Caractéristiques
- Titre : Transformers : The Last Knight
- Réalisateur(s) : Michael Bay
- Avec : Mark Wahlberg, Jerrod Carmichael, Isabela Moner, Josh Duhamel, Anthony Hopkins, Laura Haddock, Santiago Cabrera, Liam Garrigan et Stanley Tucci.
- Distributeur : Paramount Pictures France
- Genre : Action, Science-fiction
- Pays : Etats-Unis
- Durée : 149 minutes
- Date de sortie : 28 Juin 2017
- Note du critique : 6/10 par 1 critique
Critique
Cela fait 10 ans, oui dix années déjà que la saga Transformers est arrivée sur nos écrans, pour le meilleur ou pour le pire. Michael Bay revient pour la cinquième fois à la réalisation, et cette fois, il semblerait bel et bien que ce soit la dernière. Après le succès des deux derniers opus (qui ont dépassé le milliard de dollars de recettes au box office dans le monde), ce The Last Knight marque-t-il le début de l’essoufflement de la saga ?
Trois années ont passé depuis les événements de L’Âge de l’extinction. Cade Yeager (Mark Wahlberg) est gérant dans une casse de voitures située dans une réserve indienne, ce qui lui sert de couverture pour les autobots qui sont pourchassés et éliminés par la Transformers Reaction Force (TRF), une organisation militaire mondiale. C’est alors qu’il reçoit l’invitation d’un lord anglais qui va lui révéler pourquoi les Transformers continuent d’arriver sur Terre…
Un scénario mince mais une mythologie bien développée
On ne va pas se mentir, on ne va pas voir un film Transformers pour son scénario. Il faut reconnaître que l’histoire tient toujours sur un timbre poste, mais on constate ici quelques améliorations par rapport aux précédents opus. Akiva Goldsman (DaVinci Code, La Tour Sombre) a repris les rênes de la saga avec une table ronde de 14 scénaristes qui vont définir le futur de l’univers de Transformers. Comme pour les autre épisodes, le scénario réécrit l’histoire (pour le second c’était les pyramide d’Egypte, pour le troisième l’alunissage d’Apollo 11 et pour le quatrième, l’extinction des dinosaures), cette fois, ce sont les légendes Arthuriennes qui servent à développer la mythologie de la saga. Ce qui n’est pas un mal, puisque cela renforce l’aspect chevalier des Autobots, que l’on ressent depuis le premier film. Autre point positif : même si le film laisse la voie ouverte à des opus supplémentaires, on sent ici un certain aboutissement, comme s’il s’agissait d’un film-somme, ce qui se traduit par des références à tous les films de la saga, que ce soit une conversation téléphonique, une photo ou encore l’apparition de deux personnages que l’on n’avait pas revus depuis La Face Cachée de la Lune. De plus, alors que les premiers rôles féminins ne servaient quasiment à rien dans les précédent opus, à part pour leurs plastiques (coucou Megan Fox), ici le personnage de Vivian (Laura Haddock) n’est pas là que pour son physique, ce qui n’est pas plus mal. L’un gags récurrents de la saga depuis le premier opus trouve également une conclusion à un moment crucial du film, mais nous vous laissons la surprise… Enfin, on remarquera que Transformers : The Last Knight possède beaucoup moins d’humour et de ressorts comiques que les précédents opus, bien que le film ait toujours recours au comique de service, mais de manière moins appuyée, ce qui rend le film bizarrement plus mature, sans en retirer le fun.
Côté négatif, nous avons remarqué quelques incohérences par rapport à l’ensemble de la saga, comme le retour de Megatron. Certes, son esprit était dans le « corps » de Galvatron dans le quatrième opus, mais ici, il retrouve entièrement son design d’avant L’Âge de l’extinction, une incohérence qui fera tilter les fans de la saga. On retiendra aussi la sous-utilisation des Dinobots. Dans le précédent opus, ils apparaissaient uniquement dans la dernière demi heure, mais ils ont ici encore moins de temps à l’écran. Dommage… On relèvera aussi quelques grosses incohérences scénaristiques, qui pourront s’avérer gênantes et nous sortir du film si l’ont reste bloqué dessus. Enfin, on regrettera la sous utilisation du jeune personnage d’Izabella (Isabella Moner), une adolescente qui a perdu sa famille durant une attaque de decepticons. Elle est accompagnée de Sqweeks, un petit autobot qui aura son moment de gloire.
Un film techniquement et visuellement superbe
On en vient à la réalisation de Michael Bay. Le film a été tourné entièrement en IMAX 3D et il faut dire que le résultat est tout simplement bluffant. Après avoir perdu un peu de ses gimmicks avec le très bon 13 Hours (son dernier film en date), le réalisateur continue à évoluer. Avec la contrainte imposée par les caméras IMAX, il a néanmoins dû revoir ses habitudes, et arrêter de proposer des plans shacky cam à l’action quasi-illisible. Ici, la réalisation est superbe, et il est évident que Bay est un technicien hors pair. Que ce soit dans les séquences « intimistes » ou les scènes d’actions, on sent sa générosité, le plaisir de filmer, mais aussi le plaisir de faire plaisir au spectateur. La scène d’ouverture en l’an 484 renverrait la scène d’ouverture de Gladiator à un simple DTV. Il arrive à faire monter la sauce jusqu’à la dernière demi-heure du film, qui devient complètement folle et vous scotchera à votre fauteuil.
La dimension qu’il donne aux scènes d’actions, et plus généralement à l’image, est d’une envergure sans égale, de sorte que le spectateur se régale. Mais sa réalisation ne serait pas complète sans les effets spéciaux d’ILM. Alors que dans pas mal de blockbusters actuels, les fonds verts sont assez visibles (coucou Captain America: Civil War), ici, chaque Transformer est parfait et l’interaction avec les humains est de mieux en mieux rendue — la scène dans le « cimetière » des Transformers avec Bumblebee et, plus généralement, la dernière demi-heure du film sont un exemple à suivre. Michael Bay prouve encore une fois qu’il est l’un des meilleurs réalisateurs de blockbusters actuels et qu’il parvient à se renouveler. Et que dire de la 3D, complètement immersive, avec une superbe profondeur de champ ? S’il y a relativement peu de jaillissements, ceux-ci sont à chaque fois bien trouvés. Sûrement la meilleure 3D vue depuis Avatar, pour dire ! On ne peut donc que vous conseiller de voir le film dans le format filmé, en IMAX 3D, si vous en avez la possibilité. Enfin, la musique de Steve Jablonsky (compositeur de tous les opus de la saga), s’avère plus faible que ses précédentes compositions.
Concernant les acteurs, Mark Wahlberg surjoue beaucoup moins que dans L’Âge de l’extinction, ce qui n’est pas plus mal, son personnage étant plus sérieux, à l’image du ton du film. Il rend donc une meilleure « copie ». Laura Haddock, qui possède une étrange ressemblance avec Megan Fox, s’en sort également assez bien, même si elle surjoue à certains moments. En tout cas, son personnage n’est pas là que pour son physique, ce qui constitue un bon gros point. Toujours une valeur sûre, Anthony Hopkins s’amuse dans le rôle de Sir Edmund Burton. De plus, l’alchimie entre les trois acteurs principaux est bien là, un petit plus qui fait passer certaines scènes d’exposition comme une lettre à la poste. La jeune Isabela Moner, malgré son peu de temps à l’écran, s’en sort bien. Elle n’est pas énervante et tient bien son rang. Josh Duhamel est de retour dans le rôle du Colonel William Lennox et il prend visiblement toujours autant de plaisir à jouer ce rôle. Enfin, on notera les petites apparitions, toujours amusantes, de John Turturro, qui reprend, le temps de trois courtes scènes, le rôle de l’agent Simmons et celle de Stanley Tucci, méconnaissable sous une tonne de maquillage, dans le rôle Merlin.
Malgré un scénario mince et des incohérences (à la fois dans le film et vis-à-vis du reste de la saga), Michael Bay assure le spectacle pour le dernier opus qu’il réalise. Le film développe de manière agréable la mythologie de la saga et adopte ici un ton plus sérieux que les précédents opus. Quant à la dernière demi-heure, elle vous scotchera à votre fauteuil ! Transformers: The Last Knight est un film qui, pour être apprécié à sa juste valeur, doit être vu au cinéma, et de préférence en IMAX 3D. Rendez-vous donc en juin 2018 pour le spin-off sur Bumblebee et en juin 2019 pour Transformers 6.