Caractéristiques
- Titre : Le Secret Des Tentes Noires
- Titre original : The Black Tent
- Réalisateur(s) : Brian Desmond Hurst
- Avec : Donald Sinden, Anthony Steel, Anna-Maria Sandri
- Editeur : Elephant Films
- Date de sortie Blu-Ray : 6 Septembre 2016
- Date de sortie originale en salles : 20 mars 1957
- Durée : 92 minutes
- Note : 7/10 par 1 critique
Image : 5/5
Elephant Films livre là un Blu-Ray remarquable. Le Secret Des Tentes Noires est un véritable plaisir des yeux tout du long, dont la définition optimale assure un niveau de détail fascinant. La colorimétrie est une sorte de bouquet final de tous les instants, notamment dans la tente des bédouins qui, à n’en pas douter, fera beaucoup d’effet. C’est du tout bon.
Son : 5/5
Le Secret Des Tentes Noires est proposé uniquement en version originale sous-titrée en français. On a droit à une piste en DTS HD Master 2.0 très efficace, sans la moindre trace d’un quelconque souffle. Là encore, du très bel ouvrage.
Bonus : 2/5
L’intraitable Jean-Pierre Dionnet nous présente Le Secret Des Tentes Noires pendant huit minutes, assez pour que le maître de cérémonie puisse nous en apprendre pas mal, mais tout de même un peu court. Notons la présence des classiques bandes annonces et celle de la galerie photo.
Synopsis
Vers la fin de la campagne africaine britannique, et après un affrontement, le capitaine Holland (Anthony Steel) est recueilli par Mabrouka (Anna Maria Sandri), la fille du Cheikh d’un campement de tentes noires, et décide de s’y installer. Quelques années après la guerre, le Colonel Sir Charles Holland (Donald Sinden), accompagné dAli (Donald Pleasence), part traverser le désert de Libye à la recherche de son frère disparu…
Le film
Le Secret Des Tentes Noires, petite pépite aujourd’hui un peu oubliée des cinéphiles, est un véritable modèle de film d’aventure « à l’ancienne ». Le scénario est en tout points admirable tant les différents éléments se mettent en place dans le seul, et très avoué, but de donner au spectateur ce qu’il est venu chercher : de l’exotisme et une pointe suspens, le tout au sein d’une structure favorisant le fantasme, l’imaginaire.
Les Secret Des Tentes Noires s’inscrit en plein dans ces films à narration en flash back, du moins après avoir subtilement instauré une telle possibilité. Tout part du désir d’un homme de retrouver son frère (incarné par Anthony Stell, vu dans Les Quatre Plumes Blanches), lequel est porté disparu depuis bien trop longtemps. Il se rend sur les lieux à partir duquel sa piste s’évapore brusquement : un camp de bédouins amicaux, hospitaliers de manière exemplaire. Le chef de cette tribu du désert va devoir raconter les faits, lesquels vont révéler bien des événements… Un récit au passé donc, qui ne manque pas de charmes purement visuels. En effet, Le Secret Des Tentes Noires profite d’une possibilité rarissime à l’époque : pourvoir tourner en décors naturels, dans une somptueuse Libye. Cela provoque des séquences ravissantes, qui sentent le réel, comme tout ce passage dans des ruines majestueuses.
Le spectateur aura aussi droit à quelques instants d’action rondement menés, et là encore bien aidés par une reconstitution parfaite avec, notamment, des chars véridiques. Mais il faut tout de même préciser que Le Secret Des Tentes Noires n’est pas un film de super héro, et que l’action pure n’y a pas spécialement sa place. Le scénario n’est pas en reste, et aime à varier les impressions, comme cette séquence avec les soldats allemands qui se prennent en cliché en ayant du mal à utiliser l’appareil photo. L’ensemble cherche un équilibre entre panache et romantisme, en provoquant une large fourchette de sentiments, ce qui est une bonne chose un peu trop oubliée de nos jours. Peut-être plus problématique, Brian Desmond Hurst est un metteur en scène trop appliqué, et l’on aurait aimé plus de mouvements de caméra, notamment dans la fameuse séquence des chars qui, si elle reste impressionnante, reste tout de même un peu trop statique.
Le Secret Des Tentes Noires n’a cependant pas le temps de vraiment nous faire sentir cette petite retenue. En une heure et demie à peine, ce film bien rythmé nous concocte une évasion vers une terre autre, aux mentalités et coutumes différentes. La différence est d’ailleurs le thème central du film, qui veut croire que les sentiments profonds entre deux êtres humains peuvent rapprocher ce qui semble, de prime abord, à jamais éloigné. On aime ces bédouins, leur mode de vie peut-être plus sain que le nôtre, du moins c’est ce que semble nous dire ce final très symbolique. Le spectateur en ressort avec des images plein la tête, l’impression d’avoir vécu une sacrée aventure, et les rétines durablement marquées par ces couleurs divines.