Caractéristiques
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Test effectué sur :
- Playstation 4
- Ordinateur/PC
- Playstation 3
- Playstation Vita
- Développeur : Omega Force
- Editeur : Koei Tecmo Europe
- Date de sortie : 24 mars 2017
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- Note : 8/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Introduction
Alors que Monster Hunter s’est fait la malle sur consoles Nintendo (où la licence périclite, à notre humble avis), quelques jeux se sont lancés dans le genre de la chasse aux monstres, en nourrissant l’espoir de se faire une bonne place au soleil. Parmi les réussites, on retrouve Soul Sacrifice, la série des God Eater, et incontestablement la licence Toukiden tient une bonne place dans le peloton de tête. Né sur Vita, le premier opus s’est ensuite vu porté sur Playstation 4, avec un Toukiden Kiwami qui a déçu notamment à cause de son aspect technique. C’est donc avec une certaine fébrilité qu’on attendait ce Toukiden 2, car si la formule était imparfaite, on pouvait espérer que cette suite répare les quelques erreurs de son prédécesseur.
Histoire : 3/5
Si vous aimez la lecture, vous serez servi ! Contrairement à d’autres jeux du genres, Toukiden 2 fait la part belle à une histoire rondement menée. Après avoir créé son avatar, en choisissant son sexe et son physique de manière complète, le joueur se voit projeté dans un univers qui se veut assez narratif. On est donc plongé dans la peau d’un Slayer, un guerrier en charge de pourfendre des démons typiquement japonais : les Onis. Tout se passe plutôt bien, enfin jusqu’à ce qu’une de ces horribles et dangereuses créatures nous propulse à travers un étrange portail, ce qui a comme effet de nous faire faire avancer dans le temps. Quinze longues années plus tard, notre avatar se réveille… totalement amnésique. La ville où il se trouve, Mahoroba, est entourée de phénomène menaçants. Il va vous falloir retrouver votre mémoire, mais aussi la force nécessaire afin d’affronter un défi pour le moins mouvementé.
Toukiden 2 déploie un scénario sans grandes surprises mais très efficace, qu’il construit notamment via des scènes de dialogues certes parfois un peu longues mais souvent déterminantes. Ces discussions bavardes, qui rappelleront beaucoup ce qu’on peut ressentir face à un Visual Novel (genre dont on vous parle ici, ou là), pourront parfois vous demander d’effectuer un choix, lequel influencera vos relations avec les autres personnages qui vous accompagneront dans cette aventure. Le rythme du scénario est bon, on apprend régulièrement des éléments importants qui pousseront à s’investir d’autant plus. Qualité non-négligeable : Omega Force (Berserk And The Band Of The Hawk, A.O.T. Wings Of Freedom) apporte son traitement du Japon féodal, n’oublions pas que ce studio est tout de même derrière l’immense licence Dynasty Warriors. Seule anicroche, mais elle est notable : l’absence de localisation en français. Rassurez-vous, le niveau d’anglais demandé est intermédiaire, et les dialogues ne poseront aucun problème à qui a pris au sérieux ses cours de LV1.
Gameplay : 5/5
Toukiden 2 reprend les meilleures idées du premier opus, et lui applique une dynamique qui se veut en monde ouvert. Certainement la feature la plus attendue au tournant, ce virage de l’open world est plutôt réussi, et effectivement cela change la donne. Plus semi-monde ouvert, le concept provoque une division en zones, mais assez vastes pour bien créer l’illusion, et surtout encourager l’exploration. Tous les lieux ne sont pas disponibles dès le commencement, il va falloir avancer dans l’histoire, passer certains caps afin de pouvoir progresser dans l’environnement, ce qui donne à Toukiden 2 un développement, une marche en avant exaltante. Autre élément qui donne au monde ouvert une saveur plus légère que les jeux qui fondent véritablement leur force sur cette recette : on débloque des points d’accès, ce qui permet aussi au joueur de gagner du temps. Qui dit open world dit quêtes, et celles-ci se déclencheront dans le village de départ, qui sert d’ailleurs de base à notre avatar. Dans ce lieu, il sera possible d’avoir accès au forgeron, à la prêtresse, de tailler la bavette avec les PNJ du coin, et toutes ces petites activités indispensables à un quartier général.
Toukiden 2, c’est bien entendu Pâques avant l’heure, sauf qu’il n’est pas question de chocolats, mais d’Onis. Et ces derniers, bien plus récalcitrants que les œufs préférés des enfants, ne se laisseront pas attraper soyez-en certains. Il va falloir les combattre, et surtout les vaincre afin de provoquer du loot sonnant et trébuchant. Car dans Toukiden 2 c’est l’équipement qui s’améliore, on se fabrique de nouvelles armes (dont deux nouvelles sortes, qui se rajoute aux neuf déjà existantes), et de quoi encaisser les coups durs. Toute cette mécanique ne change pas, tout comme les déplacements et attaquent restent aussi bien équilibrés qu’auparavant : des combos propres aux instruments de combat, un système de verrouillage satisfaisant (c’est à souligner), et les pouvoirs toujours assignés sur différentes touches. Autre bon point, les Mitama (des âmes à récupérer sur les champs de bataille) qui apportent toujours cette personnalisation du personnage assez grisantes, permettant réellement de donner à l’avatar le style qui correspond le mieux au joueur. Toukiden 2 sonne le grand retour de l’Oeil de Vérité, qui vous permet de trouver les faiblesses des ennemis que vous voudrez terrasser. Aussi, la Demon’s Hand apporte l’indispensable grappin, qui vous permettra d’encore mieux vous focaliser sur une partie d’Oni à trancher.
On le voit, Toukiden 2 n’apporte que du mieux à la recette d’origine, déjà réussie à la base (ah, cette souplesse !) et même le multijoueur nous a paru mieux calibré, sur les quelques essais que nous avons pu effectuer. On ne le cache pas, chez Cuturellement Vôtre on est plutôt jeu en solo, d’ailleurs le soft ici abordé se prête très bien à cette pratique. Mais il est aussi indéniable que le genre spécifique de la chasse aux monstres est aussi pensé pour une pratique en coopération. Jouable uniquement en ligne, le multi de Toukiden 2 est classique mais efficace, à base de lobby et de missions à rusher. Point important à signaler, la recherche d’autres joueurs nous a paru plus cohérente, et l’on tombe moins sur des coéquipiers qui seraient trop éloignés de notre niveau. Enfin, il faut préciser que le jeu est en cross play, permettant ainsi à des joueurs sur console Playstation 4 de s’amuser avec d’autres s’exerçant sur Vita.
Technique et ambiance sonore : 3/5
Non, Toukiden 2 n’est pas à la hauteur des références techniques sur Playstation 4, pourtant il est indéniable que le jeu a, tout d’abord, progressé sur ce critère, mais aussi atteint un niveau de qualité surprenant. Plutôt stable dans son 30fps (quelques chutes sont à prévoir, mais rien de bien gênant pour un œil humain), seules certaines textures et un de l’aliasing pourront faire tiquer, mais rien de désobligeant pour autant. Si Omega Force ne livre pas un fleuron visuel « AAA », loin de là, le studio a tout de même bûché pour éviter les mauvaises impressions laissées par Toukiden Kiwami. Autre bonne nouvelle, la direction artistique est soignée : character-design (notamment les Onis, très réussis), décors bien stylisés, on adhère à l’univers.
Pour la bande originale de Toukiden 2, on retrouve Hideki Sakamoto, qui vous connaissez peut-être pour son très bon travail sur quelques Yakuza, ou encore Echochrome. Ici, ses compositions savent alterner le sentiment épique, et des moments plus contemplatifs. On aime tout particulièrement le Main Theme, qui sait justement démontrer ce mélange des styles avec une certaine puissance.
Durée de vie : 5/5
Avec son scénario déjà assez long, ses quêtes secondaires comme s’il en pleuvait, son mode multijoueur qui se chargera de raccourcir encore plus vos nuits, et toute une myriade de secrets à dénicher, il va vous falloir du temps. Beaucoup de temps : si vous accrochez à Toukiden 2, les cent heures seront amplement dépassées, c’est une certitude…
Note finale : 16/20
Et encore une bonne surprise, décidément 2017 s’annonce comme l’un des meilleurs millésimes qu’ait connu le secteur du jeu vidéo. Toukiden 2 a l’intelligence de garder ce qui fonctionnait dans le précédent opus, tout en lui apportant quelques touches de nouveautés dans le gameplay, mais surtout un traitement en monde ouvert qui, s’il n’est que partiel, apporte tout de même une saveur très agréable à l’ensemble. Techniquement plus au point que son grand frère, le titre se place solidement dans le trio de tête de la chasse aux monstres, et c’est une bien bonne nouvelle.