilà un master en tous points nickels. Bien entendus, il reste quelques imperfections de ci de là, un ou deux plans un peu moins nets que les autres, mais l’ensemble est incroyablement qualitatif. Et c’est primordial pour bien savourer cette bisserie, tant Margheriti (et son directeur photo Peter Baumgartner) met un point d’honneur à soigner son éclairage, ses couleurs. Un travail d’orfèvre nécessaire donc, et évidemment Artus propose le film dans son format d’origine.

Son : 4/5

Nom de code : oies sauvages est proposé en version française et allemande sous-titrée dans la langue de Molière. La première est un peu étouffée sur certains segments, mais reste tout à fait agréable à l’écoute, tandis que la deuxième reste la plus propre. Là encore, du boulot de qualité.

Bonus : 3/5

Curd Ridel, dessinateur et scénariste de bande dessinée de talent, assure un bonus intitulé « Une poignée de mercenaires » d’une bonne grosse vingtaine de minutes. Si le bonhomme est toujours aussi plaisant à écouter, on aurait aimé qu’il s’attarde plus sur le film en lui-même que sur les carrières des différents protagonistes. L’édition est complétée par l’habituel duo diaporama-trailers.

Synopsis

Un milliardaire Hongkongais recrute une troupe de mercenaires pour démanteler un réseau de trafiquants de drogue dans le Triangle d’Or asiatique. Le commando s’entraîne durement et lance enfin l’opération. Alors que la mission débute avec succès, les Oies Sauvages vont se trouver face à une véritable milice paramilitaire aux ordres du cartel.

image lee van cleef nom de code oies sauvages

Le film

Le parcours d’Antonio Margheriti a cela de passionnant que l’on ne sait jamais trop sur quoi on va tomber en découvrant l’un de ses films. Mis à part la constance dont il fait preuve pour ce qui est de son talent pour la lumière et les mouvements de caméra ambitieux, celui qui est aussi connu sous son alias « Anthony M. Dawson » s’est donné corps et âms à bien des genres, et dans des logiques parfois différentes. Parfois véritable auteur aux thèmes clairement identifiés, le metteur en scène pouvait aussi se compromettre dans des métrages plus discutables mais néanmoins jamais totalement dénués de cette matière prompte à satisfaire les amateur de bis. Nom de code : oies sauvages fait clairement partie de la deuxième catégorie, mais dans le haut du panier…

Car Nom de code : oies sauvages, s’il s’inscrit dans la mode des films d’escouade qui pullulaient à l’époque, est aussi un budget assez conséquent pour un Antonio Margheriti dont la fin de carrière s’approchait fatalement. Dès lors, malgré un scénario qui enchaîne les séquences attendues, on est très agréablement surpris par le rendu des séquences d’actions, explosives et même recherchées à l’occasion d’une utilisation de maquettes absolument délicieuse. On pense évidemment à cette énorme poursuite en voiture, pourtant à la limite de la gratuité mais qui se savoure avec passion tant certains plans réussis rappelleront que cet artisanat du modèle réduit pouvait s’avérer payant visuellement.

image klaus kinski nom de code oies sauvagesLes péripéties de Nom de code : oies sauvages ne sont jamais trop espacées, ce qui fait oublier une partie des faiblesses d’écriture. Ça tombe bien, c’est exactement ce que l’on était venu chercher dans ce film : un scénario qui sert de prétexte à un enchaînement de séquences violentes, le tout englobé par le talent esthétique d’Antonio Margheriti pour nous en mettre plein les rétines. Le réalisateur se fait bien plaisir en faisant exploser des éléments de décors dès que possible, et l’on sait à quel point le metteur en scène était friand de cet exercice qu’il maîtrisait les doigts dans le pif. Et qui dit explosion dit violence, Nom de code : oies sauvages ne déçoit pas dans cet exercice avec de petits inserts du plus bel effet, finissant de faire des gunfights des instants bien savoureux.

Nom de code : oies sauvages utilise l’image de stars à l’international, ce qui assurait à l’époque une vente hors des frontières italiennes. Les têtes d’affiche sont du genre alléchantes : Klaus Kinski, Lee Van Cleef, Ernest Borgnine et Mimsy Farmer. Le premier ne déçoit pas, comme à son habitude : il campe un bad guy aux intentions louches et pas super justifiées mais sa prestation rend le personnage crédible. Le deuxième a l’air fatigué, ses yeux sont toujours vifs et percent l’écran à l’occasion, mais on sent malheureusement que sa carrière (et même sa vie malheureusement, puisqu’il décédera  ans plus tard, snif) est sur les jantes. Le troisième cabotine dans la joie et l’allégresse, et traverse le film avec l’aisance d’un cachetoneur sûr de ses forces. Quant à la dernière, sa présence est avant tout physique, son personnage n’étant volontairement pas trop développé.

Nom de code : oies sauvages figure sans mal parmi les meilleurs films d’escouade qui ont déboulé dans les années 1980. Le spectateur qui sait à quoi s’attendre avec ce genre de production bis en aura pour plus que son argent, tant le plaisir de la découverte est complété par un sérieux formel de tous les instants. Ça pète de partout, ça tire à vue, ça explose, c’est pas trop mal joué et l’on termine le visionnage avec la sensation d’avoir eu plus que ce qu’on pouvait attendre. Dès lors, Nom de code : oies sauvages ne peut qu’être considéré comme une bisserie recommandable.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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