Caractéristiques
- Titre : Massacre à Furnace Creek
- Titre original : Fury At Furnace Creek
- Réalisateur(s) : H. Bruce Humberstone
- Avec : Victor Mature, Glenn Langan, Coleen Gray, Reginald Gardiner, Albert Dekker
- Editeur : Sidonis Calysta
- Date de sortie Blu-Ray : 9 mai 2017
- Date de sortie originale en salles : 1948
- Durée : 88 minutes
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- Note : 6/10 par 1 critique
Image : 4/5
Sidonis Calysta nous livre là une nouvelle édition de Massacre à Furnace Creek, film déjà paru chez cet éditeur en 2012. La qualité de l’image est la même qu’à l’époque, très satisfaisante dans son ensemble. On remarque quelques baisses de régime dès que l’obscurité s’installe, quelques imperfections qui ne gâchent cependant pas le plaisir de la découverte, les contrastes nous ont particulièrement séduits. Signalons que le film est proposé dans son format d’origine : 4/3.
Son : 3/5
Cette nouvelle édition de Massacre à Furnace Creek est proposée en version originale sous-titrée dans la langue de Molière… et en français ! Voilà donc ce qui a motivé cette ressortie, et nulle doute que les plus pointus des amateurs de westerns se laisseront tentés par cette découverte rare. Les deux pistes sont en Dolby Digital 2.0 Mono. La qualité de la VOSTFR est toujours aussi propre, et bien équilibrée. La VF est bien plus chancelante, et Sidonis Calysta en convient en prévenant le spectateur. Le résultat n’est pas, pour autant, inécoutable. L’ambiance est certes étouffée, et un souffle rôde pendant tout le film, mais on ne peut que courber l’échine devant la rareté de ce contenu.
Bonus : 2/5
Comme unique module, on retrouve la présentation de Massacre à Furnace Creek, par Patrick Brion (7 minutes). Visiblement, l’historien du cinéma apprécie beaucoup le film, et aime à le faire savoir. Comme à son habitude, il passe un long moment à replacer le casting, ce qui pourra intéresser les amateurs d’acteurs qui furent connus, et aujourd’hui un peu moins. En plus de cela, on retrouve l’habituelle galerie de photos.
Synopsis
1880. Suite à un ordre malheureux du Général Blackwell, la garnison de Furnace Creek et les membres d’une caravane sont massacrés par les Indiens menés par Little Dog. La paix indienne est rompue. Le général est jugé en cour martiale. Ses deux fils, Cash et Rufe entendent laver l’honneur de leur père, mais chacun pour des raisons différentes…
Le film
Comme le souligne intelligemment le très spécialiste Patrick Brion dans sa présentation, Massacre à Furnace Creek n’est pas un western comme les autres. Dès son introduction, pourtant, on a un peu peur, notamment du traitement des indiens. Comme dans bien des westerns classiques, ils sont décrits via des actions violentes, ne laissant derrière eux que la mort et la désolation. Mais le réalisateur H. Bruce Humberstone, artisan honnête derrière quelques œuvres plutôt bien ficelées (Le cavalier au masque, Dix hommes à abattre), cache bien son jeu, et le scénario n’est pas étranger à cela.
Massacre à Furnace Creek est tout autant un western qu’un film noir. Son premier quart met en place tous les éléments indispensables à un tel mélange. La problématique ne pouvait pas se développer autre part que dans un milieu de cow-boy : une décision militaire fait perdre la vie à toute une garnison, et le général Blackwell, apparemment coupable, passe devant un tribunal. Il se fait condamné et meurt dans la minute, foudroyé par la décision. Effectivement, l’homme est victime d’un complot, dont le but ne peut vous être dévoilé dans ces lignes. Écrivons que l’action des indiens, en début de film, n’est pas anodine, et si leur violence est forte, on la leur excuse par la force des choses…
Western donc, mais Massacre à Furnace Creek a aussi des saveurs de film noir. Car après la mort du général Blackwell, ses fils vont vouloir laver l’honneur de leur père. Ce duo ne forme pas vraiment ce qu’on pourrait appelé une fratrie idéale. L’un s’appelle Rufe, a suivi les traces de son paternel et tient le poste de capitaine. L’autre, Cash, est un joueur un peu filou, pas vraiment bandit mais pas non plus à l’abri de connaître la prison de temps en temps. Tous les deux foncent vers la nouvelle ville de Furnace Creek, chacun par leurs propres moyens et méthodologies, sûrs qu’ils sont de découvrir l’odieuse vérité. Le film tourne alors à l’enquête, et les personnages prennent de l’ampleur. Cash est sans aucun doute celui vers qui le spectateur se tourne, sa malice n’ayant d’égale que son bon fond.
L’investigation, elle, va emmener les protagonistes à remonter une piste putride. De thèmes, Massacre à Furnace Creek n’en manque pas, et le scénario les traite avec une pudeur très plaisante. Le spectacle reste le seul but de l’œuvre, mais le sujet de la dépossession, et des moyens carrément dégueulasses pour atteindre ce but, sait trouver sa place. Tout se termine dans un dernier quart carrément mémorable : les personnages règlent leurs comptes, le suspens explose, et la réalisation met très bien en relief la situation, et ce sans en faire des tonnes. Si l’on ajoute un casting pas mauvais, et même le pourtant pas très expressif Victor Mature (Le carrefour de la mort, La poursuite infernale), alors on se trouve là devant un western effectivement un peu à part, et efficace.