Caractéristiques
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Test effectué sur :
- Playstation 4
- Ordinateur/PC
- Nintendo Switch
- Développeur : Monkey Stories
- Editeur : Monkey Stories
- Date de sortie : 28 mars 2017 (Playstation 4), 22 septembre 2016 (Steam)
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- Note : 7/10 par 1 critique
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Existe aussi sur :
Introduction
Ah, le Dungeon Crawler, ce genre vidéoludique grâce auquel maint rôlistes se sont intéressés au jeu vidéo. Des titres comme Dungeon Master, The Bard’s Tale, ou encore Lands Of Lore vous rappellent peut-être quelque chose, souvenirs des décennies 1980 et 1990, au cours desquelles ce style de soft bien particulier a connu son apogée. Moins à la mode aujourd’hui, même si l’on peut citer les (plus ou moins) récents Etrian Odyssey et Megami Tensei, le genre semble renaître tout de même grâce aux développeurs indépendants. C’est ainsi qu’aujourd’hui, nous abordons Heroes Of The Monkey Tavern, véritable Dungeon Crawler et le fruit d’un homme : Cédric Maussion, avec son studio Monkey Stories.
Histoire : /
Heroes Of The Monkey Tavern ne s’embarrasse pas trop d’un scénario, dés lors nous remettons les cinq points en jeu dans le critère Gameplay. Une histoire certes légère (l’univers est tout de même bien soutenue sur quelques passages), mais qui offre un contexte assez séduisant pour le joueur : nous incarnons un groupe d’aventuriers qui a claqué tout son pécule dans une taverne, laquelle donne son nom au titre du jeu. Ses finances dans le rouge, et désormais désarmé, le quatuor est dans une mauvaise passe. Cependant, un villageois leur livre une information du plus haut intérêt : non loin de là se trouve une tour, et en son sein bien des trésors cachés…
Gameplay : 7/10
Dès les premières secondes, Heroes Of The Monkey Tavern nous rappelle de bien bons souvenirs. Ne pouvant pas cacher sa condition de Dungeon Crawler, le jeu de Cédric Maussion se prend très rapidement en mains, notamment en réussissant à replacer pas mal des codes du genre. Tout commence par la création de personnages, et dès cette étape on comprend l’intention qui se cache derrière Heroes Of The Monkey Tavern : livrer un jeu dans un genre à la profondeur de gameplay certain, mais en l’allégeant sur certains points. Huit classes sont disponibles : le guerrier, le barbare, le voleur, l’archer, le prêtre, le moine, l’élémentaliste et le paladin. Pas vraiment de surprise dans les archétypes, mais des possibilités assez étendues afin que tous les joueurs puissent y trouver leur compte. Et cette tonalité est clairement le fil rouge de chacun des choix de gameplay.
Heroes Of The Monkey Tavern nous place aux commandes d’une caméra subjective, laquelle représente les quatre personnages que l’on embarque. L’avancée se fait sur le modèle mythique des Dungeon Crawlers. En gros le sol est un grand damier virtuel, et pour se déplacer il faut passer de case en case. Le but est de rejoindre l’escalier, qui permet d’atteindre l’étage supérieur et ainsi de suite. Chacune de ces étapes sont formées de plusieurs salles qu’il va falloir explorer, et c’est exactement là que se trouve toute la sève du genre. Pour s’y retrouver, il va falloir oser s’engager, et tout tenter pour que la carte, qui se dévoile via nos déplacements, se révèle la plus complète possible. Cela pourrait faire penser à un plaisir monomaniaque, mais bien souvent c’est en observant la carte que l’on remarque des salles qui, potentiellement, renferment un secret. Car c’est là l’un des grands plaisirs de Heroes Of The Monkey Tavern, farfouiller et trouver, d’autant plus que les récompenses ne sont pas nombreuses et plutôt bienvenues…
L’exploration de Heroes Of The Monkey Tavern est un vrai plaisir, mais c’est évidemment en fouinant qu’on attire les belliqueux de toutes sortes. Les combats se déroulent en temps réel, et pourront un peu laisser perplexe les fondamentalistes… mais plaire aux nouveaux venus. En effet, l’aspect tactique semble mis un peu de côté, au profit d’un principe très orienté vers l’action. Une fois que vous avez sélectionné le personnage, vous pouvez le faire attaquer (physiquement ou via un sort), puis le coup devra se recharger afin de le réutiliser. Pendant la recharge, il faudra sélectionner un autre protagoniste, et ainsi de suite. Du coup, les joutes sont certes très rythmées, mais elles perdent un peu en finesse. Et afin de privilégier le contact, sachez que fuir un combat vous vaudra des dégâts de pénalité assez lourds, une règle certes contraignante mais qui a le mérite de véritablement engager le joueur : explorez certes, mais à vos risques et périls. Heureusement, il sera possible de se soigner, et de sauvegarder via un camp déployable rapidement.
C’est une évidence : vos personnages vont évoluer au fil de leur périple. Les monstres pourfendus vous vaudront une augmentation de l’expérience, et à certains caps des passages de niveau. Là, on touche un choix assez surprenant : Heroes Of The Monkey Tavern ne permet pas au joueur de choisir les capacités à faire évoluer. Elles respectent donc un cheminement pré-établi, un peu à l’image de ce que peut faire un RPG japonais. Une volonté très courageuse, et qui fonctionne après un petit délai de digestion, car le développeur a bien cadré ses classes. En effet, quels gamers augmenteront la mana d’un guerrier, par exemple ? Aussi, savoir comment un personnage évolue ajoute un certain sel à la sélection du groupe, qui doit être effectuée en conséquence. Tout cet ensemble d’éléments construit un gameplay très plaisant, assez “friendly” pour que les débutants puissent aussi s’y retrouver et ce même s’ils devront vite faire preuve de maîtrise pour espérer atteindre les étages les plus difficiles.
Technique et ambiance sonore : 4/5
On est assez sidéré par le résultat obtenu par Cédric Maussion, qui réussit à livrer un jeu visuellement plus abouti que certains softs indépendants s’appuyant sur des équipes conséquentes. Alors certes, Heroes Of The Monkey Tavern manque de variété dans les décors, et la direction artistique est certes bien calibrée mais un peu générique. Mais on est étonné par la bonne tenue de l’ensemble : framerate stable, zéro bugs à l’horizon, et textures qui brillent par leur humilité salvatrice. Les monstres, éléments importants d’un Dungeon Crawler, sont à l’image de ce constat : certes on aura un sentiment de déjà-vu (surtout dans les premiers étages, c’est moins vrai par la suite), mais ils sont tellement bien finalisés qu’on aurait tort d’émettre la moindre plainte. Même les effets de lumière, parfois assez critiquables dans ces jeux à développement limité, est une réussite assez étonnante. Les torches ont une véritable utilité dans les décors, par exemple, et cela contribue grandement à la bonne impression visuelle que nous fait le soft.
La musique est une autre des satisfactions de ce Heroes Of The Monkey Tavern décidément bien plus surprenant qu’on ne l’espérait. Avec ses deux heures de mélodies assez épiques, que vous pourrez d’ailleurs sélectionner via le menu si vos préférences sont marquées. Le sound design est un peu plus léger, les différents bruitages de monstres, ou d’impacts, nous ont paru timides dans l’ensemble. Mais rien de bien gênant pour le ressenti des combats notamment.
Durée de vie : 3/5
Pour un Dungeon Crawler, Heroes Of The Monkey Tavern est plutôt court : il vous faudra une dizaine d’heures afin d’en venir à bout. Un mode difficile est disponible, allongeant pas mal la durée de vie du premier run, ce qui est notable. Il manque peut-être ce petit “truc en plus” pour motiver à se replonger dans le jeu une fois celui-ci essoré…
Note finale : 14/20
Derrière ses airs de jeu hardcore, de par le genre dans lequel il s’inscrit, c’est un tout autre trip qu’offre Heroes Of The Monkey Tavern. Cédric Maussion a clairement voulu créer le Dungeon Crawler pour tous, celui qui pourra ouvrir la voix à tout un public qui ne désire peut-être pas se lancer dans une aventure jusqu’au-boutiste. Évitant, avec un certain panache, toutes sortes de frustrations, mais en n’oubliant pas de livrer quelques mécaniques mettant en valeur un certain challenge, le soft trouve un équilibre de gameplay appréciable. Surtout pour celles et ceux qui, comme votre humble serviteur, se souviennent encore de certaines crises de nerfs sur un certain Legend Of Grimrock (un titre qui suffira à en faire frémir certains). Bref, voilà un jeu bien fini, abordable mais pas simpliste, et qui aura le bienfait de faire découvrir un genre important de l’histoire du jeu vidéo…