[Test – Blu-Ray] 13 Hours – Michael Bay

Caractéristiques

  • Titre : 13 Hours
  • Réalisateur(s) : Michael Bay
  • Avec : John Krasinski, James Badge Dale, Max Martini, Pablo Schreiber, David Denman
  • Editeur : Universal Pictures
  • Date de sortie Blu-Ray : 16 Aout 2016
  • Date de sortie originale en salles : 30 mars 2016
  • Durée : 147 minutes
  • Note : 9/10

Image : 5/5

Il fallait absolument que ce Blu-Ray soit d’une qualité exceptionnelle afin de coller parfaitement à l’excellent travail signé Dion Beebe à la photographie. Eh bien vous serez heureux d’apprendre que le résultat dépasse même ces espérances : voilà l’un des BR les plus impressionnants que l’on ait pu tester. Colorimétrie, définition, contrastes : tout atteint des sommets !

Son : 5/5

13 Hours est proposé en français, espagnol, allemand, italien et japonais en Dolby Digital AC3 5.1 Surround. Mais soyons clairs, l’énorme morceau de ce Blu-Ray est évidemment la version originale sous-titrée (au choix : espagnol, allemand, français, italien, japonais, anglais, danois, finnois, néerlandais, norvégien, suédois) qui est proposée dans un Dolby Atmos là encore en tous points saisissant : on est en plein cœur de l’action, le gros travail sur les bruitages se savoure avec bonheur. Du grand art.

Bonus : 4/5

Les bonus de ce Blu-Ray de 13 Hours sont rassemblés dans un second disque. « Consigner l’histoire : trouver la vérité au milieu du chaos » est un module de 8 minutes qui explique à quel point ce projet fut motivé par un fait réel difficile à bien aborder. « A la découverte des soldats secrets de Benghazi » est, lui, long de 27 minutes et décrit le travail d’identification que les acteurs ont du mettre en œuvre avec leurs modèles réels. « Préparation au combat : les coulisses de 13 Hours« , est un making of de 26 minutes qui regorge d’images intéressantes issues du tournage. « Opération : l’avant-première de 13 Hours » présente en 3 minutes l’avant-première démesurée qui eu lieu à Dallas. « Hommage », est un clip dont toute la matière est dans le titre : deux minutes pour saluer l’âme des personnes disparues lors de cette histoire vraie. Beaucoup de matière donc, même si l’on regrette que Bay ne se soit pas prêté au jeu du commentaire audio.

Synopsis

Benghazi (Libye), 11 septembre 2012. Face à des assaillants sur-armés et bien supérieurs en nombre, six hommes ont eu le courage de tenter l’impossible. Leur combat a duré 13 heures. Ceci est une histoire vraie.

image blu ray 13 hours

Le film

S’il existe bien un réalisateur qui représente la différence de traitement entre succès public et critique, c’est bien Michael Bay. Chez Culturellement Vôtre, on est divisé à son sujet, mais un élément revient inévitablement en fin de débat : ce réalisateur est loin d’être l’homme dénué de talent que certains se plaisent à décrire. No Pain No Gain, film à réhabiliter au plus vite tant ses qualités sont nombreuses, et notamment dans l’exploitation de moyens limités, a débuté une sorte de remise en question chez le metteur en scène qui, visiblement, avait besoin de souffler après ses blockbusters pétés de thune. Après un énième épisode de Transformers, Bay revient à une production plus humblement budgété que ce que le réalisateur a l’habitude de maîtriser dans ses films de robots : 45 millions de dollars pour tourner 13 Hours, les soldats secrets de Benghazi, une adaptation d’un livre américain à grand succès (écrit par Mitchell Zuckoff), lui-même basé sur un fait de guerre dramatique pendant le conflit libyen. L’occasion pour le réalisateur de se dévoiler d’une belle pertinence.

13 Hours, les soldats secrets de Benghazi est un film de guerre qui s’inscrit dans deux traditions cinématographiques purement américaines : le film de conflit armé et le western. Les deux ont droit à une moitié de métrage, dans une structure parfaitement maîtrisée qui évolue avec une belle fluidité. La mise en place de la première partie est l’occasion pour Michael Bay de donner dans l’action et le suspens, ce dernier explosant dans une séquence de poursuite en voitures démentielle, un moment inoubliable de grand spectacle qui traduit très bien le chaos dans lequel la ville libyenne s’enfonce encore à l’heure actuelle. Puis L’histoire vraie sur laquelle s’appuie 13 Hours évolue vers une situation malheureusement parfaite pour installer une problématique bien connue des amateurs de ce genre : celle de l’assaut subit, de la défense d’un point non seulement stratégique mais surtout vital pour la survie des combattants qui résistent aux vagues armées. Le réalisateur capte toute l’horreur de cette position d’attente, mais aussi la violence foudroyante de chaque charge que les ennemis lancent contre le camp retranché, et nous la fait ressentir à chaque minute. On pense évidemment à Alamo, d’ailleurs un personnage évoque clairement le film lors d’une réplique, mais aussi au Assault de John Carpenter.

13 Hours, les soldats secrets de Benghazi est un film qui déborde d’émotions. Michael Bay est décidément un réalisateur beaucoup plus intéressant que certains veulent bien nous le faire croire : on vogue du suspens à l’émoi, en passant carrément par l’épouvante ou encore le désespoir, et tout ça grâce à la qualité d’écriture qui habite l’intégralité de l’œuvre. Outre les séquences d’action qui en mettent plein la tronche autant grâce au talent du metteur en scène pour les emballer qu’à l’équilibre du scénario, les petites respirations sont tout le temps l’occasion de faire plus ample connaissances avec les personnages, et il est fort à parier que chacun d’entre eux vous laissera un souvenir indélébile. Dès lors on ne peut qu’être pris aux tripes par la terreur qu’ils traversent, ce qui assure de facto la réussite de ce 13 Hours. Bien aidé par une ambiance visuelle parfois fascinante, comme ces ennemis qui avancent dans le brouillard, le film va au-delà de ce qu’on en attendait en étant un plaisir pour les esthètes.

image film 13 hours

13 Hours, les soldats secrets de Benghazi est bien entendu l’occasion de tirer certaines leçons, et là aussi Michael Bay nous étonne. Rappelons que le film fut raillé par la horde habituelle (à comprendre sur Twitter) pour son fond qui tire à boulet rouge sur l’incroyable attentisme du gouvernement américain alors que les troupe, qu’il fut si prompt à déployer, devait faire face à une situation pour le moins périlleuse. Sur cet élément précis, Bay est très critique et apporte un point de vue clairement désabusé : on ressent le désarroi face à l’attentisme dont fut victime ces américains sur le terrain, mais aussi une rage contre les donneurs d’ordre, véritables responsables de la situation. Alors certes, 13 Hours fait preuve d’un manichéisme assez marqué, réduit clairement les forces en présence en « gentils » et « méchants »… du moins jusqu’au final en forme de respiration. Après l’incroyable tension de la bataille et le sentiment d’abandon que ressentait le groupe, il est temps de tirer des leçons, et celles-ci sont plus équilibrées que l’on aurait pu croire : les américains se doivent de quitter ce pays qui n’est pas le leur, et les libyens de mener leur révolution. L’une des images du final laisse une impression que l’on n’attendait pas aussi amère : le drapeau américain n’est pas fièrement dressé comme à l’habitude des productions pro-américaines, mais massacré et plongé dans la piscine de l’ambassadeur assassiné. 13 Hours traduit une envie de remise en question assez renversante tant l’on ne s’attendait pas à la capter dans ce genre de film.

13 Hours, les soldats secrets de Benghazi est donc une excellente surprise, que l’on n’attendait pas à un tel niveau. Bay utilise les temps morts pour construire des personnages attachants même si « over the top », maîtrise si bien son rythme que les deux heures et vingt minutes passent à une vitesse prodigieuse. Seule retenue : ces plans à l’épaule qui tremblent beaucoup, pas très nombreux en nombre heureusement mais qui gâchent un peu la compréhension de l’espace au profit d’une construction de la tension. Rien qui puisse porter atteinte à l’impression qui règne en sortant de ce visionnage : 13 Hours est le meilleur film de son réalisateur, un sacré spectacle, et une œuvre profondément marquée par son temps.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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