Caractéristiques

- Titre : Coffret trilogie Ninja : Ultime violence
- Réalisateur(s) : Sam Firstenberg
- Avec : Shô Kosugi, Keith Vitali, Virgil Frye, Arthur Roberts, Mario Gallo, Kane Kosugi, Ashley Ferrare, John LaMotta...
- Editeur : ESC Editions
- Date de sortie Blu-Ray : 28 Mars 2017
- Durée : 91 minutes
- Note : 7/10 par 1 critique
Image : 4/5
Le constat est le même que pour L’implacable Ninja : certes l’image présente encore quelques scories, mais elle est d’une bien belle précision. C’est un véritable plaisir que de découvrir ce genre de film, auparavant destinés aux éditions obscures, dans de très bonnes conditions.
Son : 4/5
Ultime Violence est proposé en version française, et originale sous-titrée dans la langue de Molière. Toutes les deux sont disponibles en DTS-HD Master Audio 2.0. On ne saura que trop vous conseiller la VF, avec son doublage d’époque absolument divin. La VOSTFR, elle, est aussi assez gratinée, et son équilibre nous a paru excellent.
Bonus : 3/5
On retrouve Nico Prat, journaliste chez Rockyrama, qui anime un module intitulé Sam Firstenberg, la signature Cannon. Pendant 9 minutes, on en apprend plus sur le réalisateur d’Ultime Violence, mais aussi sur le sous-genre Ninja. Court, des extraits peut-être un peu trop longs, mais on apprécie. Aussi, on a droit à un petit court-métrage, Ninja Eliminator 2 : La quête du cristal magique, qui comme le premier volet est en fait une petite vraie-fausse bande annonce, longue de 5 minutes. Fun et débile à souhait, mais aussi marqué par une vraie maîtrise des codes du sous-genre.
Synopsis
Sa famille massacrée par les tueurs d’un clan ninja, Osaki fuit le Japon, accompagné de son jeune fils. Installé aux États-Unis, in croit pouvoir démarrer une nouvelle vie. Rapidement, Osaki se rend à l’évidence qu’il est manipulé, utilisé à son insu dans un vaste trafic de cocaïne. Trahi, menacé des pires représailles, il ressort d’une cache secrète l’équipement complet du ninja qu’il a été et qu’il n’a jamais cessé d’être, prêt à se battre contre ses anciens frères d’armes…
Attention, ce Blu-ray fait partie du coffret La Trilogie Ninja, avec L’implacable Ninja et Ninja 3. Il n’existe pas en dehors.
Le film
Après un premier film réalisé par l’inénarrable Menahem Golan (qui reprend ici son poste de producteur, qu’il n’aurait jamais dû quitter), la licence Ninja revient avec Ultime violence, ou Revenge Of The Ninja en titre original. Cette fois-ci, on retrouve un nom très connu des plus fins bisseux : Sam Firstenberg, réalisateur d’oeuvres parmi les plus prisées des bonnes soirées cinéphiles (dont American Warrior, Le Ninja blanc, Cyborg Cop). Autre bon choix, Franco Nero n’est pas reconduit (l’association SOS nunchaku respire), au profit d’une mise en avant de Shô Kosugi, véritable artiste martial, lui. Et les effets bénéfiques ne tardent pas à se faire sentir.
L’ouverture d’Ultime violence nous envoie une étoile ninja en plein entre les deux yeux : si Sam Firstenberg est loin, très loin, d’être un réalisateur hyper doué, accordons lui qu’il a au moins un vrai regard sur ce qu’il tourne. Ainsi, on a droit à des plans plus satisfaisants, des tailles de plan enfin sérieuses et une grammaire visuelle largement mieux maîtrisée. Calmez-vous, on n’est pas non plus devant Citizen Kane, mais au moins on a droit à quelques enchaînements agréables, et mêmes des plans larges qui provoquent une bonne dose de fun de par la lisibilité qu’ils apportent. C’est parfois simple, le cinéma, il suffit de rendre le sujet filmé compréhensible.
À cette bonne tenue visuelle viennent se greffer les quelques indispensables pour un film bis mémorable. Bien entendu, les faux raccords vous feront vous bidonner du début à la fin. Mais c’est surtout le panache d’Ultime violence, des forces derrière l’œuvre, qui fait la réussite de ce métrage. « Ce n’est pas faisable » ne semble pas faire partie du vocabulaire de l’équipe technique, qui ose tout. Le scénario… comment l’aborder ? Écrivons qu’il est aussi secondaire que l’amour dans un plan cul, et ne sert que de prétexte afin qu’on nous balance du ninja, qu’il soit crédible ou pas. On débute au Japon, un massacre a lieu, et le récit nous envoie au pays de Trump et Reagan (respirez, ça va aller). Là, l’action semble très bien s’adapter au rêve américain, et l’action devient encore plus folle. L’ouverture était déjà assez costaude dans l’ouverture au Japon, mais ce qui se passe par la suite dépasse amplement toutes les attentes que l’introduction réussit à créer.
Ultime violence joue (encore) la carte du ninja qui va devoir se trouver une motivation pour reprendre du service. Ce sera chose faîte via un cheminement où se mélangent la mafia italienne, un improbable bad guy dont on vous laisse l’entière surprise de la découverte (le film vaut d’être découvert rien que pour le traitement whatthefuckesque de ce personnage), une femme aussi belle que malléable, et un buddy sorti de nulle part mais au niveau côté arts martiaux. On ajoute à cela un personnage pour atteindre les kids, une mère du personnage principal qui a encore de beaux restes (la séquence qui la met en scène hante les nuits de votre humble serviteur depuis quelques jours), puis une dose de gore pas négligeable (largement au-dessus de L’implacable Ninja), et on obtient une poudrière prête à exploser dans un dernier quart tout simplement délicieux. C’est crétin comme pas possible, certains dialogues figurent en bonne place parmi les plus marrants entendus, et l’action décolle tant et si bien qu’on peut estimer qu’Ultime violence figurerait aux premières places d’un classement des films de Ninja.