article coup de coeur

[Test – Playstation 4] Dragon Quest Heroes 2 : un concept qui se bonifie

Caractéristiques

    Test effectué sur :
      • PlayStation 4
      Existe aussi sur :
    • Ordinateur/PC
    • Nintendo Switch
    • Playstation 3
    • Playstation Vita
  • Développeur : Omega Force
  • Editeur : Square Enix
  • Date de sortie : 28 avril 2017
  • Acheter : Cliquez ici
  • Note : 8/10

Introduction

image test dragon quest heroes 2
Image issue du Playstation Share.

Si, voilà un peu plus de trente ans, on avait dit à Yuji Horii que sa licence, Dragon Quest, serait devenue culte jusqu’en dehors du Japon, l’aurait-il cru ? Si nous n’avons pas la réponse, force est de constater que le simple fait de se poser la question était encore quelque chose d’impensable voilà quelques années. Un peu plus de dix ans après les premiers pas de la licences en Europe, avec Dragon Quest : l’odyssée du roi maudit, Square Enix (Nier Automata, Dragon Quest Builders) a décidé de fêter le trentenaire de la série aux slimes avec, notamment la suite d’un soft qui n’a pas manqué de créer la surprise. En effet, la rencontre de « DQ » avec certaines mécaniques du Musou a dérouté, et comblé un public qui apprécie de genre d’originalité entre deux épisodes canoniques. Un succès populaire et critique, qui ne pouvait pas rester sans suite, et c’est ainsi qu’est sorti Dragon Quest Heroes 2, sous-titré Les roi jumeaux et la fin de la prophétie, que l’on aborde dans cet article.

Histoire : 4/5

image dragon quest 2
Image issue du Playstation Share.

Le récit de Dragon Quest Heroes 2 se situe en plein dans la moyenne de ce que la série produit depuis bien des années. En d’autres termes, c’est du très bon, avec des problématiques simples, qui trouveront un écho en chacun de nous de par un certain universalisme des thèmes. Le jeu vous propose d’incarner un jeune homme ou une jeune femme : Lazare ou Thérésa. Pas de panique, car en fait ce choix n’a que peu d’importance pour le scénario. Qui que l’on incarne, on est plongé en plein cœur d’un conflit qui nous dépasse, ravivant des tensions entre les royaumes de Dunis et de Nautis. Cinq autres rois règnent chacun sur un territoire, et le joueur se rendra vite compte que l’un d’eux a quelques intérêts à réaliser une prophétie destructrice. Le but, vous l’aurez compris, est de contrecarrer ce plan machiavélique.

La tonalité de Dragon Quest Heroes 2 est maîtrisée d’un bout à l’autre, et si nous ne nous trouvons pas là face à un épisode canonique, on en a tout de même une certaine saveur. Cela reste tout de même un peu limité en rebondissements, et l’apparition de quelques personnages secondaires pourra faire penser à des passages obligés, dictés par un fan service qu’on a pourtant tendance à apprécier. Et l’on aurait pu espérer que les quêtes secondaires creusent un peu plus l’univers, malheureusement ce n’est pas le cas. Mais cela ne gène pas outre mesure, surtout que la narration, si elle demeure classique, n’en est pas moins efficace. On apprécie particulièrement les différentes cinématiques, au charme tendant vers le dessin animé. Et, pour couronner le tout, le jeu est intégralement traduit en sous-titres français, pour un confort optimal.

Gameplay : 5/5

image playstation 4 dragon quest heroes 2
Image issue du Playstation Share.

Dragon Quest Heroes 2 s’appuie sur la base de son grand frère, tout en renouvelant la recette quasiment de fond en comble. Pour être plus précis, écrivons que le soft garde les combats issus des Musous (genre aussi connu sous le dénominatif Dynasty Warriors-like) : on se défait de centaines d’ennemis à la fois, et ces adversaires sont animés d’une intelligence artificielle limitée, histoire d’offrir au joueur un véritable défouloir. L’action se déroule sur un champs de bataille, au sein duquel il faudra faire preuve d’un minimum de stratégie, par exemple en protégeant un roi qui vous accompagne. Les bases de ces combats sont expliquées dans un tutoriel court mais intense, qui couvre une bonne partie du système de joutes. Enchaînements, super-attaques dévastatrices (et qui offrent la particularité de rendre le personnage invincible avant le déclenchement du coup fatal), utilisation des magies, esquives et blocages : vous ne serez pas lâchés dans la nature sans avoir appris un minimum. D’autres mécaniques viendront s’ajouter par la suite, comme les compétences d’équipe, ce qui ne fait qu’approfondir un système de combat très agréable. Enfin, signalons la possibilité de simplifier l’expérience au maximum, avec l’automatisation des enchaînements, une feature qui a le mérite d’exister, même si nous ne la recommandons pas. En effet, le joueur n’est, alors, plus maître de ses choix, et se borne à presser sur l’un des deux boutons d’attaque…

Dragon Quest Heroes 2 introduit une forte saveur J-RPG. En effet, terminée la succession de grandes batailles : vous évoluerez réellement dans l’univers du jeu, dans des parcelles plus ou moins vastes. En tout cas, elles laissent la place à une exploration bienvenue, un véritable souffle entre deux batailles de plus en plus tendues. Qui dit J-RPG dit gain d’expérience et, donc, de niveau. La courbe d’évolution est bonne, on sent toute l’expérience de Square Enix dans ce domaine. Quelques passages demanderont un peu de « leveling » (tuer des monstres afin d’engranger de l’expérience), et parcourir les différentes zones pourra vous aider à récupérer des ingrédients indispensables à la confection de certains objets, via le fameux chaudron d’alchimie. Car, bien évidemment, l’équipement des différents personnages est modifiable, et il faudra souvent passer par les différents marchands afin de régulièrement mettre à jour armes et orbes défensives.

image jeu dragon quest heroes 2
Image issue du Playstation Share.

Dragon Quest Heroes 2 fourmille d’éléments à prendre en compte. L’un des plus décisifs est la possibilité de pouvoir changer la classe des deux personnages principaux (et pas les autres). Thérésa et Lazare débutent leur aventure en tant que Guerrier, mais ils pourront changer de « métier » et évoluer en tant que voleur, artiste martial, mage et prêtre. Bien entendu, chacune de ces carrières sont indépendantes, il va donc falloir faire du leveling si vous voulez vous lancez dans la magie blanche, par exemple. De l’expérience que vous vous procurerez plus facilement si vous vous attaquez aux ennemis recherchés, que vous remarquerez grâce à leur signalétique, ou encore en envoyant ad patres les fameux et rares slimes d’argent, qui eux sont remarqués directement sur la carte. Laquelle se dévoile en deux échelles : l’une d’ensemble, parfaite pour élaborer un cheminement, tandis que l’autre se fait plus rapprochée, et affiche les ennemis comme autant de petits points rouges. Parfait pour repérer les nids d’adversaires, que l’on s’empresse d’occire dans la joie et la bonne humeur.

Dragon Quest Heroes 2 multiplie les coquetteries. Par exemple, plus vous utilisez un type d’arme, plus celui-ci sera gratifié en attaques. Une mécanique d’évolution qui n’est pas sans rappeler celui du notre bon vieux Secret Of Mana. Venir à bout des monstres pourra vous rapporter une médaille, dédiée à l’ennemi en question, et vous offrira un bonus temporaire, qui va d’une assistance sur le champs de bataille, jusqu’à une métamorphose de quelques secondes. Ces insignes prennent place dans un sac, dont il vous faudra gérer les emplacements en direct, et avec une facilité déconcertante. On les a abordé dans le critère Histoire, les quêtes secondaires n’offrent pas de développement pour l’histoire, par contre elles sont intéressantes pour leurs répercussions directes sur votre partie. Elles pourront multiplier les armes disponibles au magasin, par exemple. Enfin, les éternelles mini-médailles sont évidemment de la partie. Elles s’obtiennent de manière différentes, aussi bien dans des coffres que (très) aléatoirement en tant que butin de combat, mais aussi via le tableau de chasse. Ce dernier va exciter le traqueur en vous : plus vous massacrez une certaine espèce (calmez-vous, ce n’est qu’un jeu vidéo), plus vous vous rapprocherez de l’objectif chiffré, lequel vous rapportera l’une de ces mini-médailles que vous pourrez, ensuite, échanger contre des objets rares.

Technique et ambiance sonore : 3/5

image square enix dragon heroes 2
Image issue du Playstation Share.

Comme d’habitude avec cette licence, la direction artistique de Dragon Quest Heroes 2 est l’œuvre du maître Akira Toryama (et de ses autres « mains »). Et, comme depuis trente ans, la personnalité très forte qui se dégage du rendu se charge de nous charmer, ici bien plus que la pure technique. On a remarqué quelques baisses de framerate, quand l’écran est vraiment trop chargé. Aussi, les décors manquent de ce petit quelque chose qui les rendrait plus vivant. Pas qu’ils soient décevants, loin de là, mais ils paraissent un peu génériques, et pas assez exploités. Enfin, la caméra joue parfois de vilains tours, principalement contre les ennemis de taille, comme certains boss. Quelques retenues donc, mais on insiste sur ce point : la direction artistique se charge de les faire oublier.

La licence Dragon Quest est constituée d’une myriade d’habitudes que l’on ne veut surtout pas voir disparaître. Ainsi, c’est avec émotion qu’on retrouve le grand Koichi Sugiyama aux partitions. Les différents thèmes de Dragon Quest Heroes 2 sont récupérés d’autres opus, ce qui ne pourra que faire pousser quelques soupirs agréables aux fins connaisseurs. Signalons aussi que le choix nous est laissé entre le doublage anglais, et le japonais d’origine. Vous savez vers lequel on vous conseille de vous diriger…

Durée de vie : 4/5

image gameplay dragon quest heroes 2
Image issue du Playstation Share.

En ligne droite, le scénario de Dragon Quest Heroes 2 se boucle en une bonne grosse vingtaine d’heures. Mais il serait assez incroyable que de passer à côté de tout le contenu annexe, lequel développera la durée de vie à au moins cinquante heures. Il y a clairement de quoi faire, entre la chasse aux multiples monstres, les quêtes annexes, les donjons bonus etc… Pour pousser le joueur à revenir un peu chaque jour, Omega Force a trouvé une belle « carotte » : chaque jour de la semaine équivaut à une spécificité. Par exemple, si vous lancez le soft un mercredi, vous aurez plus de chances de tomber sur un gluant de métal dans les territoires ouverts. Aussi, pour les plus acharnés, vous pourrez profiter de quinze personnages à faire évoluer. Bien évidemment, ils sont tous issus de la licence, comme Ralph (Dragon Quest 7) ou Jessica (Dragon Quest 8). Une durabilité conséquente donc, à laquelle vous pourrez ajouter le mode multijoueur, qui est aussi source d’un regret : il n’est pas praticable en local.

Note finale : 16/20

Dragon Quest Heroes 2 a su faire évoluer son concept, et ce sur une bonne voie. Tout y est plus réussi que dans son prédécesseur : gameplay plus affuté, mécaniques issues du RPG plus justifiées grâce à un univers un minimum ouvert. Il reste quelques points à travailler, comme cette caméra parfois un peu folle, ou encore l’inclusion d’un mode multijoueur en local (rogntudju !). Mais au-delà de ces menues retenues, on a été séduit d’un bout à l’autre, le charme naturel de la licence s’avérant bel et bien au rendez-vous. Si l’on ajoute une durée de vie importante, avec une tonne de tâches à effectuer, alors on obtient un joli coup de cœur.

Article écrit par

Mickaël Barbato est un journaliste culturel spécialisé dans le cinéma (cursus de scénariste au CLCF) et plus particulièrement le cinéma de genre, jeux vidéos, littérature. Il rejoint Culturellement Vôtre en décembre 2015 et quitte la rédaction en 2021. Il lance Jeux Vidéo Plus. Manque clairement de sommeil.

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