[Test – DVD] La Vallée du Solitaire – Alan Lemay

Caractéristiques

  • Titre : La Vallée du Solitaire
  • Titre original : High Lonesome
  • Réalisateur(s) : Alan Lemay
  • Avec : John Drew Barrymore, Chill Wills, John Archer, Lois Butler
  • Editeur : Artus Films
  • Date de sortie Blu-Ray : 6 Septembre 2016
  • Date de sortie originale en salles : 1950
  • Durée : 77 minutes
  • Note : 7/10

Image : 3/5

Le master de cette Vallée du Solitaire fait un peu peur lors des premières secondes, avec une image un peu instable mais qui, heureusement, retrouve son immutabilité une fois le générique passé. L’image trouve alors un rythme de croisière tout à fait acceptable. La bande est parfois marquée par le temps mais, et c’est une constante chez Artus Films, la définition est assez bonne (en dehors des quelques plans de nuit) pour assurer un visionnage agréable.

Son : 4/5

La Vallée du Solitaire est soumis uniquement en version originale sous-titrée en français, et ce dans un Dolby Digital 2.0 assez étonnant. Si un léger souffle est perceptible sur quelques minutes de métrage, la netteté de l’ensemble fait plaisir à entendre.

Bonus : 4/5

Les habitués de cette collection « Les grands classiques du western » savent qu’ils retrouveront, dans les bonus, une présentation par le très pointu George Ramaïoli. En 22 minutes, on en apprend beaucoup sur la production (notamment qu’Alan Lemay n’a sans doute pas signé le film) et surtout le casting, sur lequel notre maître de cérémonie redouble d’anecdotes à la fois croustillantes et éclairantes. Du très bon travail donc, complété par l’habituel duo formé par les bandes-annonces et le diaporama.

Synopsis

Après s’être enfui du ranch où il a été sévèrement traité, le jeune Cooncat (John Drew Barrymore) arrive à Big Bend, dans le Texas. Obligé de voler pour se nourrir, il se fait attraper et est aussitôt accusé d’un double meurtre perpétré juste avant. Il va devoir faire preuve de ténacité pour prouver son innocence, heureusement aidé en cela par la jolie Meagan, la fille d’un riche propriétaire local.

image artus la vallée du solitaire

Le film

On ne le répétera jamais assez : la beauté du cinéma, quand on s’y intéresse, est qu’il nous réserve continuellement des surprises. Le septième art ne nous laisse jamais croire que l’on a tout vu, tout entendu, se charge de nous faire croiser le chemin de caravanes qui prennent la forme de véritables cavernes d’Ali Baba. Parmi elles, Artus Films abat un travail considérable pour la cinéphilie, et ce au sein de différentes collections alléchantes. Cette fois-ci, nous abordons le western dit « classique », américain donc, un genre parcouru en large et en travers mais qui a encore de quoi nous surprendre. Enfin, c’est ce qu’on se dit en sortant de La Vallée du Solitaire, dont les qualités nous ont marqué.

Le début de La Vallée du Solitaire laisse pourtant présager un western à la saveur convenue. Un jeune homme, rapidement surnommé « Cooncat » de par son caractère rebelle, trouve refuge au sein d’un ranch au passé trouble. Du moins, après avoir été chopé la main dans le pot à confiture, et en avouant un double meurtre énigmatique. Il règne sur ce film une atmosphère étrange, on sent bien que le jeune homme nourri une rage telle qu’on la ressent comme un appel à l’aide constant. Dans le même temps, le film distille des éléments à la frontière du fantastique : la menace représentée par deux bandits sanguinaires… et prétendument morts quelques années auparavant. Visiblement, le ranch et ses habitants n’ont pas la conscience tranquille, quelque chose se trame sournoisement, et un ancien conflit entre ranchs est sur le point de renaître de ses cendres.

image film la vallée du solitaire

La Vallée du Solitaire devient alors un film sur le fameux Cooncat, qui va gagner en présence au fil du temps. De jeune voyou proche de la potence, il évolue tout d’abord en grande gueule cherchant à prouver son innocence fondamentale, puis en véritable élément salvateur lors d’un final peut-être un peu décevant dans les explications qu’il nous fournit  (on n’en dira pas plus pour ne pas spoiler). On s’attache peu à peu au personnage, et la prestation de John Drew Barrymore (oui, le père de l’actrice) passe d’outrancière à plutôt juste alors que le récit nous démontre que le protagoniste est franc du collier.

La Vallée du Solitaire est un western pas si classique que cela, en tout cas loin de l’idée que l’on peut se faire de ce genre, tout en respectant un minimum l’imagerie très codifié. On a droit à séquences typiques comme celles de la fête dansante, du martyr infligé à un Cooncat trainé à l’arrière d’un cheval, ou encore à une fusillade, par ailleurs assez dramatique dans l’établissement des deux camps qui se font face. On apprécie particulièrement le rôle tenu par les deux femmes de l’histoire, bien plus fortes qu’elles ne le paraissent de prime abord. Cela rajoute encore à la personnalité de ce scénario courageux, qui ose parfois s’aventurer un chouïa en-dehors des sentiers battus pour nous proposer une histoire surprenante de bout en bout. Une bien savoureuse curiosité.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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